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N.B: les
questions et réponses les plus récentes figurent
dans le haut de ce document !
Introduction:
Les
questions 38 à 44 aborderont le thème des
sacrements:
l' Église Notre Mère nous abreuve aux sources
du salut que sont les sept sacrements. Ceux-ci
sont répartis et réunis en trois catégories
salutaires: ceux d'initiation chrétienne
à savoir les sacrements de Baptême, de
l'Eucharistie et de la Confirmation; ceux de
guérison c'est-à-dire les sacrements de
Réconciliation (appelé aussi du Pardon) et de
l'Onction des malades et ceux de donation
ou service que sont les sacrements de
l'Ordre et du Mariage!
Brièvement,
dans « Suis-je conscient de tel ou tel
sacrement? », nous allons essayer de
voir ce qu'on peut retenir ou entendre par tel
ou tel sacrement. Voilà ce que nous allons
essayer de faire en commençant par le
commencement, c'est-à-dire le sacrement de
Baptême.
Index
des sujets traités
1.
Que signifie le mot « liturgie »?
2. Quelle est la double dimension de
l'acte liturgique?
3. La liturgie a-t-elle besoin de
rites?
4. Quelle est la place de la parole de
Dieu dans une célébration liturgique?
5. Quelle est la place de Marie dans
le célébration liturgique?
6. Pourquoi l'eau a-t-elle une une
grande importance en liturgie?
7. Que veut dire « célébrer »?
8. Comment se déroule habituellement
une célébration?
9. Peut-il y avoir de célébration sans
assemblée?
10.Quels sont les rôles que suppose
une célébration?
11.En quoi une célébration peut-elle
être belle?
12.Que disent certaines de nos
attitudes dans la prière?
13.Les chants sont-ils indispensables
à une célébration?
14.Quelle place nos cinq sens
doivent-ils avoir dans une
célébration?
15.Pourquoi se confesser à un prêtre?
16.Pourquoi les sacrements?
17.A quoi sert une équipe liturgique?
18.Comment un sacrement est-il
efficace?
19.Le prénom chrétien est-il encore
obligatoire? |
20.Qu'est-ce
que bénir?
21.Profane, sacré ou saint, quelle
différence?
22.Pourquoi devons-nous participer à
la messe le dimanche?
23.Pourquoi et comment communier?
24.Le geste de paix, un geste à
risques?
25.Les divorcés remariés peuvent-ils
communier?
26.Peut-on demander une reconnaissance
de nullité de mariage
27.Comment s'articulent les temps de
l'année liturgique?
28.En quoi l'église est-elle signe de
Dieu-avec-nous?
29.Quelles significations liturgiques
de nos vêtements religieux?
30.A quoi vise la variété des couleurs
liturgiques?
31.Qui bénit?
32.Que nous donne à vivre la Semaine
sainte?
33.Pas de célébration sans fleurs?
34.Y a-t-il une langue sacrée?
35.Qu'est-ce que la Pâques?
36.L'adoration eucharistique, une
prière importante pour l'Église?
37.Le dimanche de la Divine
Miséricorde, qu'est-ce que c'est?
38.Suis-je conscient de mon Baptême?
39.Suis-je conscient(e) de ma
Confirmation?
40.Suis-je conscient de la présence
réelle de Jésus dans l'Eucharistie? |
41. Le sacrement de
réconciliation.
42.Le
sacrement de l' onction des malades
43. Le
sacrement du mariage
44.
Suis-je conscient(e) de l' importance
du sacrement de l' ordre?
45. De la
signification de l' épiscopat dans l'
Eglise.
46. Liste
de tous les papes de l' Eglise
Catholique
47. Successeur de Saint Pierre apôtre
ou Pape?
48. des
Cardinaux de l' Eglise Catholique...
49. de la
Curie Romaine...
50. Le
titre de Monseigneur.
51. L'
appellation de Chanoine.
52. Les
apparitions mariales.
53. Quelques informations
sur le 2è Concile oeucuménique du
Vatican
54. L'
adoration eucharistique.
55. Comment peut-on être
chrétien(ne) au 21è siècle? |
|
Attention:
les thèmes sont repris en ordre décroissant !
55.
Comment peut-on être chrétien(ne) au 21è
siècle?
Devant
la montée
exagérée du sécuralisme, de l'individualisme, du
modernisme, du
principe de la laïcité, de l'indifférentisme
religieux, et surtout
devant la diminution notoire du nombre de
chrétien(ne)s
pratiquant(e)s dans notre société, on ne peut
pas ne pas se poser
des questions: est-il encore possible au XXIème
siècle d'être
chrétien(ne)? Est-ce ça vaut la peine? Et
surtout comment l'être?
Laissons-nous
inspirer
par M. Louis Escoyez, lecteur attentif
du journal « Dimanche
express, Numéro 36, p3. », à
la suite de sa
lecture du livre de P. Joseph Moingt, «Croire
quand
même ». Ses points de vue en essais
de réponse à ces
questions, peuvent, peut-être, nous aider à
mieux intégrer et
vivre les interpellations de cette « Année de
la foi »,
dans la dynamique du double jubilé ( 50 ans du
Concile Vatican II et
80 ans des Apparitions de la Sainte Vierge à
Beauraing).
Pour
lui et comme nous
d'ailleurs, il est plus que jamais d'être fier
d'être chrétien
aujourd'hui, et pour le témoigner, il suffit de:
-
« avoir la
foi ferme et profonde »,
-
« être
extrêmement attentif aux signes discrets
mais nombreux que Dieu nous
envoie » et,
-
« nous
aimer les uns les autres comme Jésus nous a
aimés ».
1.
Avoir
la foi ferme et profonde
La
foi doit être
comprise « dans l'acception de la confiance
totale en ton
Dieu qui t'aime, qui veut le bonheur des
hommes sur terre comme après
la mort, celle que Jésus donne comme cause de
la guérison des
malades: 'Ta foi t'a sauvé!' »
2.
Être
extrêmement attentif aux signes discrets mais
nombreux que Dieu nous
envoie
N'entendons-nous
pas en nous d'innombrables appels au partage,
à l'écoute, à un
engagement...? Que de signes de sa bonté, pour
nous ou pour
d'autres, ne voyons-nous pas! Et que nous dit
Dieu au travers de
l'évolution de la société? Il ne s'agit pas de
condamner la
civilisation de consommation et d'en faire un
bouc émissaire, cause
de tous les maux . La culture du XXIème
siècle a, en
tout cas, remis en valeur l'engagement personnel
que Jésus
souhaitait. Dans le temps, être chrétien(ne) ne
demandait pas une
initiative personnelle; actuellement, l'être
demande cette
initiative. « Nous devons alors nous poser la
question de
comment dire Dieu dans cette civilisation,
comment faire comprendre
que Dieu est aimable, qu'il nous aime et que
nous devons et pouvons
l'aimer ».
« Les
signes de
Dieu nous parviennent par de multiples canaux
et notamment par les
dires et les écrits de nos contemporains ;
leur écoute demande
d'abord de les respecter, de ne pas les
traiter de vieux pleins
d'amertume, quel que soit leur âge ».
3.
Nous
aimer les uns les autres comme Jésus nous a
aimés
« Plus
que
jamais, nous devons nous aimer les uns les
autres comme Jésus nous a
aimés. Jusqu'au début du XXème siècle, les
personnes que nous
côtoyons étaient peu nombreuses et
appartenaient le plus souvent à
notre milieu, mis à part la tante revêche et
le cousin de
' mauvaise vie' , l'amour des autres était
plutôt aisé.
L'immigration, les voyages de loisirs, mais
surtout ceux effectués
en vue du service, l'évolution des mentalités
dans les générations
suivantes... demandent des efforts
d'adaptation supplémentaires ».
On dit généralement que l'amour mutuel est un
commandement. Ne
saurait-ce pas plutôt un conseil pour être
heureux? Quel bonheur ne
ressentons-nous pas quand un geste, un sourire,
un pardon de notre
part réjouit le cœur de l'autre?
Aimer
les autres c'est
aussi partager avec eux nos convictions, ce que
nous avons découvert
et essayer de faire évoluer le monde vers plus
d'Évangile vécu.
Rendez-vous
au week-end prochain!
A bientôt!
54. L'
adoration eucharistique: veuillez cliquer sur
le lien ci- dessous:
>>>l'
adoration eucharistique<<<
53.
Quelques informations sur le 2ème Concile
oecuménique du Vatican, 50 ans après
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>>quelques
infirmations sur le 2è Concile oeucuménique du
Vatican<<<
52. Les
apparitions mariales.
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>>les
apparitions mariales<<<
51. L'
appellation de "Chanoine".
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>>l'
appellation de Chanoine>>>
50. Le
titre de Monseigneur.
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>>le
titre de Monseigneur>>>
49. de
la Curie Romaine...
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>> de la
Curie Romaine<<<
48. des
Cardinaux de l' Eglise Catholique
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>>
des Cardinaux de l' Eglise
catholique<<<
47.
Successeur de Saint Pierre apôtre ou Pape?
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
>>>
Successeurs de Saint Pierre apôtre ou
Pape?<<<
46.
Liste de tous les papes de l' Eglise
Catholique.
veuillez cliquer sur le lien ci- dessous:
45.
Qu'est-ce que l'épiscopat dans
l'Église?
Évêque,
ou épiscope, ne
signifie pas exactement : surveillant, ou
gardien, comme on
l’interprète habituellement, mais bien
plutôt :
président (d’une assemblée), ou préfet (d’une
administration).
L’épiscope (episkopos)
est
celui qui, assis sur un siège plus élevé (epi),
et dont le
regard (skopos) domine de là toute la
foule, préside
l’assemblée et que l’assemblée elle-même regarde
comme son
centre. Il est le chef, l’ordonnateur, le
modérateur de la réunion
ecclésiale, son sommet, son principe. Le propre
de l’évêque
c’est d’être unique, car il n’y a qu’un seul
président et
celui-là tient la place du Christ. On saisit le
lien organique qui
unit l’évêque à l'Église. L’évêque est pour
l'Église et
l'Église est par l’évêque. « Là où paraît
l’évêque, que là soit la communauté. »
(St
Ignace, Lettre aux Smyrniotes, VIII ,2).
Le mot latin : « antistes »,
pris
pour traduire « episcopos », en dehors
du simple décalque : « episcopus »,
indique bien cette fonction primordiale de
l’évêque, de
présidence : celui qui siège (stes)
devant (anti).
Sans aucun doute, dans le corps
ecclésial,
l’évêque est un chrétien parmi d’autres
chrétiens. On se
souvient de la sentence célèbre de Saint
Augustin : « Avec
vous je suis chrétien ; pour vous je suis
évêque ».
L’évêque est d’abord un baptisé. Il se
tient dans la construction
ecclésiale comme, en quelque sorte, sa clef de
voûte. Mais il
ne se situe pas en-dehors du bâtiment.
L’ordination épiscopale
ne serait pas valide si le candidat ne recevait
pas au préalable
le baptême : s’il ne l’était pas, il doit être
d’abord
baptisé, comme on l’a vu faire par exemple pour
Saint Ambroise,
élu évêque de Milan alors qu’il était encore
catéchumène,
mais qui fut baptisé bien sûr avant d’être
ordonné.
L’évêque est aussi un prêtre,
ou ancien
(presbuteros) : « Moi, ancien comme
eux »
(1P5,1) disait Saint Pierre aux anciens auxquels
il s’adressait.
L’évêque est un prêtre : il est même le premier
d’entre
eux. C’est organiquement qu’il appartient au
collège des
prêtres. Il fait partie intégrante du presbyterium,
comme
étant son chef, son président. La fonction
épiscopale est par
essence une fonction presbytérale. Dans l’Eglise
antique, quand on
désignait « les prêtres », on nommait
aussi
l’épiscope inclus dans leurs rangs, à moins
qu’il ne fût
récemment décédé, et non encore remplacé. D’où
une confusion
fréquente dans l’interprétation des textes
anciens. On a cru
déduire de ce vocabulaire : ou bien que l’évêque
n’existait
pas dans l’Eglise primitive, ou bien qu’il ne se
distinguait pas
des autres prêtres. De là, on a pu imaginer qu’à
un instant
donné un épiscopat monarchique avait pu succéder
à un épiscopat
collégial. Mais c’est pure fantaisie, c’est une
chimère
que rien dans les sources ne vient appuyer.
L’évêque est enfin le premier
des diacres, le
chef de leur collège et, comme tel, il reste un
diacre, un
serviteur (diakonos).Car la fonction
épiscopale demeure
une fonction de service : service de Dieu et de
son Christ,
avant tout dans la liturgie ; service de
l’Eglise et service
de la parole ; service des frères et sœurs ;
service
enfin de tous les hommes, y compris les plus
éloignés. De même
toute la fonction presbytérale, qui est
essentiellement
pastorale, s’oriente-t-elle vers ce service dont
les diacres
restent par état les coadjuteurs.
« Le serviteur n’est pas
au-dessus de son
maître » avait dit le Christ (Jn13,16) et
l’évêque
même n’est pas au-dessus du Christ. Si
Jésus-Christ est venu nous
donner l’exemple du service (cf. Jn13,15), et
s’il a
jusqu’au bout accompli le service suprême en
donnant sa vie
pour le salut de l’humanité, c’est pour que ses
disciples
l’imitent. L’exercice de l’autorité dans la
société
chrétienne demeure une fonction « diaconale ».
(Cf.
Mc10,43).
Voilà donc comment se situe
l’évêque dans
l’Eglise : un chrétien au milieu d’autres
chrétiens, un
prêtre avec les prêtres, un diacre parmi des
diacres. Mais
quel est-il pour l’Eglise elle-même ? Il
est un
pasteur, il est un docteur, il est un liturge ou
« prêtre » (hiereus).Le Christ,
ayant
délaissé cette terre, a abandonné toutes ses
fonctions à
l’évêque, et aux prêtres qui sont les adjoints
de l’évêque.
Il leur a confié la gérance de son Église
jusqu’à ce que
lui-même revienne, à la consommation des
siècles.
A l’exemple du Christ, l’évêque
est le
berger qui marche en tête de son troupeau.
D’où souvent ce
bâton pastoral qu’il arbore. « Prenez garde
à
vous-mêmes et à tout le troupeau en qui
l’Esprit Saint vous
a placés évêques, afin de paître l’Eglise de
Dieu qu’il s’est
acquise au prix de son sang » (Ac20,28)
recommandait
Saint Paul aux anciens et aux évêques de
la région
d’Ephèse. Certes le pastorat, la fonction du
berger, implique-t-il
un aspect administratif, un travail de
gestion. « Car
celui qui ne sait pas gouverner sa propre
maison, comment
pourrait-il prendre soin de l’Eglise de
Dieu ? »
(1Tm3,5) avertissait Saint Paul en
parlant du futur évêque.
Mais il est avant tout une fonction spirituelle.
Car l’évêque
doit conduire son troupeau vers les pâturages de
la vérité et du
service de Dieu, vers les sources de l’évangile
et des sacrements.
En donnant lui-même l’exemple, le pasteur
oriente son troupeau
vers le Christ et c’est au Christ, chef des
pasteurs qu’il devra
rendre compte de sa conduite (cf.1P5,2-4). S’il
reste fidèle au
Christ, et s’il suit le Christ, l’évêque
deviendra lui-même ce
« bon pasteur » qui connaît ses brebis et
que ses
brebis connaissent (cf. Jn10,14). Il deviendra
ainsi l’unique
berger de l’unique troupeau ; « et il y aura
un
seul troupeau et un seul pasteur » (Jn10,16),
car même
les non chrétiens se mettront à écouter sa voix,
et probablement
aussi les chrétiens dispersés reviendront-ils se
placer sous
sa houlette bienveillante.
L’évêque est pareillement
docteur. D’où
la mitre, ou la tiare, qu’il coiffe en signe
d’autorité
magistrale. Ayant reçu l’évangile en partage,
l’évêque
est chargé de le redistribuer à tous par le
moyen de
l’enseignement. Dans le rite latin l’évêque est
ordonné
sous l’imposition du livre sacré des évangiles,
et c’est le
symbole de sa mission principale. On note que
dans l’Eglise
ancienne l’évêque assumait pratiquement seul le
service de la
parole au cours de la synaxe eucharistique.
L’évêque possède
en propre, de part son état, un charisme certain
de vérité. Aussi
convient-il dans les questions litigieuses de
se référer
à son enseignement si l’on veut préserver
l’unité de la foi.
Et dans la pratique des conciles œcuméniques on
observe que les
évêques seuls se réunissent pour décider de la
doctrine au nom de
tous.
Par priorité, par
excellence, l’évêque est
prêtre (hiereus),
pontife, liturge,
car il exerce la plénitude du sacerdoce du
Christ. Dans le langage
de l’Eglise ancienne, et l’on constate la
présence de cette
métaphore implicite dès l’épître de Saint
Clément de Rome
(fin du 1er
siècle), on comparait volontiers les trois
degrés du sacerdoce
chrétien aux trois degrés du sacerdoce
lévitique des Juifs :
les diacres correspondant aux lévites,
les prêtres
(prebuteroi) de la nouvelle loi
correspondant aux prêtres
(hiereusi) de l’ancienne, enfin l’évêque
correspondant au grand-prêtre (archierei)
unique du
Temple. Car c’est l’évêque qui préside à la
liturgie. Il en
est simultanément l’ordonnateur et le
régulateur. Toute
Eucharistie se célèbre en sa présence, ou par
sa délégation,
comme l’affirmait déjà Saint Ignace (cf. Lettre
aux Smyrniotes
VIII,1), et la foi catholique nous apprend que
cette délégation
ne peut être confiée qu’à un prêtre (cf. DZ
424 :
Profession de foi du pape Innocent III. Voir
aussi les canons 15
et 18 du concile d’Arles, tenu en août de l’an
314, donc avant
le concile de Nicée).
L’évêque tient dans sa main
la plénitude des
sacrements de l’Eglise, le fameux
septénaire, car il est
le seul à pouvoir les administrer tous. Seul en
effet parmi les
ministres il peut ordonner validement les
évêques, les prêtres et
les diacres, d’après le consensus constant de la
tradition.
Cette dernière définition de l’épiscopat étant
d’ailleurs la
seule vraiment univoque et par conséquent
spécifique.
On observe combien il est
difficile de donner de la
fonction épiscopale une définition exactement
synthétique.
L’évêque hérite des apôtres
en tant que
premier des prêtres et, également, parce
que sa fonction
propre a été instaurée par les apôtres. En un
sens, tous les
prêtres et tous les diacres succèdent aux
apôtres. Mais l’évêque
est le successeur des apôtres à titre
principal, ou
primordial, ou encore, en un sens, à titre
total. Car
les simples prêtres et les diacres,
à l’instar des autres ministres
ecclésiastiques,
ne succèdent aux apôtres qu’à titre participé,
ou partiel, ou
encore subordonné.
Certes, il est bien vrai que
l’épiscopat est une
fonction interne à l’Eglise (et non pas
supérieure à elle !)
comme le sont par ailleurs le sacerdoce (de
second rang), le diaconat
et les autres ministères de rang inférieur. De
la même manière
l’épiscopat ne constitue pas un sacrement
spécifique, mais
seulement un degré du sacrement de l’ordre :
il
représente la plénitude, ou l’achèvement, ou la
perfection
de ce sacrement. Pourtant l’ordination
épiscopale possède un
caractère vraiment sacramentel : le doute qui
pouvait subsister
là-dessus a été définitivement levé par le
concile Vatican II.
(Cf. Lumen Gentium, 21). L’ordination épiscopale
suppose au
préalable l’ordination presbytérale ou diaconale
pour des raisons
de convenance, mais non de façon absolue. Un
simple baptisé,
ordonné évêque, recevrait validement l’ordre
épiscopal et, avec
lui, la plénitude du sacerdoce. Ce type
d’ordination, « per
saltum », était couramment pratiqué dans
l’Eglise
ancienne. En principe l’ordination épiscopale
se
pratique-t-elle d’une manière collégiale. Depuis
le concile de
Nicée (en 325) trois évêques, au moins, sont
requis pour ordonner
le nouvel évêque. Mais l’ordination resterait
valide quand bien
même un seul évêque serait présent et imposerait
les mains, à
condition que lui-même fût validement ordonné.
On le voit : la « notion
d’évêque »
est riche de sens dans le christianisme. Et nous
sommes loin sans
doute de l’avoir épuisée. Aussi bien en tant
qu’elle participe
du mystère sacramentel de l’Eglise, cette notion
demeure-t-elle
inépuisable. Mais, a contrario, on doit
tenir pour certain
que la notion épiscopale reste accessible à
l’intelligence
ordinaire et moyenne de l’Eglise et par
conséquent du chrétien
moyen et instruit. Dans l’hypothèse inverse,
cette notion
s’avèrerait incompréhensible, voire inefficace,
voire inapte pour
assurer un bon fonctionnement de la vie
ecclésiale. En un certain
sens, il en est de même de toutes les notions
révélées :
elles sont révélées pour être mises à la portée
du simple
fidèle. L’épiscopat est pour le peuple.
Il doit
rester compréhensible au peuple.
Au terme de cette description
sommaire de
l’épiscopat, une question subsidiaire peut
encore se poser,
et qui, à certains égards, paraîtra paradoxale.
Toute la doctrine
que nous venons d’exposer est-elle de foi
certaine, de foi
catholique et définie, ou bien seulement de foi
probable et, dans
certaines de ses catégories, obtenue seulement
par déduction ?
On doit répondre ici que certains pans du dogme
catholique ne sont
pas encore parfaitement définis. Tout dans la
notion épiscopale ne
baigne pas encore dans une égale et parfaite
clarté. Les évêques
sont-ils vraiment les seuls à pouvoir conférer
le sacrement de
l’ordre, ou bien dans certaines circonstances
les simples prêtres
peuvent-ils les suppléer dans cet office ? Nous
avons nettement
répondu oui à la première question et non à la
seconde, en nous
basant sur la pratique constante de l’Eglise
universelle
depuis les origines, et aussi sur le bon sens,
et la logique
interne de la fonction épiscopale. Mais il faut
reconnaître
que ce point n’appartient pas explicitement au
dogme défini. Le
magistère ne s’est pas encore prononcé d’une
manière
irréversible.
On peut souhaiter une évolution
sur ce point. Mais
le flou qui subsiste n’a pas forcément que des
inconvénients.
Une trop grande précision du dogme catholique
empêcherait
peut-être les fidèles d’autres confessions de
s’y rallier.
Des difficultés d’ordre
historique peuvent
encore s’opposer à l’élucidation complète dudit
dogme :
on ne connaît pas toujours avec une parfaite
exactitude, ou
certitude, qu’elle était la pratique de
l’Eglise ancienne
en ce domaine.
Quoiqu’il en soit, la figure
exacte de l’évêque
dans l’Eglise du Christ se dessine déjà pour
nous sans
ambiguïté : on peut dire en résumé qu’il
tient
vraiment la place du Christ et de Dieu dans
tous les aspects de la
vie ecclésiale, mais spécialement durant la
synaxe
eucharistique.
Comme le Christ, donc, et en attendant son
retour, il est le Roi, il est l'Époux, il est
l’Officiant,
mais il est aussi le Serviteur. Ce que
le Christ devenu
invisible demeure pour l’Eglise invisible et
surnaturelle, l’Eglise des âmes, l’Eglise
éternelle,
l’évêque visible l’est pour l’Eglise visible,
locale,
temporelle, celle qui pérégrine sur la terre
dans la peine et dans
l’espoir.
Mais ces deux réalités
se rejoignent dans
l’esprit : car le Christ demeure présent à
son Église
visible, quoique d’une manière cachée.
Lui-même l’a
déclaré : « Je ne vous laisserai pas
orphelins.
Je reviendrai vers vous. » (Jn14,18).Ou
encore : « Et
moi, je suis avec vous pour toujours, jusqu’à
la fin du monde. »
(Mt 28,20).
En tant qu’elle est une
communauté sociale
constituée, le Christ est présent à son
Église dans et par
l’évêque. En l’évêque, il en est le
Roi, car tous
les fidèles doivent obéir au pasteur institué
comme au Christ
lui-même : « Obéissez à vos chefs et soyez
leur soumis. » (He13,17). En l’évêque,
il est
l'Époux, d’où souvent l’anneau pastoral
que l’évêque
porte au doigt. Et quand l’évêque est mort,
l’Eglise veuve n’a
qu’une hâte, c’est d’élire un nouveau pasteur. En
l’évêque,
ainsi que dans les prêtres, il est l’Officiant.
En eux la liturgie éternelle célébrée dans le
ciel par l’Agneau
immolé (cf. Ap5,6-14) se transporte par
anticipation sur la terre.
Il leur est donné de prononcer en la personne du
Christ (in
personna Christi) les paroles même du
Christ à la
Cène : « Ceci est mon corps ; ceci est
mon sang ». En l’évêque, enfin, il est
le Serviteur
car « le Fils de l’homme n’est pas venu
pour être
servi, mais pour servir. » (Mt 20,28).
L’évêque fait l’Eglise en la
rassemblant sous
lui, car sans lui elle se diviserait en de
multiples sectes. Il
apparaît vraiment comme son moteur et son
animateur,…après
Dieu.
Pour autant, l’autorité
épiscopale ne se situe
pas au-dessus de la conscience, humaine ou
chrétienne, du simple
fidèle. L’évêque se place au-dessus du fidèle en
qualité de
responsable de la vie ecclésiale et de
dispensateur des sacrements,
afin de le conduire vers les pâturages éternels,
afin de l’élever
non de l’amoindrir. Mais il ne se place pas
au-dessus de la
conscience du fidèle qui ne doit des comptes
qu’à Dieu et à son
Christ. Si parfois de mauvais bergers
s’introduisaient à la tête
du troupeau, pour le piller plutôt que pour le
servir - on
sait, hélas, que cette éventualité s’est
maintes fois
produite au cours de l’histoire - le fidèle
garderait sa pleine liberté de jugement et de
critique, ce
qui ne veut pas dire sa pleine indépendance.
Bien plus, il devrait
souvent se considérer comme personnellement
responsable de cet
affadissement des pasteurs. C’est en vue de sa
conversion,
finalement, que Dieu permettrait cette
épreuve.
Le présent partage d'idées,
écrit au courant de
la plume, manque un peu de suite dans les idées,
je le reconnais.
Mais je n’ai pu vraiment le corriger. Je le
laisse donc tel quel
avec son aspect un peu foisonnant, merci de me
comprendre!
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
44.Suis-je
conscient(e) de l' importance du sacrement de l'
ordre
A.
LE SENS ET LA
SIGNIFICATION DU SACREMENT DE L'ORDRE
(OU
DE
L'ORDINATION)
1. Quelles est la nature du sacrement de
l'ordre ?
Le
sacrement de l'ordre
est un des sept sacrements. Pour comprendre le
sacrement de l'ordre,
il faut le situer par rapport au sacrement de
baptême. Grâce
au Baptême, tous les baptisés participent au
Sacerdoce du Christ.
Cette participation s'appelle "sacerdoce
commun des fidèles".
En effet, comme le dit St Pierre, toute
l'Église est un
peuple de prêtres, un peuple sacerdotal
(1P2,5.9). Ceux qui
reçoivent le Sacrement de l'Ordre sont consacrés
pour être, au nom
du Christ, les pasteurs de l'Église. Le
sacerdoce
ministériel diffère du sacerdoce commun des
fidèles, parce qu'il
confère un caractère, une mission dans l'Église
et un pouvoir
pour remplir cette mission.
Concernant le nom du
sacrement de l'ordre, les théologiens appellent
ce sacrement "
sacrement de l'ordre ", formule un peu
abstraite. On peut
dire aussi " sacrement de l'ordination
",
l'expression qui est plus claire pour les
non-initiés.
Quant
aux degrés du
sacrement de l'ordre, le sacrement de l'ordre
comporte trois degrés
à savoir le diaconat, le presbytérat et
l'épiscopat, qui
concernent l'ordination des diacres, des prêtres
et des évêques.
Les prêtres sont institués pour être
collaborateurs des évêques,
associés à eux dans la fonction sacerdotale au
service du peuple de
Dieu. Il y a l'ordination diaconale,
presbytérale et épiscopale.
2. Quel est la nature du "presbytérat"
(ce qui
constitue le prêtre)?
La
compréhension du
presbytérat a progressé avec le concile Vatican
II. Avant ce
dernier concile, l'idée que l'on s'en faisait
venait de
l'enseignement du Concile de Trente au 16ème
siècle. Le concile de
Trente qui devait combattre les erreurs
protestantes, le définit
comme le pouvoir de célébrer l'Eucharistie et de
pardonner les
péchés.
Vatican
II reprend cet
enseignement, mais le replace dans une
perspective plus large en le
situant par rapport à l'épiscopat : le
presbytérat est une
participation à l'ordre épiscopal et à sa
mission d'enseigner, de
sanctifier et de gouverner. Le prêtre a donc
aussi pour mission
d'annoncer la Parole de Dieu et d'animer le
peuple de Dieu. Cette
nouvelle conception a beaucoup de conséquences
sur la manière
d'exercer le ministère presbytéral.
B.
L'ORDINATION DES
PRÊTRES
1.
Quel est le sens de l'ordination sacerdotale
?
De temps en temps on
assiste à l'ordination d'un prêtre, soit à la
cathédrale, soit
dans une paroisse. On sent que la participation
à cette cérémonie
nous apporte quelque chose, mais on éprouve
souvent le besoin de
mieux comprendre le déroulement de la cérémonie
et la nature du
sacrement.
L'ordination sacerdotale
est la célébration où le prêtre reçoit de
l'évêque le
sacrement que l'on appelle "sacrement de
l'ordre".
Par l'ordination, le nouveau prêtre reçoit le
caractère sacerdotal
qui est une marque ineffaçable ou indélébile
comme le
caractère baptismal. Il entre aussi dans le "presbyterium"
qui est la communauté des prêtres d'un diocèse
unis à leur
évêque.
2.
Que nous apporte l'assistance à une cérémonie
d'ordination ?
La
cérémonie nous fait
participer intensément à une expérience
spirituelle et à une
expérience d'Église. Au cours de la cérémonie,
il y a des moments
qui nous impressionnent particulièrement.
Pendant la litanie des
saints lorsque les futurs prêtres sont étendus
par terre, on
ressent leur disponibilité totale à l'action de
Dieu en eux.
Lorsque l'évêque et l'ensemble des prêtres
imposent les mains sur
les ordinants et que l'évêque entouré de tous
les prêtres dit la
prière d'ordination, on comprend que toute
l'Église intercède
pour que Dieu leur confère le sacerdoce.
3.
Comment se déroule une cérémonie d'ordination
d'un prêtre ?
Présentation
et appel
des candidats: les futurs prêtres sont présentés
par le
responsable des vocations et par le supérieur du
séminaire.
L'évêque les appelle et ils répondent "Me
voici".
Il est prévu: la liturgie de la Parole, les
lectures et l'homélie
de l'évêque. L'ordination proprement dite:
après un dialogue
entre l'évêque et chaque ordinand et sa promesse
d'obéissance à
l'évêque, on chante la litanie des saints
pendant laquelle les
ordinands sont prosternés face contre terre
devant l'autel (signe de
leur disponibilité à l'action de Dieu en eux).
Puis c'est
l'imposition des mains, signe du don de
l'Esprit. L'évêque et les
prêtres viennent successivement imposer les
mains aux ordinants.
Enfin la prière de l'ordination est dite par
l'évêque, tous les
prêtres levant la main pendant ce temps.
Les
rites
complémentaires: l'ordination est suivie des
rites
complémentaires. Chaque ordinand reçoit les
vêtements sacerdotaux
(l'étole et la chasuble). L'évêque lui fait une
onction de Saint- Chrême, qui a été consacré à
la messe chrismale, sur la
paume des mains (signe de la consécration), lui
remet la
patène et le calice et lui donne le baiser de
paix qu'il transmet à
tous les prêtres. Les nouveaux prêtres
concélèbrent la messe et
le lendemain, chaque prêtre célèbre sa première
messe.
4.
Que peut -on faire quand on participe à une
cérémonie d'ordination
?
On
peut recevoir la
bénédiction du nouveau prêtre. En effet après la
cérémonie, il
donne sa première bénédiction à tous ceux qui le
désirent.
On peut aussi participer à un cadeau. Souvent
les amis et la famille
du jeune prêtre se cotisent pour offrir un
cadeau : un calice, une
aube, une étole...
C.
MINISTÈRES SPÉCIALISÉS
1.
Que font les prêtres qui n'ont pas
un ministère paroissial ?
Il
existe une grande diversité de
ministère : aumônerie de
l'enseignement catholique et public,
mission étudiante, aumônerie
d'hôpitaux, de maison de retraite de
personnes âgées, aumônerie de prison,
aumônerie militaire, mission ouvrière,
pastorale des migrants, secours
catholique...
Il
y en a aussi dans les services
diocésains : administration
diocésaine, économat diocésain,
service de la catéchèse, du
catéchuménat, de la liturgie, des
vocations, des mariages, des
pèlerinages, pastorale familiale,
relations œcuméniques, relations avec
le Judaïsme, relations avec l'Islam,
commission d'art sacré, aumônerie
diocésaine de l'action catholique,
formation des laïcs, professeurs du
séminaire, animateur de centre
spirituel, prêtre exorciste...
Souvent
le même prêtre remplit plusieurs
services ou bien il a à la fois un
ministère paroissial et un ministère
spécialisé. Ce cumul des missions est
un des moyens de remédier à la
diminution actuelle du nombre.
2.
Pourquoi y-t-il tant de ministères
spécialisés ?
La
société actuelle est mobile et
complexe. Les réseaux de relation
l'emportent sur la dimension
géographique. Il en résulte que le
ministère paroissial n'est plus
suffisant pour évangéliser notre
société dans sa diversité. Il est donc
nécessaire qu'il y ait des ministères
spécialisés différents du ministère
paroissial pour s'adapter au monde
contemporain.
D. PRINCIPAUX MINISTÈRES
SPÉCIALISÉS
1. Aumônier de l'enseignement
Un
prêtre aumônier de l'enseignement peut
être responsable de l'aumônerie du
collège et du lycée ou seulement
accompagnateur et c'est un laïc qui
est responsable. Le prêtre aumônier
est souvent rattaché à une paroisse ou
il participe au ministère. En Alsace,
l'aumônier de l'enseignement est
essentiellement un enseignant de
religion.
2.
Aumônier d'hôpital
Des
laïcs aussi reçoivent une lettre de
mission de l'évêque pour être aumônier
d'hôpital.
3. Aumônier militaire
Rôle de
l'aumônier militaire: l'aumônier
militaire rassemble une communauté et
l’anime, il prie pour elle et avec
elle, il travaille à la rendre
accueillante et missionnaire, il y
représente l’évêque. Il y a des
aumôniers militaires qui sont laïcs.
L'aumônier prêtre célèbre la messe et
les autres sacrements, il préside les
funérailles. L'aumônier militaire n’a
ni grade ni rang dans la hiérarchie
militaire, il échange le salut avec
les autres officiers et
sous-officiers.
4.
Aumônier de prison
Rôle de
l'aumônier de prison - « L’aumônier
de prison est celui qui tente de
témoigner que le détenu est autre
chose que cette femme ou cet homme
condamné, et qu’il ne peut être
réduit à l’acte – aussi grave
soit-il – qu’il a commis un jour
dans sa vie »,
extrait
du code de procédure pénale sur les
aumôniers de prison.
Les
aumôniers ont pour mission de célébrer
les offices religieux, d'administrer
les sacrements et d'apporter aux
détenus une assistance pastorale. Ils
ne doivent exercer auprès des détenus
qu'un rôle spirituel et moral
Les
aumôniers peuvent être assistés dans
leur mission par des auxiliaires
bénévoles d'aumônerie, agréés par le
directeur régional des services
pénitentiaires. Ces derniers peuvent
animer des groupes de détenus en vue
de la réflexion, de la prière et de
l'étude. Ils ne peuvent pas avoir
d'entretiens individuels avec les
détenus.
Les
aumôniers nommés auprès de
l'établissement peuvent s'entretenir
aussi souvent qu'ils l'estiment utile
avec les détenus de leur culte ;
aucune sanction disciplinaire ne peut
entraîner suppression de cette
faculté. L'entretien a lieu, en dehors
de la présence d'un surveillant, soit
dans un parloir ou bureau, soit dans
la cellule du détenu.
5.PRÊTRE
EXORCISTE
Un
prêtre exorciste est un prêtre à qui
un évêque à confié la charge
spécifique de faire des exorcismes.
Dans chaque diocèse, il y a un prêtre
exorciste. Un prêtre exorciste ne peut
pratiquer l’exorcisme solennel
(différent des exorcismes simples,
lors du baptême) qu' avec la
permission de l’évêque.
a.
Rôle du prêtre
exorciste actuellement
Actuellement le rôle du prêtre
exorciste met d’avantage l’accent sur
l’accompagnement, la prière, un
travail d’écoute, pour clarifier les
situations. Les exorcistes conçoivent
leur ministère comme une mission
d'accueil, en insistant sur l'aspect
psychologique. En effet peu de prêtre
exorciste reconnaissent avoir
rencontré des personnes dites
"possédées". En France par exemple, la
majorité des exorcistes ont une
interprétation plutôt psychologique de
la possession ce qui entraine une
conception du rôle du prêtre
exorciste.
b.
Nombre de prêtres exorcistes
Jusqu’au
concile Vatican II, tous les prêtres
pouvaient accomplir des exorcismes
après avoir été ordonnés. Désormais,
seuls les évêques peuvent nommer des
exorcistes et les autoriser à
pratiquer ce rituel. Alors que, dans
les années 60, une petite dizaine de
prêtres, par exemple en France,
exerçait ce ministère, le nombre de
prêtres exorcistes est aujourd'hui
plus de 100, pour répondre à une
demande croissante.
c. Comment
devenir exorciste
Si vous
souhaiter devenir exorcistes, il
faudra suivre une formation sérieuse
par des exorcistes compétents et
recevoir une charge d'un évêque.
d.
EXORCISME DESENVOUTEMENT OU PRIERE
DE DELIVRANC
1.
Rituel de l'exorcisme
Les
conceptions actuelles de la médecine
et de la psychiatrie ont conduit à une
transformation du rituel de
l'exorcisme et du rôle du prêtre
exorciste.
Rituel
de l'exorcisme promulgué par Paul
V en 1614
Cet
ancien rituel de l'exorcisme décrivait
le rôle du prêtre exorciste : prières
à Dieu, adjurations, menaces et
insultes à l’égard du diable, signes
de croix, aspersions d’eau bénite,
lectures de prières, psaumes,
évangile, crucifix présenté à la
personne souffrante, administration
des sacrements (pénitence et
eucharistie si possible), application
de reliques.
Rituel
de l'exorcisme approuvé par Jean
Paul II en1999
Le
nouveau rituel, publié par le Vatican
en 1999, est traduit en français
depuis 2006, mais il n'est pas
disponible dans le public et il est
réservé aux personnes qui ont reçu une
mission de l'évêque. Il distingue
l'Exorcisme mineur fait de prières et
le Grand exorcisme, qui consiste en
une célébration liturgique. Dans ce
nouveau rituel, les formules ne
s'adressent plus à Satan, mais à Dieu.
L'accent est mis sur le discernement
obligatoire et préalable au Grand
exorcisme, qui ne sera
pratiqué qu'exceptionnellement. Le
nouveau rituel de l'exorcisme intègre
l'évolution de la médecine et de la
psychiatrie.
2.
Demande d'exorcisme, de
désenvoutement ou de délivrance
Beaucoup
de personnes, qui pensent avoir été
envoûté et qu'on leur a jeté un sort,
font des demandes d'exorcisme ou des
demande de désenvoutement, ils veulent
rencontrer un prêtre exorciste.
L'envoûtement n'est pas une possession
proprement dite, mais les effets sont
les mêmes. Il y a actuellement en
occident une augmentation du nombre de
personnes, appartenant à toutes les
classes sociales, qui demandent l'aide
des exorcistes (environ 25 000 cas par
an). A Paris au centre diocésain, il y
a mille cinq cents demandes
d'exorcisme ou de désenvoutement par
an.
3.
Comment faire une demande
d'exorcisme ou de prière de
délivrance?
Pour
faire une demande d'exorcisme, de
désenvoutement ou de prière de
délivrance, il faut s'adresser à
l'évêché de son diocèse. Avant de
faire une demande, il faut d'abord
utiliser les remèdes spirituels contre
la possession diabolique : la
confession générale relative à
l'ensemble de la vie passée, la
communion, la prière ...Il faut aussi
voir d'abord un psychologue avant de
voir un prêtre exorciste et de faire
une demande d'exorcisme ou de prière
de délivrance. Ceux qui refusent de
voir un psychologue sont ceux qui en
ont le plus besoin.
|
E.
L'ORDINATION DES FEMMES ?
1. Mouvement
pour l'ordination des femmes
Il y a actuellement
dans l’Église un
mouvement en faveur de l’ordination sacerdotale
des femmes.
Depuis 1994, l'Église anglicane ordonne prêtres
des femmes.
Dans l'Église
catholique, une première
rencontre mondiale pour l'ordination des femmes
a eu lieu à
Dublin (29 juin-1er juillet 2001). Sept femmes
catholiques
(quatre Allemandes, deux Autrichiennes, une
Américaine) ont été
ordonnées prêtres sur le Danube en Allemagne le
29 juin 2002 dans
une église schismatique "l’Église catholique
apostolique charismatique de Jésus-Roi".
Une femme
catholique mariée a été
ordonnée prêtre le 1er juillet 2005 à Lyon, sur
un bateau
naviguant sur la Saône et le Rhône, par trois
femmes évêques
venues d'Allemagne, d'Autriche et d'Afrique du
sud. Elle est
excommuniée par l'Église catholique.
Neuf femmes
nord-américaines recevront l’ordination
sacerdotale ou le diaconat le 25 juillet 2005
lors
d’une cérémonie présidée par Christine
Mayr-Lumetzberger
(Autriche) et Gisela Forster (Allemagne)
devenues évêques au
printemps 2003. L’événement se déroulera sur un
bateau
naviguant dans les eaux internationales du golfe
du Saint-Laurent.
2.
Enseignement du Vatican sur l'ordination des
femmes
Depuis longtemps,
l'Église a
pris fermement position contre ce mouvement.
Sous le pontificat
de Paul VI en
1976, la Congrégation de la doctrine de la foi a
formulé les
fondements de la position de l'Église sur
l'ordination des femmes.
Jean Paul II,
par sa Lettre
apostolique "Ordinatio sacerdotalis"
(22 mai
1994), à l'occasion des ordinations de femmes
dans l'Église
anglicane, a réaffirmé la position de l'Église
catholique en
affirmant que l'Église n'a pas le pouvoir de
donner le sacrement
de l'ordre, l'ordination à des femmes. L'
excommunication des sept femmes catholiques
ordonnées prêtres a été
confirmée par la Congrégation pour la doctrine
de la foi le 21
décembre 2002.
Déclaration "Inter
Insigniores" de la sacrée
Congrégation de la Doctrine
de la Foi sur la question de l’admission des
femmes au sacerdoce
ministériel (15 octobre 1976):
-
Place de la
femme dans la société moderne et dans
l'Église (1 - 5)
-
Le fait de la
tradition (6 - 8)
-
L'attitude du
Christ (9 - 12)
-
La pratique des
apôtres (13 - 16)
-
Valeur
permanente de l'attitude de Jésus et des
apôtres (17 - 23)
-
Le sacerdoce
ministériel à la lumière du mystère du
Christ (24 - 34)
-
Le sacerdoce
ministériel dans le mystère de l'Église (35
– 41)
Lettre apostolique "Ordinatio
sacerdotalis" du pape Jean Paul II sur
l'ordination
sacerdotale, conclut en affirmant que le
sacrement de l'ordre n'est
réservée qu' aux hommes (22 mai1994).
Rendez-vous au
week-end prochain! A bientôt!
43.Le
sacrement de mariage
A.
L'HISTOIRE DE LA CÉRÉMONIE DU MARIAGE
CATHOLIQUE
L'histoire
de la
cérémonie du mariage en Occident est assez
complexe. Nous
notons ici seulement quelques aspects marquants
et nous verrons
ensuite l'histoire de la théologie du mariage.
Dans
les Églises
d'Orient, la cérémonie du mariage a suivi une
évolution différente
de celle de l'Occident. C'est la bénédiction
divine des époux par
le prêtre qui fait le mariage. Le mystère du
mariage s'accomplit
quand le couple communie ensemble en public.
1. L'histoire de la cérémonie - Le mariage à
l'époque des
"pères de l'Église" (du
II° au VI°
siècle)
A
l'origine, il n'y a pas
de rite spécifique du mariage dans l'Église. Les
chrétiens se
marient selon les modalités de leurs différentes
cultures et les
traditions locales : rôle du père, dot, don d'un
anneau, entrée de
la femme dans la maison de son mari. En Orient,
on tient une couronne
de fleurs au dessus des mariés. En Occident, il
s'agit généralement
d'un voile. La présence du prêtre n'est pas
obligatoire et peu
pratiquée. Il ne célèbre pas le mariage.
2. L'histoire de la cérémonie - Rites
spécifiques du mariage
chrétien au XIème siècle
Ce
n'est qu'au XIème
siècle en Occident que l'Église institue un rite
spécifique du
mariage religieux. L'échange des consentements
pouvait se faire à
la porte de l'église avant la bénédiction
nuptiale et la messe.
Puis au XIIème le tout se fait dans une même
cérémonie.
3.
L'histoire
de la cérémonie - Le Concile de Trente (24°
session en
1563)
Le
concile de Trente a
mis au premier plan la célébration religieuse
du mariage.
Avant le concile de
Trente, le mariage était normalement accompagné
de rites religieux
(bénédiction des anneaux ...), mais ceux-ci
n'étaient pas requis
pour la validité.
Les mariages conclus par
le seul échange des consentements en l'absence
de témoin n'étaient
pas autorisés, mais ils étaient considérés comme
des mariages
valides.
Pour lutter contre ces
"unions clandestines", le concile de
Trente a
décrété que le mariage n'est valide et
sacramentel que s'il
est fait en présence du curé compétent et de
deux témoins.
4.
L'histoire
de la cérémonie - Le rituel du mariage d'après
le
concile Vatican II (1969)
Le rituel de 1969 est une
mise en œuvre de la réforme liturgique voulue
par le concile
Vatican II.
Il comporte d'abord une
liturgie de la Parole avec un prière universelle
et il offre un
choix de textes de la Bible et de l'Évangile.
Le rituel de 1969 modifie
aussi l'expression des consentements. Dans le
rituel d'avant le
concile, le célébrant interrogeait chacun des
futurs époux "
X voulez vous prendre pour légitime épouse
(époux) Y ici
présente selon le rite de notre mère la sainte
Église "
et il répondait "oui, je le veux". Puis,
il disait
aux époux qui se donnaient la main droite "Ego
conjungo vos
in matrimonium. In nomine Patris et Filii et
Spiritus Sancti. Amen."
en faisant le signe de croix. La bénédiction des
alliances et
la bénédiction nuptiale étaient faite aussi en
latin.
L'échange des
consentements se fait par un dialogue entre les
fiancés et non par
des réponses aux questions du prêtre. Puis le
prêtre dit
"Désormais vous êtes unis par Dieu dans le
mariage".
Ensuite, il bénit les alliances. Enfin le rituel
propose au choix
plusieurs formules de bénédiction nuptiale.
5. L'histoire de la cérémonie - Le nouveau
rituel du mariage
(1990 en latin, 2005 en français)
Un
nouveau rituel du
mariage a été publiée par le pape Jean-Paul II
en 1990 à
Rome. La traduction et l'adaptation en français
vient de paraître
en 2005.
Le rituel de 1990/2005
revalorise la bénédiction nuptiale et le rôle du
prêtre ou du
diacre. Celui-ci en prononçant la bénédiction
nuptiale
tient désormais les mains étendues au-dessus des
nouveaux époux, à
la manière de l'évêque au moment d'une
confirmation et d'une
ordination. La bénédiction nuptiale comporte une
invocation à
l'Esprit Saint pour qu’il donne aux nouveaux
époux sa force et sa
grâce. Il est possible de placer cette
bénédiction immédiatement
après l'échange des alliances, plutôt qu'après
le Notre Père.
Pendant l'échange des
consentements, le prêtre ou le diacre est invité
à étendre la
main en direction des époux ou à la poser sur
leurs mains jointes.
La célébration comporte
d'autres modifications significatives, mais
moins importantes.
6.L'HISTOIRE
DE
L'ANNEAU DE MARIAGE
Il
faut distinguer la
cérémonie de bénédiction des anneaux et le port
de l'anneau.
a.
Dans la Rome
antique
Ce
n'est pas un anneau de
mariage, mais un anneau de fiançailles. La
remise de l'anneau, au
cours d'une cérémonie familiale, est une
promesse de mariage. C'est
le symbole d'une alliance entre deux familles.
b.
Au moyen-âge, à
partir de 12ème siècle
Dans la cérémonie du
mariage religieux, après l'échange des
consentements, le prêtre
bénit et remet l'anneau.
En France comme ici en
Belgique par exemple, on porta l'anneau à la
main droite et plus
tard c'est à la main gauche à cause des travaux
manuels.
c.
Au 19ème siècle
Jusqu'au
19ème, c'était
la femme qui portait l'anneau. Ce n'est qu'a
partir du milieu du
19ème, que l'homme aussi porte l'anneau.
7.L'HISTOIRE
DE LA
THÉOLOGIE DU MARIAGE EN OCCIDENT
a.
Le
mariage comme sacrement
Selon
St Paul, le mariage
des chrétiens est le signe visible (le symbole)
d'une réalité
spirituelle : l'union et l'amour du Christ et de
l'Église.
Cependant pendant longtemps en Occident, le
mariage n'a pas été
clairement considéré comme un sacrement. C'est
au IVème concile du
Latran en 1215 que le mariage est intégré dans
la liste officielle
des sept sacrements de l'Église.
b. La finalité du mariage
L'Église
a d'abord
adopté la conception de l'antiquité grecque et
romaine selon la
quelle la procréation et l'éducation des enfants
était le seul but
du mariage. La théologie de St Augustin a repris
cette conception.
De plus, à la suite de St Paul, on a présenté
l'union sexuelle
dans le mariage comme un "remède à la
concupiscence"
parce que l'activité sexuelle est considérée
comme une conséquence
du péché originel.
Le concile Vatican II (
Gaudium et spes en 1965) a modifié
la présentation de
la finalité du mariage. Il a affirmé que le
mariage n'a pas
seulement pour fin la procréation, mais aussi
l'amour et
le bonheur des époux. La sexualité est ainsi
réhabilitée.
B. LA
CONCEPTION CHRÉTIENNE DU MARIAGE
1.
Nous vivons ensemble, pourquoi se marier à
l'église ? Que peut nous
apporter le mariage ?
Quoiqu'ils soient peu
nombreux, il existe des couples qui ont
l'intention de se marier,
mais qui n'ont pas commencé la vie commune avant
le mariage.
Cependant beaucoup de couples ne se marient pas
pour différentes
raisons : parce qu'ils ont peur de s’engager
pour la vie,
parce qu’ils ne voient pas l’utilité d’une
cérémonie de
mariage ou bien pour des raisons pratiques, par
exemple parce qu’ils
n’ont pas assez d’argent pour organiser une
fête. Néanmoins,
ils se posent le plus souvent les questions:
pourquoi se marier ?
Pourquoi se marier à l'église ?
Le mariage fortifie le
lien d'amour existant par un engagement devant
les autres et il
témoigne de l'intention de surmonter les
difficultés qui se
présenteront. Il exprime la volonté de fonder
une famille,
couronnement du couple et le désir de construire
quelque chose à
deux. Il est souvent l’occasion, pour les
époux, d’un
renouvellement personnel et d'un enrichissement
de leur relation avec
l'entourage.
2.
Que
penser de la vie en couple sans être mariés ?
Des
relations sexuelles avant le mariage ?
La
vie en couple sans
être engagés par le mariage n'exprime pas la
totalité de l’amour.
En effet, le lien physique de l’amour n’est pas
seulement un
plaisir partagé, mais l’expression d’un lien
plus profond :
l’engagement mutuel. L'engagement n'est pas une
perte de liberté,
mais un lieu où la liberté peut grandir par le
désir d'aimer
vraiment; c'est la voie la plus profonde de
l'amour.
3. Quelle est la signification chrétienne du
mariage ?
Le
mariage des baptisés
a une signification symbolique. Pourquoi se
marier à l'église ? Le
mariage est le symbole de l'amour et de
l'alliance du Christ et de
l'Église. Le mari symbolise le Christ et
l'épouse symbolise
l'Église. L'union des époux est l'expression de
l'union et de
l'amour du Christ et de l'Église.(Eph5,23-32).
L'union des époux en est
aussi le fruit. Le sacrement de mariage ne
s'arrête pas à la
célébration, mais il se prolonge dans tout ce
qui fait l'union du
couple. C'est à travers le don réciproque que la
grâce du Christ
est donné aux époux. Le sacrement est source de
grâce.
4.
Pensés
et citations sur l'amour et le mariage
L'amour!
« On
ne voit
bien qu'avec le cœur, l'essentiel est
invisible pour les yeux »,
Antoine de Saint-Exupéry.
« Le
plaisir le
plus délicat est de faire celui d'autrui »,
Jean
De La Bruyère.
« Le
secret du
bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle
mais de savoir fermer
les yeux quand il le faut », Simone
Signoret.
« Le
respect et
l'amour doivent être si bien proportionnés
qu'ils se soutiennent
sans que ce respect étouffe l'amour », Pascal,
Discours
sur les passions de l'amour.
« Le
cœur
perçoit ce que l'œil ne voit pas »,
Al-Gazal.
Le
mariage!
« Aimer
ce n'est
point nous regarder l'un l'autre mais regarder
ensemble dans la même
direction », Antoine de Saint-Exupéry.
« Un
mariage
heureux est une longue conversation qui semble
toujours trop
brève », Maurois.
« L'amour
conjugal
qui persiste à travers mille vicissitudes, me
paraît être
le plus beau des miracles, quoiqu'il en soit
le plus commun »,
François Mauriac.
C.
POURQUOI
SE MARIER A L'EGLISE ?
Pourquoi
se marier
à l'église ? Pour un motif traditionnel
- S’ils
veulent se marier à l'église,
« passer » à
l’église, comme l’on disait autrefois, c’est
parce qu’ils la
considèrent comme le lieu du « vrai mariage
».
Pourquoi se marier
à l'église ? Pour un motif familial
- Beaucoup de
couples, qui ne sont pas des chrétiens
pratiquants, veulent se
marier à l'église. En 1999, la moitié des
mariages, en France par
exemple, ont été célébrés à l'Église catholique.
Mais
pourquoi se marier à
l'église ? Pour certains c'est un motif
familial, pour
faire plaisir à la famille et pour avoir une
belle cérémonie.
Pourquoi
se marier à
l'église ? Pour un motif religieux
- D'autres veulent
se marier à l'église pour un motif religieux.
Ils souhaitent donner
une valeur sacrée à leur amour mutuel et
recevoir de Dieu une force
pour s’aimer dans le bonheur et dans l’épreuve.
Ils demandent le
sacrement de mariage. Le mariage chrétien
exprime que l'amour n'est
pas seulement l'engagement du couple, mais que
c'est un cadeau qu'on
reçoit. Se poser la question "Pourquoi se
marier à
l'église" est l'occasion de prendre
conscience de la
dimension spirituelle du mariage : "A mon
mariage, j'ai vécu
quelque chose qui m'a dépassé" dit un
jeune marié.
D.
L'ENSEIGNEMENT
DU NOUVEAU TESTAMENT SUR LE MARIAGE
1. Le mariage est indissoluble
Jésus
a affirmé
l'indissolubilité du mariage en se référant, par
delà la loi de
Moise, au dessein créateur de la Genèse, . A
l'occasion d'une
question d'un pharisien sur la répudiation,
Jésus répond : "N'avez
vous pas lu que le créateur des l'origine les
fit homme et femme et
qu'il a dit : l'homme quittera son père et sa
mère et s'attachera à
sa femme et les deux ne feront qu'une seule
chair ? Ainsi ils ne sont
plus deux, mais une seule chair. Et bien ce
que Dieu a uni, l'homme
ne doit pas le séparer" (Mt19,3-6). La
répudiation tolérée
"à cause de la dureté des cœurs" est
exclue dans
le Royaume de Dieu.
Jésus
a enseigne aussi
qu'on commet un adultère, si on répudie sa
femme, sauf s'il s'agit
d'une épouse illégitime, et qu'on en épouse une
autre ou si on
épouse une femme répudiée par son mari (Mt5,32
et 19,9 ; Lc16,18)
2. Le mariage d'un chrétien avec un non
croyant peut être
dissout
St
Paul enseigne que
dans, certains cas, le mariage avec un incroyant
peut être dissout :
"Si un frère a une femme non croyante qui
consente à
cohabiter avec lui, qu'il ne la renvoie pas
... Mais si la partie non
croyante veut se séparer, qu'elle se sépare.
En pareil cas, le
frère ou la sœur ne sont pas liés"
(1Co7,12-16). C'est le
"privilège paulin".
3.
Le
mariage est pour la vie terrestre
Jésus
affirmé que le
mariage est seulement pour la vie terrestre. A
l'occasion d'une
question des sadducéens sur la résurrection,
Jésus répond : "A
la résurrection, on ne prend ni femme, ni
mari. On est comme les
anges dans le ciel" (Mt 23,30,
Lc20,34-36). St Paul en tire
la conséquence : "La femme demeure liée à son
mari aussi
longtemps qu'il vit. Mais si le mari meurt,
elle est libre d'épouser
qui elle veut, dans le Seigneur seulement "
(1Co 7,39).
4.
Le mariage est le signe visible de l’union du
Christ et de l’Église
St
Paul présente
le mariage des chrétiens comme le signe visible
de l'union du
Christ et de l'Église. « L'homme quittera son
père et sa
mère et s'attachera à sa femme et les deux ne
feront qu'une seule
chair. Ce mystère est de grande portée; je
veux dire qu'il
s'applique au Christ et à l'Église »
(Ep5,31). Le mariage
est un grand mystère par rapport au Christ et à
l'Église. C'est
le signe visible d'une réalité spirituelle.
E.
LE SENS ET LA
SIGNIFICATION DU SACREMENT DE MARIAGE
1. La signification du sacrement
De
même que l'eau pour
le baptême ou l'huile pour la confirmation sont
les signes visibles
de l'action de Dieu et de sa grâce, de même
selon saint Paul
(Ep5,23-32) l'union des époux chrétien est le
signe visible d'une
réalité spirituelle l'union du Christ et de
l'Église. Le
sacrement de mariage est le signe visible de
l'action de Dieu qui
d'une part réalise un lien sacré entre les époux
et d'autre part
leur donne sa grâce pour vivre leur union
conjugale.
Le sacrement du mariage
confère aux époux chrétiens des grâces spéciales
qui leur
permettront d’accomplir leur vocation, les
grâces nécessaires
pour vivre saintement et pour bien élever leurs
enfants. Il donne
aux époux la grâce de s’aimer de l’amour dont le
Christ a aimé
son Église. - Il y a donc deux réalités dans le
sacrement du
mariage : le lien du mariage et les grâces du
mariage.
2.L'institution du sacrement
C’est
Dieu qui a
institué le Mariage et c’est Notre Seigneur
Jésus-Christ
qui en fait un Sacrement. On ne trouve pas,
dans l’Écriture
Sainte, de texte relatant l’institution
elle-même du
sacrement de mariage par Jésus. Mais cette
institution du sacrement
se déduit de l’attitude que Jésus a eue envers
le mariage, et des
précisions qu’Il a données à son sujet : Après
avoir dit les
paroles que nous avons rapportées ci-dessus,
Jésus déclara : "Que
l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni !"
(Mt 19/6). -
Ce n'est qu'au XIIIème siècle que le sacrement
de mariage a été
inscrit officiellement dans la liste des sept
sacrements.
3.
Le
ministre du sacrement
Dans
la liturgie du rite
latin ce sont les époux eux-mêmes qui sont les
ministres du
sacrement de mariage et celui-ci est réalisé au
moments où les
époux échangent leurs consentements mutuels en
présence d'un
prêtre ou d'un diacre. ils se confèrent
mutuellement le sacrement.
Ce n'est pas une expression exacte de dire que
le mariage est fait
par le prêtre ou par le diacre.
Dans la liturgie
catholique du rite oriental, on considère que
c’est le Prêtre qui
est le ministre de ce sacrement.
4.
L'engagement
du mariage ?
Le
mariage est un
engagement pris devant Dieu. Ses
caractéristiques sont : la liberté,
la fidélité, l’indissolubilité et la fécondité.
Ces différents
points de l'engagement sont nécessaires pour la
validité du
sacrement.
Chacun des fiancés doit
être pleinement libre au moment de son
engagement.
Ils promettent fidélité
à leur conjoint, et cette promesse est source de
confiance
réciproque.
Ils s’engagent pour
toute leur vie, car le mariage crée un lien
sacré entre les époux.
Ils acceptent d’être
ouverts à la vie et d’accueillir avec amour les
enfants qu’ils
mettront au monde.
5.
Que
devient le sacrement du mariage après la mort
de l'un des époux
?
Quoique
cela déçoivent
certains couples qui voudraient que le mariage
soit éternel, le
sacrement de mariage est pour la vie terrestre.
Si l'un meurt,
l'autre peut de remarier. On s'engage pour toute
la vie du couple.
Jésus en effet a dit "A la résurrection, on
ne prend ni
femme, ni mari, on est comme les anges dans le
ciel" (Mt
22,30). De même le sacrement de l'ordination est
pour la vie
terrestre.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
42.
L' histoire du sacrement de l' onction des
malades.
A.
L'HISTOIRE DU SACREMENT
DE L' ONCTION DES MALADES
1.
L'onction des malades à l'origine
Ce
sacrement était déjà
donné dans la première communauté chrétienne. «
Si l'un de
vous est malade, qu'il fasse appeler les
anciens de la communauté
qui prieront pour lui en pratiquant une
onction d'huile au nom du
Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi,
sauveront le malade,
le Seigneur le relèvera, et s'il a commis des
péchés, ils lui
seront pardonnés. » (Jc5,14-15). Au
troisième siècle,
Hippolyte de Rome, évêque, témoigne de
l'existence d'un rituel
pour l'Onction des malades.
2.
L'extrême onction depuis le Moyen-âge
La
ferveur des chrétiens
diminuera, alors qu'ils deviendront plus
nombreux. Moins ardents,
les chrétiens ne recevront plus le sacrement des
malades, comme le
sacrement de pénitence, sinon le plus tard
possible, et même sur
leur lit de mort. L'Onction de guérison est
alors devenue l'Onction
des mourants, le dernier sacrement et donc
l'extrême Onction. En
1173, le sacrement des malades prend le nom d '
"
extrême-onction". Dans certaines régions,
on y voit un
luxe à la portée des riches seulement. En 1551,
le Concile de
Trente le nomme "extrême -onction".
3. La
réforme de Vatican II
C'est
le Concile Vatican
II qui propose de reprendre l'expression:
" Onction des
malades". Dans la Constitution sur la
liturgie, nous
lisons : "L'Extrême-onction, qu'on appelle
aussi et mieux
l'Onction des malades, n'est pas seulement le
sacrement de ceux qui
se trouvent à toute extrémité. Aussi le temps
opportun pour le
recevoir est déjà certainement arrivé lorsque
le fidèle commence
à être en danger de mort par suite
d'affaiblissement physique ou de
vieillesse" (n. 73).
Le
Concile Vatican II, dans
la Constitution sur l'Église 'Lumen
Gentium',
le 21 novembre 1964, au n° 11 dit : « ... Par
l'onction
sacrée des malades et la prière des prêtres,
toute l'Église
recommande les malades au Seigneur souffrant
et glorifié, afin qu
'il adoucisse leurs peines et les sauve. Elle
les exhorte à s'unir
spontanément à la passion et à la mort du
Christ.., pour
contribuer ainsi au bien du Peuple de Dieu ».
Le Pape
Paul VI a promulgué le nouveau rituel de
l'Onction des malades
le 30 novembre 1972.
B.LA CÉLÉBRATION DU SACREMENT DES MALADES
1.
La préparation du sacrement des malades
La
préparation de la
célébration est confiée aux membres de la
pastorale des malades et
aux familles. Elle peut comprendre plusieurs
temps selon l'état du
malade, l'urgence de la situation. La méditation
personnelle est le
plus souvent celle du passage de l'Évangile dans
lequel Jésus se
trouve auprès des malades (Lc6,19).
L'accompagnateur explique la
signification de l'imposition des mains et de
l'onction. Des chants
et des textes peuvent être choisis pour rendre
la célébration plus
vivante. Beaucoup souhaitent donner un air de
fête à ce jour : en
apportant des fleurs, de l'encens ou en aidant
le malade à se faire
beau. Sauf si, bien sûr, le malade souhaite
donner à ce jour un air
d'intimité qu'il convient de respecter. Les
membres de la famille
peuvent alors se relayer à son chevet.
2.
La célébration du sacrement
L'essentiel
de la
célébration de ce sacrement consiste en ces
éléments :
-
L'imposition
des mains, geste qui appelle la descente de
l'Esprit-Saint et se fait en silence
-
L'onction
faite sur le front et les mains du malade
avec l'huile des malades. Cette onction est
accompagnée d'une prière. Le prêtre dit " N.,
par cette onction sainte, que le Seigneur
en sa grande bonté, vous réconforte par la
grâce de l'Esprit-Saint" et la
personne répond : "Amen". "Ainsi,
vous ayant libéré de tous péchés, qu'il
vous sauve et vous relève". "Amen".
-
Lecture
du texte de l’épître de l’apôtre Jacques
(Jc5,14-15).
Recevoir
le sacrement des
malades est émouvant pour le malade lui-même et
pour son entourage.
- Le sacrement de l'onction des malades est
célébré par un
prêtre. Ni les diacres ni les laïcs ne peuvent
exercer ce
ministère. (Code de droit canonique, canon 1003
§ 1) - Si un
malade qui a reçu l'onction recouvre la santé,
il peut, en cas de
nouvelle maladie grave, recevoir de nouveau ce
sacrement. Au cours de
la même maladie, ce sacrement peut être réitéré
si la maladie
s'aggrave.
3.
La condition de la célébration du
sacrement des malades
Sur la
condition de la
célébration du sacrement les avis sont
différents. Certains
pensent qu'il faut être conscient pour recevoir
le sacrement des
malades, car le malade doit pouvoir demander le
sacrement en toute
liberté. Il est proposé par la famille, la
maison de retraite,
l'aumônier dans un hôpital. Mais la décision
doit venir du
malade. C'est une des conditions de la
célébration. Si le
malade est peu conscient, on peut faire une
imposition des mains et
une prière. C'est un "sacramental" que
tout le
monde peut faire.
Faut-il-être
conscient pour
recevoir le sacrement des malades ?
La
position de Pie XII,
sur la condition de la célébration de l'extrême
onction, était
différente : « Si les médecins estiment que
la
séparation du corps et de l’âme est douteuse
et que ce doute est
insoluble, la validité de l'extrême onction
est douteuse elle
aussi ». Mais appliquant les règles
habituelles :
« Les sacrements sont pour les hommes » et
« en
cas d’extrême nécessité, on tente les mesures
extrêmes »,
l’Église permet d’administrer le sacrement, sous
condition.
4.
La célébration communautaire du sacrement des
malades
Tous
les ans, dans chaque
paroisse ou secteur pastoral, il est souhaitable
qu'il y ait une
célébration communautaire de l'onction des
malades. Cette
forme de célébration se répand dans de
nombreuses paroisses.
L'onction des malades doit en effet être
célébrée le plus souvent
possible dans une communauté. Parents, amis,
soignants et
accompagnateurs, et aussi membres de la
communauté
paroissiale, doivent entourer les malades de
sollicitude et de
tendresse, prier avec eux et pour eux. Si vous
désirez y
recevoir ce sacrement, renseignez-vous auprès de
votre paroisse.
C.
LE SENS DE L' ONCTION DES
MALADES
1.
Sacrement des malades et Extrême onction
Le
sacrement de l'onction
des malades n'est pas un sacrement réservé aux
derniers moments
comme le laissait entendre les expressions "extrême
onction"
et "derniers sacrements". La pratique
ancienne
réservait en effet ce sacrement aux grands
malades à l’article de
la mort. Il s'adresse aux fidèles dont la santé
commence à être
dangereusement atteinte par la maladie ou la
vieillesse, aux malades
au moment où la maladie devient une épreuve
difficile à supporter,
à ceux qui vont subir une opération sérieuse et
aux personnes
âgées dont les forces déclinent beaucoup.
Le
Can.1004 - § 1. précise:
« L’onction des malades peut être administrée
au fidèle
qui, parvenu à l’usage de la raison, commence
à se trouver en
danger pour cause de maladie ou de vieillesse ».
2.
Le
but et les effets du sacrement des malades
Le
sacrement de l'Onction
des malades a pour but de conférer une grâce
spéciale au chrétien
qui éprouve les difficultés inhérentes à l'état
de maladie
grave ou à la vieillesse. Il est signe de la
tendresse de Dieu pour
la personne qui souffre.
Le
sacrement de l'Onction
des malades a comme effets :
- le réconfort, la paix et le
courage pour supporter chrétiennement les
souffrances de la maladie
ou de la vieillesse ;
- le pardon des péchés si le malade
n'a pas pu l'obtenir par le sacrement de la
Pénitence ;
-
le rétablissement de la santé, si cela convient
au salut spirituel
;
- la préparation au passage à la vie éternelle.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
41.
Le SACREMENT DE RÉCONCILIATION
A.
L'ORIGINE ET
L'HISTOIRE DU SACREMENT DE RÉCONCILIATION
1. L'institution du sacrement du pardon a
été faite par Jésus
qui a donné à l'Église le pouvoir de pardonner
les péchés
Certains
contestent que
l'Église ait le pouvoir de pardonner les péchés.
En fait
l'Évangile enseigne qu'elle a ce pouvoir.
Pendant sa vie terrestre,
Jésus a annoncé qu'il donnera à son Église, à
Pierre et aux
apôtres, le "pouvoir de lier et de délier"
(Mt
16,19) c'est-à-dire d'admettre ou d'exclure, de
condamner ou
d'absoudre. C'est après sa résurrection, lors
qu'il est apparu à
ses disciples, qu'il leur a donné l'Esprit Saint
et qu' il leur a
dit : "Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui
vous remettrez
les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui
vous les retiendrez,
ils leur seront retenus"(Jean 20, 22-23).
Jésus leur a
donné la mission de pardonner et c'est par le
pouvoir de l'Esprit
Saint qu'ils peuvent remettre les péchés. Jésus
a donc donné à
l'Église le pouvoir de pardonner les péchés.
Le
premier sacrement de
la rémission des péchés est le baptême qui remet
le péché
originel et les péchés personnels des adultes. "Que
chacun
se fasse baptiser pour la rémission de ses
péchés"
(Ac2,37-38).
Mais pour
ceux et celles qui, après le baptême retombent
dans le péché,
Dieu renouvelle son pardon. L'institution du
sacrement du pardon a
donc été faite par Jésus. C'est lui qui est à
l'origine du
sacrement.
2.
L'histoire du sacrement de pénitence?
L'histoire
du sacrement
de pénitence est assez complexe. Ce sacrement a
eu au cours de
l'histoire des formes très différentes de la
manière actuelle.
Dans l'antiquité chrétienne, le sacrement a été
donné sous la
forme de la pénitence publique. Celle-ci
s'appliquait aux grands
pécheurs coupables de meurtres, d'apostasie et
d'adultère. Elle
comportait une longue pénitence qui exprimait la
conversion et
s'achevait par la réintégration dans la
communauté liturgique pour
la fête de Pâques. Elle était comme le
renouvellement du baptême
et n'était donné qu'une fois.
Comme
beaucoup
repoussaient cette pénitence au moment de la
mort, apparaît au
VIIème siècle une nouvelle forme de pénitence
d'origine monastique
: la pénitence privée, secrète et renouvelable.
Elle était
"tarifée" selon la gravité des péchés.
L'absolution n'était donnée qu'après
l'accomplissement de la
pénitence souvent assez longue. A partir du
XIIème siècle,
l'absolution est donnée au moment de la
confession et la pénitence
à accomplir devient beaucoup moins importante. A
partir du
XVI-XVIIème siècle, la confession fréquente,
confession de
dévotion est proposée comme moyen de
progression spirituelle.
On met l'accent sur la contrition des péchés.
A
la suite du concile
Vatican II, un nouveau rituel du sacrement de
pénitence a pour but
de mettre en valeur l'aspect ecclésial du
sacrement de pénitence et
de donner sa place à la lecture de la Parole de
Dieu. Il a instauré
les célébrations pénitentielles. Les symboles du
sacrement du
pardon restent : la rencontre, l'imposition des
mains et le signe de
la croix.
B.
LE
SENS DU SACREMENT DE RÉCONCILIATION
1.
Que peut nous apporter le sacrement de
réconciliation ?
Le
sacrement de
réconciliation est une rencontre avec Dieu qui
se réalise par le
moyen d'une rencontre avec un prêtre. On regarde
sa vie devant Dieu
en pensant à son amour miséricordieux. Cette
rencontre nous
transforme spirituellement. Ce sacrement connaît
actuellement une
désaffection marquée; beaucoup ont abandonné la
pratique de la
confession et perdu le sens du sacrement.
Cependant
actuellement on
n'a jamais autant confessé : dans les émissions
nocturnes de radio,
dans la rubrique "cœur" des magazines,
sur le divan
des "psy"...Il y a une exigence de
communication personnelle dans la société
technologique où nous
vivons. Le sacrement de réconciliation apporte
une réponse
significative à cette exigence. Il répond à un
besoin profond du
cœur humain. Ce sacrement nous procure la paix
du cœur, allège
notre conscience sur la quelle pèse parfois une
forte culpabilité.
Il nous donne aussi une force pour nous guérir
de nos faiblesses et
apporte un élan à notre vie chrétienne.
2.
Noms du sacrement - Pourquoi appelle-t-on "sacrement
de
réconciliation"ce qu’on appelait
"sacrement
de pénitence" ou "confession" ?
Le
mot "confession"
indique seulement l’aveu des péchés sans
suggérer le pardon.
Le
terme "pénitence"
évoque l'expiation, la mortification. Il est
insuffisant pour
exprimer le pardon de Dieu.
Le
mot
"réconciliation" (utilisé depuis le
concile
Vatican II) exprime l’essentiel, qui est le
pardon de Dieu dans la
rencontre.
L’expression
"sacrement
du pardon" convient aussi tout à fait.
En
anglais, "confession"
comme en français, "to go to confession"
(se
confesser) et "penance" (sacrement de
pénitence)
3.
Quel est le symbolisme du sacrement du pardon
?
Le
symbole central du
sacrement du pardon est la rencontre entre le
prêtre et le pénitent.
Le Pape Jean Paul II dans sa lettre aux prêtres
sur le
sacrement de réconciliation (Jeudi saint 2002)
commente la rencontre
de Jésus avec Zachée (Lc19,1-10). Il demande aux
prêtres que le
ministre du pardon, signe de Dieu Père, incarne
pour le
pénitent le visage du Bon pasteur. Il faut que
le pénitent
puisse rencontrer le Bon Pasteur à travers le
visage et la voix du
confesseur.
La
rencontre personnelle
entre le confesseur et le pénitent est donc la
forme ordinaire de la
réconciliation sacramentelle et l'absolution
collective a un
caractère exceptionnel.
C. LE PARDON DES PÉCHÉS PAR L'EGLISE ET
L'ABSOLUTION DES
PÉCHES PAR LES PRETRES
1.
Quels sont les effets du sacrement de
réconciliation ?
Le
sacrement de
réconciliation pardonne les péchés graves qui ne
sont pas
pardonnés par le simple repentir. Concernant les
effets du
sacrement, on pense surtout au fait que
l'absolution pardonne les
péchés, mais elle fait plus que d'effacer, de
pardonner les
péchés. Elle opère une transformation, elle nous
donne une grâce,
une force qui nous libère de l'esclavage du
péché. St Paul
montre en effet que nous qui étions pécheurs et
esclaves du péché,
nous sommes non seulement pardonnés de nos
péchés, mais affranchi
du péché par le Christ (Rm6,17-20).
2.
L'absolution des péchés par les prêtres et la
formule de
l'absolution
Pour
l'absolution des
péchés, le prêtre en étendant la main vers le
pénitent trace sur
lui un signe de croix. Il dit la formule de
l'absolution des péchés
"Que Dieu notre Père vous montre sa
miséricorde. Par
la mort et la résurrection de son fils, il a
réconcilié le monde
avec lui et il a envoyé l'Esprit Saint pour la
rémission des
péchés. Par le ministère de l'Église, qu'il
vous donne le pardon
et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit, je
vous pardonne tous vos péchés"
Au
début de la messe, le
prêtre prononce une formule d’absolution des
péchés, qui n’est
pas sacramentelle : « Que Dieu tout-puissant
nous fasse
miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés
et nous
conduise à la vie éternelle ! »
3.
Est-ce que l'Église, un prêtre peut refuser
de donner le pardon,
l'absolution des péchés à celui ou celle qui
se confesse ?
On
peut être étonné
par l'idée que l'Église peut refuser de donner
le pardon. Cependant
Jésus a donné à l'Église la mission de remettre
ou de retenir les
péchés c'est-à-dire le pouvoir de pardonner ou
non. Dans une
démarche d'amour éclairée par l'Esprit Saint,
elle doit juger ce
qui est meilleur pour le pécheur. Elle peut
différer le pardon pour
le conduire à aller plus loin.
4.
Refus de donner
l'absolution des péchés
Exceptionnellement,
un
prêtre peut donc refuser de donner l'absolution
des péchés ou
différer l'absolution des péchés. Ce n'est pas à
cause de la
gravité du péché car tout péché peut être
pardonné. Mais ce
peut être en raison d'une contrition
insuffisante, si le pécheur
n'accepte pas d'éviter l'occasion qui le conduit
au péché, si le
pécheur reste dans un état de péché (comme les
divorcés
remariés) ou en raison du refus de réparer un
tort très
grave. Dans ces cas-là, le prêtre ne peut pas
donner
l'absolution des péchés.
5.
Images du geste de l'absolution des péchés
Pour
le sacrement de
réconciliation le prêtre en étendant la main
vers le pénitent
fait le geste de l'absolution des péchés et dit
la formule de
l'absolution. Il peut aussi imposer les mains
sur la tête du
pénitent.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
40.Suis-je
conscient
de la présence réelle de Jésus dans
l'Eucharistie?
A. La
nature et la signification de l'Eucharistie
Ces
réponses à cette
série de questions que nous trouvons dans le
Catéchisme de
l'Église Catholique, nous aident à saisir la
nature et la
signification du sacrement de l'Eucharistie:
1.
Qu'est-ce que
l'Eucharistie?
L'eucharistie
est le don
que Jésus Christ lui-même nous fait de son
corps, de son sang, de
son âme et de sa divinité sous les apparences du
pain et du vin. Il
voile sa gloire infinie, sa beauté et sa dignité
au Saint Sacrement
parce qu'il veut que nous venions à lui dans la
foi et que nous
l'aimions pour lui-même. L'Eucharistie est le
sacrifice même du
Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu'il a
instituée pour
perpétuer au long des siècles jusqu'à son retour
le sacrifice de
la croix, confiant ainsi à son Église le
mémorial de sa Mort et de
sa Résurrection. L'Eucharistie est le signe de
l'unité, le lien de
la charité, le repas pascal, où l'on reçoit le
Christ, où l'âme
est comblée de grâce et où est donné le gage de
la vie éternelle.
2.
Quand le Christ a-t-il
institué l'Eucharistie?
Il
l'a instituée le
Jeudi saint, « la nuit même où il était
livré » (1
Co11,23), alors qu'il célébrait la dernière Cène
avec ses
Apôtres.
3.
Comment l'a-t-il
instituée?
Après
avoir réuni ses
Apôtres au Cénacle, Jésus prit le pain dans ses
mains, le rompit
et le leur donna, en disant: « Prenez, et
mangez-en tous: ceci
est mon corps livré pour vous ». Puis il
prit dans ses mains la
coupe remplie de vin et leur dit: « Prenez,
et buvez-en tous, car
ceci est la coupe de mon sang, le sang de
l'Alliance nouvelle et
éternelle, qui sera versé pour vous et pour la
multitude en
rémission des péchés. Vous ferez cela, en
mémoire de moi ».
4.
Que représente
l'Eucharistie dans la vie de l'Église?
Elle
est la source et le
sommet de toute la vie chrétienne. Dans
l'Eucharistie culminent
l'action sanctifiante de Dieu envers nous et le
culte que nous lui
rendons. L'Eucharistie renferme tout le bien
spirituel de l'Église:
le Christ lui-même, notre Pâque. La communion de
la vie divine et
l'unité du Peuple de Dieu sont exprimées et
réalisées par
l'Eucharistie. A travers la célébration
eucharistique, nous nous
unissons déjà à la liturgie du Ciel et nous
anticipons la vie
éternelle.
5.
Comment désigne-t-on
ce sacrement?
La
richesse insondable de
ce sacrement se manifeste par différents noms,
qui en traduisent les
aspects particuliers. Les plus communs sont:
Eucharistie, Sainte
Messe, Cène du Seigneur, Fraction du pain,
Célébration
eucharistique, Mémorial de la passion, de la
mort et de la
résurrection du Seigneur, Saint Sacrifice,
Sainte et Divine
Liturgie, Saints Mystères, Saint-Sacrement de
l'autel, Communion.
6.
Quelle est la place de
l'Eucharistie dans le plan divin du salut?
Dans
l'Ancienne Alliance,
l'Eucharistie est préfigurée surtout par le
repas pascal célébré
chaque année par les Hébreux avec les pains
azymes, en souvenir du
départ précipité et libérateur de l'Égypte.
Jésus l'a annoncée
dans son enseignement et il l'a instituée en
célébrant la dernière
Cène avec ses Apôtres, au cours du repas pascal.
Fidèle au
commandement du Seigneur: «Vous ferez cela,
en mémoire de moi »
(1
Co11,24), l'Église a
toujours célébré l'Eucharistie, surtout le
dimanche, jour de la
Résurrection de Jésus.
7.
Comment se déroule la
célébration de l'Eucharistie?
Elle
se déroule en deux
grandes parties, qui forment un seul acte
cultuel: la liturgie de la
Parole, qui comprend la proclamation et l'écoute
de la Parole de
Dieu, et la liturgie eucharistique, qui comprend
la présentation du
pain et du vin, la prière ou anaphore comportant
les paroles de la
consécration, et la communion.
8.
Qui est le ministre du
sacrement de l'Eucharistie?
C'est
le prêtre (Évêque
ou prêtre) validement ordonné, qui agit dans la
Personne du Christ
Tête et au nom de l'Église.
9.
Quels sont éléments
essentiels et nécessaires pour l'Eucharistie?
Ce
sont le pain de blé
et le vin de la vigne.
10.
En quel sens
l'Eucharistie est-elle mémorial du sacrifice du
Christ?
L'Eucharistie
est
mémorial en ce sens qu'elle rend présent et
actualise le sacrifice
que le Christ a offert à son Père, une fois pour
toutes, sur la
croix, en faveur de l'humanité. Le caractère
sacrificiel de
l'Eucharistie se manifeste dans les paroles
mêmes de l'institution:
«Ceci est mon corps livré pour vous» et «Cette
coupe
est la nouvelle Alliance en mon sang répandu
pour vous »
(Lc22,19-20). Le sacrifice de la croix et le
sacrifice de
l'Eucharistie sont un unique sacrifice. La
victime et celui qui
l'offre sont identiques. Seule la manière de
l'offrir diffère. Le
sacrifice est sanglant sur la croix, non
sanglant dans l'Eucharistie.
11.
De quelle manière
l'Église participe-t-elle au sacrifice
eucharistique?
Dans
l'Eucharistie, le
sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice
des membres de son
Corps. La vie des fidèles, leur louange, leur
action, leur prière,
leur travail, sont unis à ceux du Christ. En
tant que sacrifice,
l'Eucharistie est aussi offerte pour tous les
fidèles, pour les
vivants et les défunts, en réparation des péchés
de tous les
hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits
spirituels et
temporels. De plus, l'Église du ciel est
présente dans l'offrande
du Christ.
12.
Comment Jésus est-il
présent dans l'Eucharistie?
Jésus
Christ est présent
dans l'Eucharistie d'une façon unique et
incomparable. Il est présent en effet de
manière vraie, réelle, substantielle: avec son
Corps et son Sang,
avec son Âme et sa Divinité. Dans l'Eucharistie,
est donc présent
de manière sacramentelle, c'est-à-dire sous les
espèces du pain et
du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.
13.
Que signifie la
transsubstantiation?
La
transsubstantiation
signifie la conversion de toute la substance du
pain en la substance
du Corps du Christ et de toute la substance du
vin en la substance de
son Sang. Cette conversion se réalise au cours
de la prière
eucharistique, par l'efficacité de la parole du
Christ et de
l'action de l'Esprit Saint. Toutefois, les
apparences sensibles du
pain et du vin, c'est-à-dire les « espèces
eucharistiques »,
demeurent inchangées.
14.
La fraction du pain
divise-t-elle le Christ?
La
fraction du pain ne
divise pas le Christ. Il est tout entier et
intégralement présent
en chacune des espèces eucharistiques et en
chacune de leurs
parties.
15.
Jusqu'à quand
demeure la présence eucharistique du Christ?
Elle
demeure tant que
subsistent les espèces eucharistiques.
16.
Quelle sorte de culte
est-il dû au sacrement de l'Eucharistie?
C'est
le culte de latrie,
c'est-à-dire l'adoration réservée à Dieu seul,
soit durant la
célébration eucharistique, soit en dehors
d'elle. L'Église
conserve en effet avec le plus grand soin les
hosties consacrées;
elle les porte aux malades et aux personnes qui
sont dans
l'impossibilité de participer à la Messe. Elle
présente l'hostie à
l'adoration solennelle des fidèles, la porte en
procession, et elle
invite à la visite fréquente et à l'adoration du
Saint-Sacrement,
conservé dans le tabernacle.
17.
Pourquoi
l'Eucharistie est-elle le banquet pascal?
L'Eucharistie
est le
banquet pascal parce que le Christ,
accomplissant sacramentellement
sa pâque, nous donne son Corps et son Sang
offerts en nourriture et
en boisson. Il nous unit à lui et entre nous
dans son sacrifice.
18.
Que signifie l'autel?
L'autel
est le symbole du
Christ lui-même, présent comme victime
sacrificielle
(autel–sacrifice de la croix) et comme
nourriture céleste qui se
donne à nous (autel–table eucharistique).
19.
Quand l'Église
fait-elle obligation de participer à la Messe?
L'Église
fait obligation
aux fidèles de participer à la Messe tous les
dimanches et aux
fêtes de précepte, et elle recommande d'y
participer aussi les
autres jours.
20.
Quand doit-on
communier?
L'Église
recommande aux
fidèles qui prennent part à la Messe de recevoir
aussi, avec les
dispositions voulues, la Communion, en en
prescrivant l'obligation au
moins à Pâques.
21.
Qu'est-il exigé pour
recevoir la Communion?
Pour
recevoir la
Communion, il faut être pleinement incorporé à
l'Église
catholique et être en état de grâce,
c'est-à-dire sans conscience
d'avoir commis de péché mortel. Celui qui est
conscient d'avoir
commis un péché grave doit recevoir le sacrement
de la
Réconciliation avant d'accéder à la Communion.
Il importe aussi
d'avoir un esprit de recueillement et de prière,
d'observer le jeûne
prescrit par l'Église et d'avoir des attitudes
corporelles dignes
(gestes, vêtements), comme marques de respect
envers le Christ.
22.
Quels sont les fruits
de la Communion?
La
Communion fait grandir
notre union au Christ et avec son Église. Elle
maintient et
renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême et à
la Confirmation,
et elle accroît l'amour envers le prochain. En
nous fortifiant dans
la charité, elle efface les péchés véniels et
nous préserve,
pour l'avenir, des péchés mortels.
23.
Quand est-il possible
d'administrer la Communion à d'autres chrétiens?
Les
ministres catholiques
administrent licitement la Communion aux membres
des Églises
orientales qui ne sont pas en pleine communion
avec l'Église
catholique, mais qui la demandent de leur plein
gré, avec les
dispositions requises.
Quant aux membres des autres Communautés
ecclésiales, les ministres catholiques
administrent licitement la
Communion aux fidèles qui, en raison d'une
nécessité grave, la
demandent de leur plein gré, qui sont bien
disposés et qui
manifestent la foi catholique à l'égard du
sacrement.
24.
Pourquoi
l'Eucharistie est-elle « gage de la gloire à
venir »?
Parce
que l'Eucharistie
comble de toutes les grâces et bénédictions du
Ciel, elle nous
rend forts pour notre pèlerinage en cette vie et
elle fait désirer
la vie éternelle, nous unissant déjà au Christ
assis à la droite
du Père, à l'Église du ciel, à la bienheureuse
Vierge Marie et à tous
les saints.
B. La
signification de l'Adoration du
Saint-Sacrement
1.Qu'est-ce que
l'adoration eucharistique?
L'adoration
eucharistique
est une façon de témoigner notre amour pour
Jésus qui nous aime au
point de ne jamais vouloir nous quitter. Il
demeure ainsi avec nous,
jour et nuit, au Saint Sacrement.
Ne
nous a-t-il pas dit: «
Voici que je suis avec vous pour toujours
», car « je
t'ai aimé d'un amour éternel, aussi t'ai-je
maintenu ma faveur.
» (Mt 28,20 ; Jer31,3)
Le
Pape Jean-Paul II,
dans sa première encyclique Redemptor Hominis,
dit que l'adoration
eucharistique est un devoir fondamental de la
vie du chrétien, et
que le culte privé du Saint Sacrement complète
la célébration
liturgique de l'Eucharistie. Il s'exprime ainsi
: notre célébration
communautaire de la Messe doit aller de pair
avec notre culte
personnel envers Jésus dans l'adoration
eucharistique de façon à
ce que l'expression de notre dévotion soit
complète.
2.Qu'est-ce
que
l'adoration perpétuelle de l'Eucharistie?
L'adoration
perpétuelle
est simplement notre réponse à l'amour de Jésus
pour nous. Lorsque
chacun consent de passer régulièrement une heure
de prière
silencieuse par semaine en sa présence
eucharistique, le Saint
Sacrement peut être exposé vingt-quatre heures
sur vingt-quatre et
sept jours sur sept. Ainsi, Jésus n'est jamais
laissé seul, et la
chapelle reste toujours ouverte pour quiconque
désirant lui rendre
visite.
3.Pourquoi
l'adoration
perpétuelle? Jésus le désire ! ! !
Puisque
Jésus nous
aime infiniment, sa joie est sans limite quand
nous venons passer une
heure avec lui au sacrement de son amour. Dans
une apparition à
sainte Marguerite-Marie Alacoque, Jésus prononça
ces émouvantes
paroles: « J'ai soif, mais d'une soif si
ardente d'être aimé
des hommes au Saint Sacrement, que cette soif
me consume. »
Jésus
nous donne ses
grâces ! ! !
Jésus
reste avec
nous jour et nuit au Saint Sacrement, invitant
chacun de nous: «
Venez à moi, vous tous qui ployez sous le
fardeau et je vous
soulagerai. » (Mt11,28) Jésus reste avec
nous au Saint
Sacrement pour nous rafraîchir spirituellement
et répandre en nous
des grâces de réconfort, de courage et de force.
Il nous guide et
nous inspire à mettre toute notre confiance en
son Sacré Cœur, de
sorte que la puissance de son amour chasse en
nous toute crainte,
toute peine et tout doute.
4.Le
Saint Père l'a
demandé ! ! !
Le
Pape Jean-Paul II
dans Dominicae Cenae dit: “L'animation et
l'approfondissement du
culte eucharistique sont une preuve du
renouveau authentique que le
Concile s'est fixé comme but, et ils en sont
le point central.
L'Église et le monde ont un grand besoin de
culte eucharistique.
Jésus nous attend dans ce sacrement d'amour.
Ne mesurons pas notre
temps pour aller le rencontrer dans
l'adoration, dans la
contemplation pleine de foi et prête à réparer
les grandes fautes
et les grands délits du monde. Que notre
adoration ne cesse jamais”
Voici ce qu'est l'adoration perpétuelle: une
adoration qui ne cesse
jamais!
5.Chacun
peut participer
! ! !
Chacun
peut
participer car nous pouvons tous trouver au
moins une heure par
semaine pour être avec Jésus. Et quelque soit
l'heure que nous
choisissons, elle apporte une grande joie au
Cœur du Seigneur. Mais
Jésus est particulièrement touché par ceux qui
font l'effort de
lui tenir compagnie au milieu de la nuit car
ainsi l'adoration
perpétuelle devient possible.
6.La
voie vers une
véritable relation personnelle avec Jésus ! ! !
L'adoration
perpétuelle
nous aide à développer une intimité avec le
Christ,
parce que l'Eucharistie devient progressivement
le centre de notre
vie.
En
passant quelques
moments avec Jésus dans l'Eucharistie, nous
établissons une
véritable relation personnelle avec lui.
7.L'adoration
perpétuelle
édifie la communauté ! ! !
L'adoration
perpétuelle
édifie la communauté parce que l'Eucharistie est
le
sacrement de l'unité.
En
nous unissant à Jésus
au Saint Sacrement, Jésus nous unit les uns aux
autres par les liens
de son amour divin.
8.Elle
apporte la paix !
! !
Le
Pape Jean-Paul II
dit que le moyen le plus efficace et le plus sûr
d'apporter une paix
durable au monde réside dans l'adoration
eucharistique. Seul l'amour
de Jésus a le pouvoir de réorienter le cours de
l'histoire vers des
sentiers de paix, comme Jésus l'a promis.
L'Eucharistie apporte la
paix dans le cœur des hommes, qui à leur tour,
contribuent à
établir la paix dans le monde.
9.Passez
chaque semaine
une heure avec jésus au saint sacrement
Jésus
“nous
attend dans le sacrement de son amour”,
d'où il s'adresse à
chacun de nous ainsi:
«
N'avez vous pas eu
la force de veiller une heure avec moi? »
(Mt 6,40). Vous pouvez
passer cette heure: avec votre livre de prière
favori, en lisant la
sainte Bible, en priant le chapelet, en parlant
cœur à cœur avec
Jésus comme avec un ami, ou, il se peut que vous
soyez si fatigués
et accablés que vous ne vouliez rien faire si ce
n'est de vous
asseoir, de vous reposer et de ressentir la
douce paix qui provient
du fait d'être en présence de celui qui vous
aime le plus, Jésus
au Très Saint Sacrement.
Quand
vous priez le
chapelet en présence du Saint Sacrement, vous
aimez Jésus avec le
Cœur de Marie, et vous offrez à Jésus la
parfaite adoration de
Marie. Jésus accueille votre heure d'adoration
comme si elle venait
de Marie elle-même. Marie vous reçoit dans son
Cœur et Jésus
accepte votre heure passée avec lui comme si
elle venait directement
du Cœur de sa très sainte Mère. Le Cœur de Marie
comble les
lacunes de notre propre cœur.
Pour
faire venir un
Missionnaire, demandez les informations
expliquant les démarches
pour lancer l'adoration perpétuelle
eucharistique.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
39.Suis-je
conscient(e) de ma Confirmation?
I.
SIGNIFICATION ET NATURE DE LA CONFIRMATION
1. Qu’apporte la confirmation ?
On
ne voit pas toujours très bien ce que
représente la confirmation. La
profession de foi paraît plus claire. Pour
être motivé à la recevoir,
il faut réfléchir à ce qu'elle nous apporte.
Le sacrement de
confirmation nous donne les dons de
l’Esprit Saint pour nous
fortifier dans la foi et nous faire vivre
pleinement la vie chrétienne
unie au Christ. D'autre part, la
confirmation, qui est donnée par
l'évêque nous incorpore pleinement à
l'Église; elle est un
appel à un engagement plus personnel et à
une mission de
témoignage de la foi.
La Confirmation, comme le Baptême, imprime
dans l’âme du chrétien une marque
spirituelle indélébile qu'on appelle
le "caractère"; c’est pourquoi on ne peut
recevoir ce sacrement qu’une
seule fois dans la vie.
2. La confirmation : une nouvelle Pentecôte
La
confirmation est une nouvelle Pentecôte : un
don de l'Esprit en vue du
témoignage de la foi. L'Esprit accomplit
dans les confirmands ce qu'il
a réalisé dans les apôtres le jour de la
Pentecôte. Le récit de la
Pentecôte ( Actes des apôtres 2,1-11) est,
le plus souvent, la lecture
qui est faite au cours de la messe de
confirmation.
Ac 2:1-
Le jour de
la Pentecôte étant arrivé, ils se
trouvaient tous ensemble dans un même
lieu,
Ac 2:2-
quand,
tout à coup, vint du ciel un bruit tel que
celui d'un violent coup de
vent, qui remplit toute la maison où ils
se tenaient.
Ac 2:3-
Ils virent
apparaître des langues qu'on eût dites de
feu ; elles se partageaient, et il s'en
posa une sur chacun d'eux.
Ac 2:4-
Tous
furent alors remplis de l'Esprit Saint et
commencèrent à parler en
d'autres langues, selon que l'Esprit leur
donnait de s'exprimer.
Ac 2:5-
Or il y
avait, demeurant à Jérusalem, des hommes
dévots de toutes les nations qui sont sous
le ciel.
Ac 2:6-
Au bruit
qui se produisit, la multitude se
rassembla et fut confondue : chacun les
entendait parler en son propre idiome.
Ac 2:7-
Ils
étaient stupéfaits, et, tout étonnés, ils
disaient : " Ces hommes qui parlent, ne
sont-ils pas tous Galiléens ?
Ac 2:8-
Comment se
fait-il alors que chacun de nous les
entend dans son propre idiome maternel ?
Ac 2:9-
Parthes,
Mèdes et Élamites, habitants de
Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du
Pont et d'Asie,
Ac 2:10-
de Phrygie
et de Pamphylie, d'Égypte et de cette
partie de la Libye qui est proche de
Cyrène, Romains en résidence,
Ac 2:11-
tant Juifs
que prosélytes, Crétois et Arabes, nous
les entendons publier dans notre langue
les merveilles de Dieu ! "
3. Les "dons de l'Esprit"
Pendant
l'imposition des mains, l'évêque demande à
Dieu de donner en plénitude
l'Esprit qui reposait sur son fils Jésus :
l'esprit de sagesse et
d'intelligence, l'esprit de conseil et de
force, l'esprit de
connaissance et d'affection filiale et
l'esprit d'adoration.
Cette
demande est inspirée par un texte du
prophète Isaïe (11,2-3) qui décrit
les dons que le messie recevra de Dieu. La
tradition chrétienne a
beaucoup insisté sur sept dons de l'Esprit.
Mais cette liste n'est pas limitative. Les
béatitudes sont aussi des dons de l'Esprit.
4. La confirmation : une mission de
témoignage
De
même que les apôtres, remplis de l'Esprit
saint à la Pentecôte, se sont
mis à annoncer la Bonne nouvelle, de même
les dons de l'Esprit à la
confirmation appellent au témoignage et
donnent l'aptitude au
témoignage. Le confirmé témoigne pour bâtir
l'Église, il rend
témoignage au Christ pour l'édification de
son Corps. Le confirmé est
appelé à prendre une part active à la vie de
l'Église.
5. Qu'est ce que la confirmation apporte de
plus que le baptême ?
Nous
recevons l'Esprit saint à la fois au baptême
et à la confirmation. Au
baptême, qui est le sacrement de la
naissance à la vie chrétienne,
l'Esprit nous rend enfant de Dieu. A la
confirmation, qui est le
sacrement de la croissance et de la maturité
spirituelle (comme
l'enseigne St Thomas d'Aquin), l'Esprit nous
confère une mission.
Ainsi, la confirmation est l'achèvement du
baptême.
6. Quelle est la différence entre la
profession de foi et la confirmation ?
La
profession de foi et la confirmation ont
toutes les deux un lien étroit
avec le baptême, mais la relation est
différente. La profession de
foi consiste principalement dans le
renouvellement personnel et
libre des promesses du baptême, c'est un
engagement humain. Elle
confirme la profession de foi du baptême qui
a été faite par les
parents pour un baptême de bébé.
La confirmation est un
sacrement et, comme tout sacrement, c'est
d'abord une action de
Dieu. Dieu, par l'évêque, confirme la grâce
du baptême. Ce serait
une erreur de voir principalement dans la
confirmation un engagement
qui "confirmerait" personnellement la foi
professée par ses parents
lors du baptême.
7. Est-il nécessaire d'être confirmé ?
Nécessité de la confirmation
La
nécessité de la confirmation n'est pas
toujours comprise. Cependant il
est nécessaire d'être confirmé pour vivre
une vie chrétienne
authentique, car la force de l'Esprit est
indispensable pour vivre en
vrai témoin du Christ. C'est un manque
important de ne pas avoir reçu
tous les dons de l'Esprit.
De plus, il y a des cas où la
confirmation est obligatoire comme pour la
mission de parrain ou
marraine de baptême et de confirmation
(canon 874). Certains diocèses
demandent que ceux qui ont une
responsabilité importante dans l'Église
soient confirmés.
Le code de droit canonique demande aussi que
l’on n’admette pas au mariage des fiancés
non confirmés sauf « s'il
existe un grave inconvénient » (canon 1065).
De fait, certaines
paroisses exigent la confirmation pour le
mariage. Cependant en France,
où la confirmation est conférée à
l'adolescence par exemple, beaucoup
de jeunes ne sont pas confirmés et il y
aurait un grave inconvénient à
exiger la confirmation. Pour les mariages
qui ont lieu dans des pays
comme l'Espagne ou l'Italie, la confirmation
est habituellement exigée,
il y a une nécessité de la confirmation.
II.
HISTOIRE DE LA CONFIRMATION
1. Dans l'Église primitive : imposition des
mains et onction
La
confirmation trouve son origine dans le
Livre des Actes des Apôtres
(8,15-17 et 19,1-7). Elle se recevait
immédiatement après le baptême et
ne constituait pas un sacrement particulier
; elle était une partie de
l’initiation chrétienne, un complément du
baptême par l'imposition des
mains. Lorsque le baptême n'était pas donné
par un apôtre, il était
complété par l'imposition des mains faite
par un apôtre. Cette
imposition des mains donnait l'Esprit-Saint.
Telle que Tertullien
(fin 2ème siècle) la décrit dans son De
baptismo, la célébration du
baptême à Carthage comporte deux rites
baptismaux (bénédiction de l’eau
et bain baptismal, avec triple confession de
foi et triple immersion)
et deux rites post-baptismaux (onction
d’huile et imposition des mains
pour le don de l’Esprit Saint).
2. Dans l'Église d'Orient : la
"chrismation", donnée par le prêtre, suit
le baptême
Il
en est ainsi dans l’Église d’Orient où tout
baptisé est
immédiatement confirmé et reçoit
l’eucharistie. Lorsque le nouveau
baptisé est essuyé, le prêtre lui met sa
robe de baptême. Il lui fait
une onction de saint chrême sur le front,
les yeux, les narines, la
bouche, les oreilles, la poitrine, les mains
et les pieds en disant
"Reçois la marque du don de l'Esprit Saint".
Avec le baptisé le prêtre
fait trois fois le tour du baptistère.
Le 4ème siècle marque
alors un tournant dans l’histoire des rites
d’initiation. En Orient,
les rites post-baptismaux (l'onction de
saint chrême) sont de plus en
plus valorisés. Ce sacrement est appelé
«Chrismation», onction avec le
«chrême».
Ainsi, la pratique des Églises d'Orient
souligne
l'unité de l'initiation chrétienne. Elle ne
dissocie pas du baptême les
rites post-baptismaux. En Orient, les deux
sacrements étant unis, la
«Chrismation» est conférée par le prêtre qui
baptise, et qui fait
l'onction avec le chrême (myron) consacré
par l'évêque.
La
pratique de l'Église latine exprime plus
nettement la communion du
nouveau chrétien avec son évêque, garant et
serviteur de l'unité de son
Église, de sa catholicité et de son
apostolicité, et par là, le lien
avec les origines apostoliques de l'Église
du Christ».
3. En Occident : la "confirmation", séparée
du baptême, est donnée par l'évêque
En Occident, la confirmation va se séparer
peu à peu du baptême.
Le
premier témoignage signalant que l’évêque va
imposer les mains à celles
et ceux qui ont été baptisé(e)s
antérieurement date de 380 ; mais déjà
le Concile d’Elvire (Espagne, vers 300)
reconnaissait la nécessité
d’une "perfection du baptême" par l’évêque
si le baptême a été conféré
par un diacre.
L'extension de l’Église dans les campagnes
venant empêcher l’évêque de célébrer
lui-même tous les baptêmes, la
confirmation est donc reportée chaque fois
qu’une célébration de
baptême est présidée par un prêtre, jusqu’au
passage d’un évêque.
Fauste
de Riez (405-485) donne une interprétation
théologique de cette
confirmatio par rapport au baptisma : au
baptême, explique-t-il, nous
sommes régénérés pour vivre, après le
baptême nous sommes confirmés
pour la lutte. C'est en Gaule, au Vème
siècle, qu'apparaît le terme de
"Confirmation" pour le don de l'Esprit
célébré dans la foulée du
baptême. Ce terme a été adopté par
l'ensemble des langues d'Europe,
sauf l'italien (cresima) et le portugais
(crisma).
En
Occident, ce terme exprime la confirmation
du Baptême en tant que
renforcement de la grâce à travers le sceau
de l'Esprit Saint.
Dans
le rite latin, le ministre ordinaire de la
Confirmation est l'évêque,
qui, pour des motifs sérieux, peut en
concéder la faculté à des
prêtres, c'est-à-dire à des délégués.
4. La confirmation à partir du seizième
siècle
A
partir du seizième siècle, le catéchisme est
organisé et va rythmer la
vie sacramentelle. Le sacrement de
confirmation marquera l’entrée au
catéchisme et l’eucharistie marquera la fin
du catéchisme. En France,
la situation du sacrement de confirmation va
se compliquer par
l’introduction, au dix-septième siècle, de
la communion solennelle.
En
1910, dans le décret "Quam singulari", le
pape saint Pie X demanda
qu’on admette à l’eucharistie les enfants
beaucoup plus jeunes dès «
l'âge de raison » vers 7 ans. Il en résulte
que la confirmation n'est
donnée qu'après la première communion.
5. La confirmation après le concile Vatican
II
Dans
le cadre de la réforme liturgique de Vatican
II, l’ordre des trois
sacrements est toujours : baptême,
confirmation, Eucharistie.
L’Eucharistie achève l’initiation (n° 213),
elle en est le sommet (n°
235). Quant à la confirmation, elle doit
avoir lieu aussitôt après le
baptême sauf, dit le Rituel, si une grave
raison s’y oppose (n° 211).
Le
renouveau du catéchuménat va faire
redécouvrir ce sacrement qui
retrouve sa place comme complément du
baptême. Même si l’on fait le
choix de séparer la célébration de la
confirmation de celle du
baptême pour donner toute sa valeur au
néophytat, la confirmation doit
toujours être clairement proposée à tout
candidat au baptême. Peu à
peu, le sacrement de la confirmation
retrouve sa place et son sens.
Cependant,
en France comme ici en Belgique par exemple,
le sacrement de
confirmation est donné longtemps après
l'Eucharistie, car il devient
peu à peu le sacrement de la militance. Il
n’est plus proposé qu’aux
chrétiens engagés dans une aumônerie ou dans
des mouvements. La
confirmation est souvent présentée ou vécue
par les jeunes comme
sacrement d’engagement effectif dans la
communauté ecclésiale pour
marquer une meilleure participation à la vie
de la communauté.
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
38.
Suis-je conscient de mon
Baptême?
A. L'histoire du
Baptême Catholique
L'origine
du Baptême, l'eau...Le baptême est le premier
sacrement de l'initiation chrétienne. C'est un
moment essentiel dans la vie de tout chrétien et
toute chrétienne, grand (e) ou petit (e).
1.Le
rite de l'eau
Dès
les origines du christianisme, tous les fidèles
sont baptisés comme l'attestent les derniers
mots de l'Évangile de Mathieu : « Allez donc,
de toutes les nations faites des disciples,
les baptisant au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit ». La pratique du baptême
avec de l'eau sacrée est alors courante mais
dans le christianisme naissant, le rite diffère
puisque l'on ne se baigne pas pour se purifier
mais l'on est baigné par un autre au nom du
Christ. Le baptême est alors une signe
d'allégeance et non seulement une purification.
2.Un
acte
Le
baptême est un acte réfléchi que l'on fait à
l'âge adulte. Il est l'aboutissement d'une
préparation (le catéchuménat) avec un mentor,
sorte de guide spirituel plus aguerri à la
religion qui sera peu à peu remplacé par les
parrains et marraines. A cette époque,
baptême, confirmation et eucharistie sont
célébrés en même temps et constituent
l'initiation chrétienne. Le catéchuménat
comporte différentes phases : un temps
d'initiation à la foi chrétienne, puis une
préparation immédiate aux sacrements pendant
le carême. Les baptêmes se font presque
toujours lors de la nuit de Pâques de façon
collective par un évêque. Le fidèle né de
l'eau reçoit la grâce de l'Esprit Saint. On ne
devient pas chrétien par le seul baptême, mais
par l'entrée dans le Mystère pascal où Jésus
ressuscité a donné sa vie, son Esprit, son
Eucharistie.
3.
Le baptême des bébés
Au
fur et à mesure de l'évangélisation, le
baptême est donné aux enfants. A partir du
XIIème siècle, alors que la mortalité
infantile est très élevée, on commence à
baptiser les bébés. La famine et les guerres
poussent les parents à supprimer les enfants
et en réaction, le baptême remet ces parents
dans le droit chemin. Pour des raisons
pratiques, les baptêmes ne se font plus par
immersion mais par effusion d'eau sur le
front. Les prêtres prennent désormais la
célébration en charge sans l'intervention d'un
évêque. La cérémonie en latin comporte trois
exorcismes contre le démon, une bénédiction du
sel et une imposition du sel sur la bouche de
l'enfant.
4.
Les trois rituels
A
partir du concile Vatican II (1962 –
1965), l'Église a décidé de restaurer le
Catéchuménat des adultes et de réviser le
Rituel du baptême des enfants de 1947. Trois
rituels du baptême, en langue du pays, ont été
instaurés : celui des petits enfants,
celui des enfants d'age scolaire et celui
des adultes. En 1969, le rituel est à
nouveau profondément renouvelé. Il comporte
une liturgie de la parole avec une prière
universelle et il offre un choix de texte de
la Bible et de l'évangile. Les parents qui
devaient s'effacer devant le parrain et la
marraine reprennent le premier rôle. Ce sont
eux qui doivent marquer leur enfant du signe
de la croix et affirmer leur foi. Les parents
doivent pour cela faire une préparation au
baptême. Le rite du sel mal compris et
supprimé pour ne garder qu'un exorcisme.
B.
Le Baptême Catholique actuel
Le
baptême est la cérémonie la plus symbolique
des catholiques. Elle marque l'entrée dans la
famille chrétienne tout en purifiant du péché.
Les symboles sont forts et traduisent d'un
réel engagement.
1.L'origine du mot baptiser
Le
mot « baptiser » vient du mot grec "baptizein"qui
signifie « plonger ». A l'origine, le
baptême était en effet pratiqué par immersion
tandis qu'aujourd'hui, le baptême catholique
se limite à verser de l'eau bénite sur le
front. Le rituel du baptême est extrêmement
codifié et chargé de symbolique. La cérémonie
se déroule généralement dans la paroisse des
parents le dimanche après-midi et est
orchestrée par un prêtre. Si à l'origine le
baptême était principalement célébré au moment
de Pâques, aujourd'hui il peut être célébré
tout au long de l'année. En général, la
cérémonie est collective, mais l'enfant est
baptisé individuellement.
2.La signification du baptême
A l'origine,
le baptême
symbolisait la conversion du péché. Il fallait passer par
la
conversion du baptême pour entrer dans la vie chrétienne.
La
signification pascale du baptême par immersion est un
autre aspect
du sacrement. Il exprime le passage de la mer rouge pour
entrer en
terre promise. Au fil des siècles et notamment depuis le
Moyen Age,
le baptême a perdu de sa signification pascale pour ne
garder qu'un
rôle de purification du péché originel. Aujourd'hui, la
croyance
dans un péché originel a disparaît de plus en plus. Le
baptême
marque désormais l'entrée dans l'Église, la nouvelle
naissance, la
participation à la mort et à la résurrection du Christ,
l'accueil
de l'Esprit-Saint et la filiation divine.
3.Le rôle
des parents, du parrain, de la marraine
Les parents
qui font
baptiser leur enfant doivent être préparés. Ils ont
également à
choisir dans leur entourage un parrain et une marraine
pour l'enfant.
Ces personnes doivent être elles-mêmes baptisées et
confirmées.
Leur rôle est de conduire et guider leur filleul(e) sur la
voie de
la foi chrétienne. Elles seront présents à toutes les
grandes
étapes de la vie de chrétien de leur filleul(e). Le jour
du
baptême, elles font pour l'enfant la profession de foi
catholique et
renoncent à Satan. Après la cérémonie, le parrain et la
marraine
signent le registre de baptême. Les parents doivent avoir
avec eux
leur carnet de mariage et un extrait d'acte de naissance
de l'enfant
pour que le prêtre puisse établir l'acte de baptême.
4.Les
symboles du baptême catholique
Le rituel du
baptême
actuel se décompose en quatre actions successives :
l'imposition des
mains, la profession de foi, les onctions et le baptême
proprement
dit.
Le signe
de la croix
sur le front du baptisé symbolise le signe du Christ. Il
participe à
la mort du Christ et à sa résurrection.
L'eau
symbolise la
purification et exprime l'action de l'Esprit. Elle donne
la vie et
ouvre à une nouvelle naissance dans la famille de Dieu.
Le
vêtement blanc
symbolise chez les adultes le changement de vie induit par
l'entrée
dans l'Église tandis que pour les enfants, le blanc est le
signe de
la grâce du baptême qui resplendit.
L'onction
d'huile
sainte symbolise l'acceptation de Dieu. Le baptisé est
pénétré de
l'Esprit de Dieu. Le cierge allumé symbolise la
lumière du
Christ et de l'évangile. C'est le cierge pascal.
Rendez au week-end prochain! A bientôt!
37.
Le dimanche de la Divine Miséricorde, qu'est-ce que
c'est?
Le
Dimanche
de la divine Miséricorde a été institué dans l'Église
catholique romaine par Jean-Paul II le 30 avril 2000,
le jour de la canonisation de Faustine Kowalska (Sainte
Faustine). Il
fut célébré pour la première fois dans l'histoire de
l'Église le
22 avril 2001.
Dans le
calendrier liturgique, il est célébré chaque année le
dimanche
qui suit le dimanche de Pâques, qui correspond également
à la fête
de la quasimodo,
également appelée
octave de Pâques,
deuxième dimanche de Pâques,
dimanche in albis,
ou dimanche de
Saint-Thomas.
Jean-Paul II mourut lors des vêpres de la divine
miséricorde, et en
l'honneur de sa dévotion à la miséricorde sa
béatification eut
lieu le 1er mai 2011, dimanche de la divine Miséricorde.
Faustine Kowalska aurait été gratifiée d'apparitions
régulières
du Christ qui sont consignées dans un livre écrit par la
religieuse : Le Petit
Journal.
L'essentiel du message qu'elle dit avoir reçu tourne
autour de la
miséricorde de Dieu pour l'humanité. Au cours de ces
révélations
privées, le Christ aurait demandé à Faustine que sa
miséricorde
soit particulièrement honorée par toute l'Église le
deuxième
dimanche de Pâques.
Dans ce
Petit Journal, nous lisons:« Ma fille, parle au
monde entier de mon inconcevable Miséricorde. Je désire
que la Fête
de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour
toutes les âmes,
et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les
entrailles de
ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan
de grâces
sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma
miséricorde ;
toute âme qui se confessera (dans les huit jours qui
précèdent ou
suivent ce Dimanche de la Miséricorde) et communiera,
recevra le
pardon complet de ses fautes et la remise de leur
peine ; en ce
jour sont ouvertes toutes les sources divines par
lesquelles
s'écoulent les grâces ; qu'aucune âme n'ait peur de
s'approcher de moi, même si ses péchés sont comme
l'écarlate.
[...] La Fête de la Miséricorde est issue de mes
entrailles, je
désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier
dimanche après
Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant
qu'il ne se
tournera pas vers la source de ma Miséricorde. » (Petit
Journal, § 699).
D'après
le
Petit Journal, le Christ a demandé à ce que la fête de
la
divine Miséricorde soit précédée par une neuvaine à
débuter le
Vendredi Saint. Cette neuvaine peut cependant être
récitée à tout
moment de l'année:"Je
désire que
durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source
de ma
miséricorde, afin qu'elles puisent force et fraîcheur,
ainsi que
toutes les grâces dont elles ont besoin dans les
difficultés de la
vie et particulièrement à l'heure de la mort. [...] Je
ne refuserai
rien aux âmes que tu amèneras à la source de ma
miséricorde. "
(Petit Journal,
§ 1209)
Le 24 Mai
2000, le Pape
Jean-Paul II a demandé que, dans le Missel romain, au
titre
« Deuxième dimanche de Pâques », on ajoute
désormais l'appellation « ou de la Divine Miséricorde ».
Il
a également ordonné que, pour la célébration liturgique de
ce
dimanche, on utilise toujours les textes qui sont indiqués
pour ce
jour dans le Missel.
Donc, ce
thème de la
miséricorde inépuisable du Seigneur tenait aux racines
polonaises
du bienheureux Jean-Paul II. Archevêque de Cracovie, le
futur
Souverain Pontife avait rencontré sur sa route de croyant
une
religieuse morte en cette ville en 1938, sœur Faustine
Kowalska.
Bien des années plus tard, il lui fera franchir « à
l'allure accélérée », selon l'expression de Mgr
Maurice
Gaidon, les étapes de la béatification et de la
canonisation en
messagère privilégiée de ce Dieu qui est « tendresse et
pitié » (Ps110,4). « Faustine, disait
Jean-Paul II le 30 Avril 2000, obtiens-nous de
percevoir la
profondeur de la miséricorde divine, aide-nous à en
faire
l'expérience vivante et à en témoigner à nos frères et
sœurs.
Que ton message de lumière et d'espérance se diffuse
dans le monde
entier. »
Rendez-vous
au week-end prochain! A
bientôt!
36.L'adoration
eucharistique, une prière importante pour l'Église?
Avant le
concile Vatican
II, on communiait assez peu à la messe. Ce qui primait,
c'était
d'aller à la messe, être « pratiquant ». En
revanche, le culte eucharistique était florissant.
Bénédictions du
Saint-Sacrement, adoration perpétuelle, processions de la
Fête-Dieu
occupaient une large dans la vie des fidèles. Après le
Concile, et
jusqu'à une date récente, ces dévotions se sont effacées
pendant qu'à la messe dominicale les assemblées étaient
invitées à la
participation active, pleine et consciente voulue par le
Concile.
Aujourd'hui, les dévotions eucharistiques – au premier
chef
l'adoration eucharistique – sont à nouveau mises en
valeur.
Il n'est donc pas
étonnant que, dans son Exhortation apostolique sur
l'Eucharistie, Le
sacrement de l'amour, parue en 2007, Benoît
XVI
consacre un long et riche développement à la piété
eucharistique.
Tout d'abord, le Pape se
livre à un petit retour en arrière. Alors que la réforme
conciliaire accomplissait ses premiers pas, fait-il
remarquer au n°
66, le rapport intrinsèque entre messe et adoration
du
Saint-Sacrement n'a pas été clairement perçu: « Une
objection alors diffuse se fait jour, par exemple, dans
l'affirmation
selon laquelle le Pain eucharistique ne nous serait pas
donné pour
être contemplé, mais pour être mangé. En réalité, à la
lumière
de l'expérience de prière de l'Église, une telle
opposition se
révélait privée de tout fondement. Dans l'Eucharistie,
en effet,
le Fils de Dieu vient à notre rencontre et désire s'unir
à nous;
l'adoration eucharistique n'est rien d'autre que le
développement
explicite de la célébration eucharistique, qui est en
elle-même le
plus grand acte d'adoration de l'Église. »
Ces propos du Pape
justifient, à eux seuls, l'importance qu'a, aux yeux de
l'Église,
l'adoration eucharistique. Recevoir le Pain de Vie à la
messe ne va
pas sans l'adoration de Celui que nous recevons des mains
du prêtre,
une adoration que prolonge et intensifie ensuite celle qui
est
pratiquée en dehors de la messe.
Puis Benoît XVI
demande que l'adoration eucharistique ne soit pas
seulement
personnelle, mais aussi communautaire. Le
rapport
personnel, explique-t-il au n° 68, que chaque
fidèle
instaure avec le Christ doit nourrir en lui la conscience
de son
appartenance à l'Église, Corps du Christ: « Outre le
fait
d'inviter chaque fidèle à trouver personnellement du
temps à
passer en prière devant le Sacrement de l'autel, il est
de mon
devoir de solliciter les paroisses elles-mêmes et les
autres groupes
ecclésiaux pour que soient promus des moments
d'adoration
communautaire. » Cette invitation pressante, on
l'observe
sans peine, est de plus en plus suivie dans l'Église.
Contrairement à ce qu'on
entend parfois, l'adoration eucharistique est donc bien
plus qu'une
affaire de sensibilité. Seul ou avec les frères et sœurs,
n'est-il
pas important de s'entretenir avec le Maître du bonheur,
d'être
penché sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé, d'être
touché
par l'amour infini de son cœur?
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
35.
Qu'est-ce que la Pâques?
Du
sens étymologique à la signification chrétienne
Pâques
est
la plus importante fête religieuse chrétienne. Elle
commémore la
résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa
Passion.
La solennité commence avec la Veillée pascale du Samedi
saint, qui
marque pour les catholiques la fin du jeûne du carême, et
dure
pendant huit jours (semaine de Pâques ou semaine radieuse
ou Octave
pascale).
« Pâque »,
du
latin populaire « pascua »,
altération (par influence de pascua « nourriture »,
du verbe 'pascere' « paître »)
du latin ecclésiastique « Pascha »,
emprunté au grec « πάσχα /
páskha », lui-même
emprunté à
l'hébreu "פסח "
« Pessa'h »
« il passa [par-dessus] »,
d'où « passage »,
est le nom de la fête juive qui commémore la sortie
d'Égypte.
D'après les Évangiles, c'est pendant cette fête juive
qu'eut lieu
la résurrection de Jésus ; c'est pourquoi le nom en a
été
repris pour désigner la fête chrétienne.
La
formule « Pâque orthodoxe »
est parfois utilisée pour désigner cette fête
lorsqu'elle est
célébrée par les Églises orthodoxes à une date qui
diffère de
la date occidentale. Mais cet usage est incorrect car le
« s »
de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de
dates. La
langue française distingue en effet « la »
Pâque
originelle juive et la fête chrétienne de Pâques.
La première commémore la sortie d'Égypte par un repas
rituel qui
s'appelle aussi « la Pâque ».
La fête chrétienne est
multiple.
Elle commémore à la fois la
sortie
d'Égypte,
l'institution
eucharistique lors du
repas de la Pâque,
la crucifixion
du Christ et son
repos au tombeau durant trois jours,
sa Résurrection,
passage de la mort à la vie, et la nouvelle création
inaugurée le
troisième jour.
Il
existe également une Pâque
quartodécimaine
pratiquée par
certaines Églises chrétiennes : certains groupes
religieux,
comme l'Église de Dieu (Septième Jour) ou certains
Baptistes du
Septième Jour, choisissent de pratiquer cette cérémonie
en
concordance avec la Pâque juive.
Calcul de la date de Pâques
Le
jour de Pâques est un dimanche, à des dates variables
du calendrier grégorien comprises entre
le 22 mars et le 25 avril.
Des dates de jours fériés et de fêtes dépendent de ce
jour de Pâques, comme le lundi de Pâques, l'Ascension,
la Pentecôte, le lundi de Pentecôte. À titre
d'exemple, les dates contemporaines de Pâques sont les
dimanches :
-
24 avril
2011,
-
8 avril
2012,
-
31 mars
2013.
Ces
dates sont celles du calendrier grégorien, qui suit le
mouvement du soleil et les saisons.
Historique de la détermination de la
date de Pâques
Après
le Ier concile de
Nicée en 325, il
fut décidé que le calcul de la date de Pâques se
ferait selon une règle fixe. Ainsi, la Pâques est
célébrée le dimanche après le 14ème jour du premier
mois lunaire du printemps, donc le dimanche après la
première pleine lune advenant pendant ou après
l'équinoxe de printemps. Dans la pratique, il est plus
simple de revenir aux origines : Pâques correspond au
premier dimanche qui suit la première pleine lune de
Printemps. En revanche, la date peut varier suivant la
longitude de la ville où l'on effectue l'observation.
Les catholiques choisissent Rome.
Finalement,
toutes les églises acceptèrent la méthode d'Alexandrie
qui place l'équinoxe de printemps dans l'hémisphère
Nord, le 21 mars (alors que l'équinoxe astronomique se
décale du 21 au 22 mars selon la périodicité des années
bissextiles).
Un problème, apparu plus tard, est la
différence des pratiques entre les églises
occidentales et les églises orthodoxes. Les premières
adoptent en 1582 le calendrier grégorien pour calculer
la date de Pâques, alors que les autres continuent à
utiliser le calendrier julien originel. Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de
détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à
Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme a permis
d'éliminer les différences de dates entre églises
occidentales et orientales ; elle devait entrer en
application en 2001, mais elle échoua.
Le calcul de la date de Pâques est assez complexe ; il
est connu sous le nom de comput. Il existe des tables
traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus
mathématiques pour la retrouver. La première méthode
développée par Carl Friedrich Gauss avait quelques
erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au
lieu du 18 avril) et en 1981 (le 26 avril au lieu du 19
avril). De nombreux autres mathématiciens ont depuis
développé d'autres formules.
Situations particulières
Le
dimanche et le lundi de Pâques sont reconnus comme jours
fériés par la plupart des pays de tradition chrétienne,
excepté aux États-Unis, en Espagne où le lundi est
travaillé au moins dans certaines régions, et au
Mexique. Le Vendredi saint est aussi férié dans de
nombreux pays : Brésil, Mexique, Allemagne, Royaume-Uni,
Canada, certains États des États-Unis, certaines régions
d'Espagne, etc.
En France, le lundi de Pâques est férié depuis la loi du
8 mars 1886. Dans les départements français de l'Alsace,
de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de la
Moselle, le Vendredi saint, qui précède le dimanche de
Pâques, est également.
Symbolique
1.La
Lumière
Pour
les catholiques, le symbolisme de la lumière de Pâques a
un sens cosmique. La référence à l'équinoxe et à la
pleine lune (voir plus haut la date de Pâques) n'est pas
pour eux quelque chose de fortuit : elle est voulue par
Dieu lui-même. Ce n'est qu'à l'équinoxe que le Soleil
éclaire toute la Terre tandis que, au même moment, la
pleine lune continue à réfléchir ses rayons pendant la
nuit.
Certains
symboles de la fête de Pâques sont à retrouver parmi
ceux de la fête juive de Pessa'h et ont pris une autre signification par
rapport au Christ. D'autres se rapportent aux épisodes
relatés dans les Évangiles.
2.Agneau sacrificiel: agneau
pascal
La
meilleure identification provient du chapitre 53
du prophète Isaïe (versets 5 à 7) « Mais
il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à
cause de nos fautes ; le châtiment qui nous donne la
paix est (tombé) sur lui, Et c'est par ses
meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous
errants comme des brebis, chacun suivait sa propre
voie ; et l'Éternel a fait retomber sur lui la faute
de nous tous. Il a été maltraité, il s'est humilié et
n'a pas ouvert la bouche, semblable à l'agneau qu'on
mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux
qui la tondent ; Il n'a pas ouvert la bouche. »
Le
fils d'Abraham se transforme en fils de Dieu : « Voici : tu deviendras enceinte, tu
enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de
Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du
Très–Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône
de David, son père. »
de Luc chapitre 1,
versets 31 et 32.
C'est
d'ailleurs à cause de cette seule affirmation qu'il
sera crucifié : « Les
Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon
la loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils
de Dieu» (Jn19,7).
Le bélier
que trouve Abraham devient l'Agneau de Dieu : « Le
lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici
l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde »
(Jn1,29)
Il ne dit
rien : « Jésus garda le silence et ne répondit rien.
Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau et
lui dit : Es-tu le Christ, le Fils du (Dieu) Béni ? »
(Mc14,61)
Mais cette
mort mène à la résurrection : « Jésus commença dès
lors à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller
à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens,
des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis
à mort et ressusciter le troisième jour» (Mt6,21)
mais que l'on retrouve aussi dans Mt20,19 , dans Lc9,22,
dans Lc13,32 , dans Lc18,33 et dans Lc24,46.
3.Le sang
Le
sang de l'agneau pascal servit de signe pour épargner
les Hébreux lors de la dernière plaie d'Égypte avant
la sortie d'Égypte : « Quand
l'Éternel traversera l'Égypte pour frapper et qu'il
verra le sang sur le linteau et sur les deux
poteaux, l'Éternel passera par-dessus la porte et ne
laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons
pour (vous) frapper. »
(Ex12,23).
Ce même
sang permet la relation avec Dieu via le Christ :
« C’est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple
par son propre Sang, a souffert hors de la porte. »
(Hb13,12)
4.Le pain
Concernant
le pain, les chrétiens sont aussi appelés à ôter le
levain de leur vie. Dans l'Évangile, cela prend une
signification spirituelle :
« Sur
ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par
milliers, au point de s’écraser les uns les autres,
Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples :
Gardez-vous du levain des Pharisiens, qui est
l’hypocrisie » (Lc12,1).
Ou
encore dans une lettre de saint Paul :
« Il
n’est pas beau, votre sujet de gloire ! Ne savez-vous
pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ?
Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une
pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car
Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la
fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de
perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans
levain de la pureté et de la vérité. » (1
Co5,6-8)
Signification des
célébrations religieuses
1.Église
catholique romaine
Pâques
(aussi appelé le dimanche de Pâques) est la mère des
solennités de l'Église catholique, c'est-à-dire qu’il
est obligatoire de chômer et de participer à la messe.
En fait, la liturgie spécifique à Pâques commence par
la vigile pascale, célébration aussi respectée par
certains anglicans et luthériens. La vigile pascale
est l'occasion, pour les croyants, de recevoir le
sacrement du baptême. La nuit du matin du dimanche de
Pâques se font donc l'allumage du feu nouveau du
cierge pascal, la bénédiction des fonts baptismaux, la
lecture des prophéties et le chant des litanies.
Normalement, Pâques est le jour de l'année que
choisissent les fidèles qui ne vont à la messe qu'une
fois par an pour communier (d'où l'expression « faire ses Pâques »),
ce qui leur impose d'aller se confesser au préalable.
En
effet, depuis le Jeudi Saint, il n'y a pas eu de
véritable messe (donc aucune communion), seulement des
célébrations liturgiques telles que la surnommée « Messe des présanctifiés » du Vendredi Saint. Symboliquement,
pour les catholiques, la veillée pascale et son cierge
traduisent la Résurrection du Christ, le
renouvellement solennel de l'engagement de leur
baptême par l'ensemble des chrétiens.
Ainsi,
le Carême est terminé et l'accent est mis sur
l'innocence retrouvée et sur la valeur de l'initiation
chrétienne. Lorsque le jour est levé, s'ensuit alors
l'office suivant : la messe de la Résurrection. Le
Christ, aussi appelé le Rédempteur, a vaincu pour les
mortels le péché, le démon et la mort même.
Jésus-Christ s'est donc fait l'agneau de Dieu, l'Agnus
Dei, sacrifié lors de la crucifixion, et qui enlève
les péchés du monde par sa mort et sa résurrection.
Cette messe de Pâques a donc une symbolique qui
exprime ainsi l'apex de toute l'année liturgique des
catholiques, car elle leur rappelle leurs devoirs de
chrétiens grâce à ce renouveau spirituel. Pâques est
aussi l'une des rares occasions pour le Pape de
prononcer la célèbre bénédiction
'urbi et orbi'.
Enfin, ce dimanche vient clore le Triduum et la
Semaine Sainte.
2.Églises orthodoxes et orientales
La
fête de Pâques est célébrée avec beaucoup de solennités
par les
chrétiens orthodoxes. Cette fête n'a pas de date fixe,
elle se
célèbre après Pessa'h
juive et dans la première semaine après la pleine lune.
Bien que
certaines Églises orthodoxes divergent selon le calendrier
de
référence (grégorien ou julien), la date de Pâque est
cependant
commune à toutes les Églises orthodoxes (à l'exception de
l’Église
autonome de Finlande) parce qu'elle est partout fixée à
partir du
calendrier julien quel que soit le calendrier liturgique
suivi.
Dans le
calendrier
grégorien, cela signifie qu'elle est fêtée entre le 4
avril et le
8 mai au plus tard.
Somme
toute, Pâques est le temps essentiel!
La vie de
Jésus est
donnée pour la multitude. Désormais le disciple vivra
sous ce signe
de la vie donnée. C'est le temps du passage de la mort à
la vie. La
Résurrection bouleverse l'existence des Apôtres. Au nom
de Jésus
ressuscité, ils feront les mêmes gestes que lui, des
gestes qui
donnent la vie, qui relèvent, qui appellent au large.
L'Église,
dans le temps de Pâques, accueille le souffle de cette
vie qui la
renouvelle. Elle laisse résonner l'appel du Ressuscité à
chacun:
« Avance au large! » C'est le sens
de la Journée mondiale de prière pour les vocations,
instaurée en
1964 et toujours célébrée, depuis 1971, le 4ème dimanche
de
Pâques. Pour que chacun et chacune, au plus intime de sa
liberté,
puisse entendre l'invitation du Ressuscité à aller et à
refaire
ses gestes qui guérissent, apaisent, pardonnent. Le
Christ appelle
aussi des femmes et des hommes à se lever en son nom,
pour le don de
leur vie, et le partage à tous de la Parole et du pain.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
34. Y
a-t-il une langue sacrée?
Depuis le
concile Vatican
II, les célébrations de l'Église ont connu une profonde
évolution.
Après des siècles d'usage exclusif de la langue latine, le
Concile
a ouvert la porte aux langues vivantes. « L'usage de la
langue latine, stipule le n° 36 de la Constitution
sur la sainte
liturgie, sera conservé dans les rites latins.
Toutefois,
l'emploi de la langue du pays peut être souvent très
utile pour le
peuple; on pourra donc lui accorder une plus large
place, surtout
dans les lectures et les monitions, dans un certain
nombre de
prières et de chants. »
Ce « toutefois »
se retrouve dans les normes relatives au chant et donc à
la langue
du chant. « Le chant en latin, est-il dit au n°
116,
devra être privilégié, mais sans que cela empêche de
promouvoir aussi le chant dans la langue du peuple. »
On notera que
la Concile
ne parle nulle part - ni dans las articles cités ni
ailleurs - de
langue « sacrée ». Il aborde la question de la
musique sacrée ou encore celle de l'art sacré, mais jamais
il
n'emploie l'expression « langue sacrée ». Le mot
« sacré », le Concile l'applique expressément à
l'action liturgique elle-même, en tant qu'elle exige un
respect
profond de la part des ministres et des fidèles : « Toute
célébration
liturgique, indique le n° 7, est l'action
sacrée par excellence dont nulle autre action de
l'Église ne peut
atteindre l'efficacité au même titre et au même degré. »
Participant
de l'action
sacrée qu'est la liturgie, toute langue - latine ou non -
sera donc
sacrée. Ce qui revient à dire qu'il n' y a pas, à
proprement
parler, de langue qui serait la langue sacrée.
En revanche,
et la
question est autrement importante, il y a sans conteste un
langage
liturgique. Ainsi, « Nous te disons merci, Seigneur »
n'a
pas, en liturgie, la même portée que « Nous te rendons
grâce, Seigneur ». Le langage liturgique a son
vocabulaire qui lui vient de l'Écriture Sainte et de la
Tradition de
l'Église.
Or ce langage
liturgique
a pour matrice normative le latin. En effet, tout texte
liturgique
destiné à l'Église universelle est d'abord édité en latin
par
l'autorité romaine, à charge ensuite pour les différentes
ères
linguistiques de le traduire , de soumettre leur
traduction à la
Congrégation pour le culte divin et la discipline des
sacrements et
de la rendre publique une fois intervenue l'approbation
définitive
de la Congrégation.
Ce dispositif
- dont on
devine la lourdeur - est sans doute légitime. Mais est-il
toujours
possible de traduire, sans déperdition de sens, telle ou
telle
locution latine dont la connotation théologique appartient
à un
autre âge? Toute assemblée doit pouvoir faire siens les
textes de
prière qui sont proposés pour sa prière.
Sans tomber
dans le
langage commun, le langage liturgique doit rester proche
de la langue
du peuple. Tout en restant digne de l' « action sacrée »,
il
doit permettre aux baptisés de parler à Dieu avec les mots
des
hommes d'aujourd'hui.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
33. Pas de
célébration sans fleurs?
Commençons
par une
évidence: bien sûr, une liturgie peut être célébrée sans
fleurs. Et pourtant, que de fleuristes, formés à l'art
floral, qui
passent souvent des heures à créer une composition qui
soit en
lien, plus ou moins étroit, avec les textes bibliques du
jour!
Depuis quelques années, l'art floral connaît un engouement
sans
pareil.
Quelle
est donc la
nature du lien entre composition florale et Parole de
Dieu?
D'une certaine façon, la composition florale dans la
liturgie
est à la Parole de Dieu ce que le bouquet de la fête des
mères est
à l'amour pour la maman. Suscité par l'affection, le
rôle du
bouquet de la fête des mères commence quand celui des
paroles est
insuffisant: ce que les mots ne peuvent dire à la maman,
le bouquet
est appelé à l'exprimer. Suscitée par la Parole de Dieu,
la
composition florale signifie que les introductions aux
textes et les
homélies des prêtres ne feront jamais entendre tout ce que
nous
pouvons dire de Dieu et à Dieu. Comme le bouquet de la
fête des
mères, la composition florale liturgique nous ouvre à
l'invisible
qu'elle évoque.
On entend
dire parfois
que les fleurs sont des icônes vivantes.
Mais
qu'est-ce qu'une icône? Le mot grec 'eikona'
signifie
'image'. Dans la piété orientale, l'icône
signifie que
la liturgie de l'Église du ciel est présente à celle de
l'Église
de la terre. L'icône est donc plus qu'une simple
image: parce
qu'elle symbolise l'Église du ciel qui vient se joindre à
la nôtre,
l'icône est l'image visible de l'invisible. Elle montre le
céleste
qui se donne au terrestre.
Or la
composition florale
en liturgie suit l'itinéraire exactement inverse. Loin de
symboliser l'Église céleste qui s'unit à la nôtre, elle
symbolise
notre terre qui monte vers Dieu. Ce n'est plus le
céleste qui se donne au terrestre, c'est le terrestre qui
se donne
au céleste.
La
composition florale
en liturgie est offrande. Non pas qu'elle soit
indispensable,
comme sont indispensables à la messe le pain et le vin,
mais elle
fait partie, avec la lumière, le chant, l'encens... de ce
qui
symbolise l'acte d'offrande par lequel l'Église en prière
présente
l'humanité et le monde à Dieu le Père.
Offrande, la
composition
florale en liturgie est davantage encore. Elle est
action de
grâce. En effet, rendre grâce ne consiste pas
simplement à
offrir, mais à rendre ce qu'on a reçu. Rendre grâce à
Dieu, c'est
lui rendre les grâces que nous avons reçues de lui et lui
dire: «
Tu es Dieu de l'univers, toi qui nous donnes ce pain,
ce vin, ces
lumières, ces musiques, ces fleurs: nous te les
présentons en
offrande. »
Celles et
ceux qu'on
appelle les fleuristes sont d'éminentes servantes et
éminents
serviteurs de la prière ecclésiale. Ils nous
rappellent que
c'est de Dieu que nous recevons la beauté du monde et
qu'il est
juste et bon que cette beauté lui soit rendue.
Comme le dit,
à sa
manière, la 2ème prière eucharistique pour les assemblées
avec
enfants: « Tu nous aimes tellement que tu inventes pour
nous
ce monde immense et beau... Pour tant d'amour, nous
voulons te rendre
grâce... »
-Face à
leur immense
ingéniosité, créativité, inventivité et dévouement - les
mots
pour exprimer nos remerciements à nos mamans qui ornent
de fleurs
notre église, nous manquent! Tout simplement, que Dieu
les bénisse!
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
32.
Que nous donne à vivre la Semaine sainte?
Dans
la
succession des semaines, d'année en année, nous
célébrons une
semaine que notre mémoire commune appelle « sainte »
qui est l'aboutissement du Carême. La
Semaine
sainte est, pour les
chrétiens,
la dernière semaine du carême, celle précédant Pâques. Les
trois derniers jours de
cette semaine,
appelés Jeudi saint,
Vendredi saint
et Samedi saint,
composent le Triduum
pascal.
Elle commence avec la célébration du dimanche
des
Rameaux et se termine le
Samedi
saint par la célébration de la Veillée
pascale et de la messe
de la Résurrection.
Les
chrétiens
orthodoxes l'appellent la Grande
Semaine. Les orthodoxes
de Roumanie
utilisent le plus souvent l'appellation Semaine
des
Passions (en roumain, Săptămâna
Patimilor).
La
Semaine
sainte englobe un certain nombre de cérémonies
particulières qu'on ne célèbre qu'une fois l'an. Mais,
que
nous fait-elle vivre: une suite de séquences rituelles? Le
rappel
d'événements du passé? Des célébrations émouvantes?
Ce qui est
sûr, c'est qu'il s'agit d'une semaine différente qui se
termine par une nuit qui ne ressemble à aucune autre
nuit pour ceux et celles qui croient en Jésus. Une nuit
durant laquelle nous sommes plongés dans une Vie qu'un
jour nous connaîtrons en plénitude. Une semaine
différente aussi parce qu'elle nous rappelle que nous
sommes des pèlerins en marche avec leur Seigneur.
La semaine
sainte s'ouvre par le dimanche des Rameaux,
considéré comme l'une des douze grandes fêtes de l'année
liturgique. C'est un dimanche festif, car il célèbre
l'entrée du Christ à Jérusalem, où il est accueilli
triomphalement par le peuple tenant des palmes. Les
fidèles apportent ce jour des rameaux et le prêtre les
bénit. Cependant, la venue du Christ à Jérusalem marque
le début de la Passion du Christ, vers laquelle il
s'avance volontairement. Ce dimanche ouvre donc la
Semaine sainte. Dans l'Église catholique, on y lit la
passion du Christ ( Passion selon saint Matthieu en
alternance avec celle selon saint Marc ou saint Luc).
Le Dimanche
des Rameaux et de la Passion, avec des branchages,
nous marchons derrière le Roi qui entre à Jérusalem.
Comme il y a deux mille ans, nos rues se drapent de
manteaux jetés sur son passage, nos mains lui tendent
les rameaux pour l'heure de la victoire, et nous
chantons: « Hosanna au fils de David! Hosanna au plus
haut des cieux! » Mais, au terme de la marche,
parvenus dans la maison du Seigneur, nous entendons, une
première fois, le récit de la mort du Roi qui livre sa
vie pour ses frères et sœurs. Les vivats n'auront été
que de courte durée.
Du Lundi
saint au Mercredi saint, il n'y a pas de cérémonie
particulière dans l'Église catholique, sauf la messe
chrismale dans certains diocèses.
Le Jeudi
saint a lieu, dans l'Église catholique (ou bien le
mercredi saint dans certains diocèses, et le plus
souvent le mardi en France par exemple), la bénédiction
des saintes huiles et la confection du saint
Chrême dans la cathédrale par l'évêque ; c'est la messe
chrismale. Le lavement des pieds est célébré dans
l'après-midi ou avec la messe du soir. Le soir a lieu
une seconde messe, la messe de la Cène. C'est la
dernière messe avant celle de la nuit de Pâques.
Dans l'Église orthodoxe, trois événements sont rappelés
le jeudi saint : le lavement des pieds, la cène mystique
et la trahison de Judas. Les vêpres sont suivies de la
liturgie de saint Basile le Grand.
Le Jeudi
saint, nous nous souvenons du peuple juif qui
mange en hâte l'agneau pascal et marche vers la liberté.
De Jésus, en qui s'accomplit le véritable passage – la
véritable pâque – du monde de l'esclavage à celui de la
vie, nous recevons le commandement par excellence de
ceux et celles qui marchent aux côtés des plus démunis
pour qu'ils reprennent goût à l'existence: « Pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ceux et
celles qu'on aime! »
Le
Vendredi saint, l'Église est en deuil, il n'y a
pas de messe. Traditionnellement dans l'après-midi, il y
a dans chaque paroisse un chemin de croix, souvent à
15h, puis le soir une célébration liturgique, la
célébration de la Passion et de la Croix, qui suit le
même déroulement qu'une messe : trois lectures, la
troisième étant la Passion selon saint Jean ; une prière
universelle solennelle ; la vénération de la Croix ; la
communion avec les hosties consacrées la veille à la
messe du soir ; c’est pourquoi on appelle
traditionnellement l’office solennel du vendredi saint
« la messe des présanctifiés ».
Le Vendredi
saint, à la suite du condamné portant lui-même sa
croix, nous marchons vers le lieu-dit en hébreu:
Golgotha, là où il rend l'esprit et où ses bras étendus
dessinent le signe indélébile de l'Alliance entre Dieu
et les hommes. Un événement qui ouvre une histoire
nouvelle, car, même si notre mort à chacun est encore à
venir, nous savons désormais à qui nous rendrons
l'esprit. Sur la croix, le Crucifié montre cet ailleurs
qui est promis à celles et ceux qui croient en lui.
Le Samedi
saint il n'y a pas non plus de messe. Le soir, on
procède à la veillée pascale (bénédiction du feu
nouveau, de l'eau baptismale, annonce de la
Résurrection), puis on célèbre la messe solennelle de la
vigile pascale.
Le Samedi
saint,
du matin au soir, nous faisons silence. Mais après la nuit
de
veille, à l'heure où bientôt commence le premier jour de
la
semaine, nous marchons avec les femmes vers le tombeau. Là
ce n'est
pas le Corps du Seigneur Jésus que nous trouvons, c'est un
ange qui
nous dit: « Vous cherchez le Crucifié? Mais il n'est pas
ici, il
est ressuscité! Partez rejoindre vos frères et
annoncez-leur la
nouvelle! » Merveilleuse Veillée pascale où le Seigneur
chemine à la tête de son peuple et le fait renaître au
petit
matin.
Les cris de
joie du
dimanche des Rameaux peuvent alors reprendre de plus belle
avec le
Psaume 117: « Rendez grâce au Seigneur: Il est bon!
Éternel
est son amour! Qu'ils le disent, ceux qui craignent le
Seigneur:
éternel est son amour! Le bras du Seigneur se lève, le
bras du
Seigneur est fort! »
A ce chemin vers Pâques,
adressons cette prière de louange à Notre Seigneur:
« Je loue
et
bénis ta toute-puissance insaisissable, Ô Seigneur
Jésus, toi qui
t'es laissé devenir
impuissant
dans la
Passion, par amour pour nous, les humains.
Je loue
et bénis
ta sagesse insondable, qui t'as conduit à passer pour un
fou.
Je loue
et bénis ton
humanité incompréhensible, qui, en toute liberté, t'a
amené à
devenir la victime de la haine par amour pour tes élus.
Je loue
et bénis ta
douce patience, qui t'a fait subir la plus horrible des
morts par
amour pour nous.
J'aime et
j'adore ta
belle douceur, qui t'a fait goûter l'amertume de la
mort. »
(Mechtilde
de Hackeborn)
Rendez-vous
au week-end prochain! A
bientôt!
31.
Qui
bénit?
En donnant
une réponse à
la question n°20 « Qu'est-ce que bénir? », nous
n'avons pas clarifié l'auteur de la bénédiction. Alors,
maintenant, c'est le moment.
En fait, Dieu
seul,
auteur de la vie, est source de bénédiction: de
lui viennent
tous biens, il est le Béni, le Très Bon qui procure aux
hommes et
aux femmes la vie, la fécondité, la richesse (Jb1,10;
Ps64,11;Ps66,2: « Que Dieu nous prenne en grâce et nous
bénisse »).
Mais le
psalmiste invite
aussi le croyant à bénir son Dieu: « Bénis le Seigneur,
ô
mon âme » (Ps102,1). L'homme pourrait-il, lui aussi,
bénir? En réalité, le psaume poursuit: « Bénis le
Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits »(v.2).
Lorsque l'homme bénit Dieu, c'est pour lui rendre grâce
pour ses
dons. L'origine de la bénédiction, c'est toujours la
généreuse
bonté de Dieu pour ses créatures, pour ses enfants: en
bénissant
le Seigneur, nous ne faisons que « lui rendre la gloire
et
l'action de grâce que l'on doit à Dieu », dit Saint
Paul
(Rm1,21)
En
bénissant des
personnes, des objets ou des lieux, l'Église, à l'écoute
de la
Parole de Dieu, rend grâce au Créateur et chante sa
gloire.
L'Eucharistie
du Christ
et la messe célébrée en mémoire de son mystère pascal qui
nous
sauve sont une parfaite bénédiction, une parfaite action
de grâce.
A la fin de la célébration, nous recevons du prêtre la
bénédiction
du Dieu trinitaire, pour être envoyés en témoins de son
amour.
Mais c'est avec l'Esprit-Saint, don et bénédiction de
Dieu, source
de paix, de joie et de communion avec tous les hommes:
qu'il nous
aide à « dire du bien » autour de nous, à
répandre dans le monde de la bonté qui vient de Dieu.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
30.
A
quoi vise la variété des couleurs liturgiques?
Comment nier que les
couleurs ont de l'importance pour nous? Pour la décoration
de nos
maisons, pour nos vêtements, pour donner une ambiance...
La
publicité en tient compte: affiches, produits à vendre,
couvertures
de revues, de livres... Rien d'étonnant à ce que les
vêtements et
les éléments décoratifs employés dans les célébrations
liturgiques n'échappent pas à l'utilisation des couleurs.
Pourtant, au début du
christianisme et pendant longtemps, la couleur blanche
est la
seule connue pour les jours de fête, étant donné sa
résonance
biblique. C'est seulement à partir du Pape
Innocent
III
(1198-1216) que les Églises d'Occident attribuent telle
couleur à
telle saison liturgique. Et encore cette règle ne devient
générale
qu'après le Concile de Trente (1570)
De nos jours,
la couleur
du vêtement du prêtre a une signification précise:
-Le blanc
est
utilisé pour les temps de Noël et de Pâques ainsi qu'aux
fêtes du
Christ et de la Vierge: c'est la couleur de la lumière.
-Le rouge
est
utilisé le dimanche des Rameaux, le Vendredi saint, le
jour de la
Pentecôte ainsi qu'aux fêtes des martyrs: c'est à la fois
la
couleur du Sang versé et celle du feu de l'Esprit-Saint.
-Le violet
est
utilisé pendant l'Avent et le Carême ainsi qu'aux
funérailles:
c'est la couleur de la pénitence ainsi que celle du deuil.
-Le vert
est
utilisé aux dimanches du Temps ordinaire: c'est la couleur
de
l'espérance en la vie éternelle.
-Peuvent être
encore
utilisés l'or (comme couleur des solennités) et le
bleu
(comme couleur de la Vierge Marie). Le Missel romain
stipule en effet
qu' « aux jours les plus solennels on peut employer
des
vêtements liturgiques particulièrement beaux, même s'ils
ne sont
pas de la couleur du jour ».
Les Églises
d'Orient ne
donnent pas au choix des couleurs liturgiques la même
importance que
les Églises d'occident: elles ont seulement des vêtements
plus
simples pour les jours ordinaires et des vêtements plus
beaux et
plus riches pour les jours de fête.
L'Église
d'Occident,
elle, s'attache à ce que soient déployées les multiples
facettes
du mystère du Christ pendant le cycle annuel des
dimanches et fêtes.
D'où la variété des couleurs pour les vêtements
liturgiques.
Cette variété vise, indique le n° 345 de la
Présentation
générale du Missel romain, « à exprimer efficacement
et visiblement ce qui caractérise les mystères de foi
que l'on
célèbre et par suite le sens de la vie chrétienne qui
progresse à
travers le déroulement de l'année liturgique ».
Ajoutons que
les
couleurs des vêtements seront d 'autant plus parlantes
que la
célébration bénéficiera d'un éclairage travaillé et
diversifié.
L'éclairage, on l'oublie trop souvent, met les personnes
en
relation: d'abord les unes avec les autres; mais aussi
avec
l'environnement, les œuvres d'art, les objets... La
célébration
étant une action dans laquelle tout le monde est acteur,
personne –
et rien – ne doit être laissé dans l'ombre. Tout doit être
en
lumière.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
-
Quelles
significations liturgiques de nos vêtements
religieux?
Contrairement
aux
vêtements profanes, les vêtements liturgiques n'ont pas
pour but de
valoriser les personnes qui les portent. Bien au
contraire, ils
doivent leur permettre de s'effacer devant le mystère
célébré.
A l'origine,
dans la Rome
antique, les vêtements liturgiques étaient les habits de
tout le
monde, ils appartenaient à l'habillement commun:
-l'aube,
qui doit
son nom à sa couleur blanche, était la tunica interior,
un
vêtement de dessous et d'intérieur;
-l'étole
était
la stola, une sorte d'écharpe qui devait protéger
des
refroidissements et qui, souvent, était richement ornée
(si bien
que ceux qui détenaient un pouvoir en portaient de plus
ornées
encore);
-la chasuble
était
la casula, une sorte de manteau fait d'un large
morceau
d'étoffe avec un trou au milieu pour laisser passer la
tête;
-la dalmatique,
venue à Rome sans doute de Dalmatie, d'où son nom,
était un
vêtement d'esclave.
Des
vêtements, les
habits liturgiques sont devenus, peu à peu, des ornements,
ce qui a
permis à l'Église d'en faire des signes identitaires.
Ainsi
le prêtre porte l'aube, l'étole (autour du cou) et la
chasuble; le
diacre porte l'aube, l'étole (en sautoir) et la
dalmatique; les
acolytes, les lecteurs et les autres ministres laïques
peuvent
porter l'aube ou un autre vêtement approuvé dans leur
région par
les évêques.
Quel qu'il
soit, le
vêtement liturgique est le signe de la fonction confiée
par
l'Église à celui qui le porte: « Dans l'Église, qui est
le Corps du Christ, spécifie le N°335 de la Présentation
générale
du Missel romain, tous les membres
n'exercent
pas la même fonction. Cette diversité des ministères
dans la
célébration de l'Eucharistie se manifeste extérieurement
par la
diversité des vêtements liturgiques, qui doivent donc
être le
signe de la fonction propre à chaque ministre. »
Signes d'une
fonction,
les vêtements liturgiques doivent être tout autant signes
qui
contribuent à l'éclat de la célébration: « Il
faut,
ajoute le même N°335,
que ces vêtements contribuent aussi à la beauté de
l'action
liturgique. » Le N°334 va même jusqu'à donner ces
précisions: « La beauté et la noblesse du vêtement ne
doivent pas tenir à l'abondance des ornements
surajoutés, mais à
la matière employée et à la forme du vêtement. Celui-ci
pourra
présenter des motifs, des images ou des symboles qui
indiquent un
usage sacré et l'on écartera ceux qui jureraient avec
lui. »
Mais il y a
plus
important encore: ce sont les couleurs des vêtements. « La
variété
des couleurs pour les vêtements liturgiques,
poursuit le N°345, vise à exprimer
efficacement et
visiblement ce qui caractérise les mystères de foi que
l'on célèbre
et par suite le sens de la vie chrétienne qui progresse
à travers
le déroulement de l'année liturgique. » De dimanche
en
dimanche, la couleur des vêtements, à sa manière, oriente
les yeux
vers l'ailleurs du Dieu d'éternité.
Rendez-vous
au week-end prochain! A
bientôt!
28.
En quoi l'église est-elle signe de Dieu-avec-nous?
Presque
toujours, une
liturgie se célèbre dans une église. Le seul mot « église »
évoque
un clocher contre lequel se serre une maison qui se veut
le
signe concret de l'assemblée des fidèles réunis autour du
Christ.
Ce bâtiment
est bien
nommé, puisque le mot « église » vient
d'un verbe grec (ekklein) qui signifie « convoquer,
appeler ». Le Christ, en effet, appelle ses amis à
se
réunir pour former l'assemblée dont il est le chef, le
corps dont
il est la tête.
Le signe est
particulièrement expressif lorsqu'il s'agit de la
cathédrale, vaste
église où les fidèles s'assemblent autour de leur évêque
pour
célébrer les grandes fêtes liturgiques et les solennités,
comme
les ordinations. Mais ce signe de rassemblement et d'unité
n'est pas
moins réel lorsqu'un groupe de chrétiens se réunit chez
l'un
d'eux, dans sa maison, pour écouter la Parole de Dieu et
rompre le
Pain Eucharistique. De telles réunions ne sont-elles pas à
l'origine de toutes nos églises?
En tous ces
lieux,
grands, moyens ou petits, l'Église répond à l'appel de
Dieu pour y
prendre conscience de ce qu'elle est et pour célébrer les
sacrements, ces signes de la vie que Dieu communique aux
croyants
tout au long de leur existence. Du baptistère à l'autel,
du
tabernacle au lieu où se fait la réconciliation, chaque
espace de
l'église est lui-même un signe parlant de l'acte qui s'y
opère
dans le secret des cœurs entre Dieu et le fidèle, mais
aussi
publiquement en présence de l'assemblée.
Plus humbles
et plus
simples, beaucoup d'objets du culte que nous voyons dans
l'église
ont eux aussi valeur de signes, car ils évoquent des
réalités
invisibles qui sont autant de richesses pour le croyant:
lumière des
cierges, eau du bénitier, encens de la louange et de
l'adoration,
fleurs de la joie et de l'amour, statues et vitraux des
saints, nos
aînés dans la foi.
Mais le signe
majeur de
toute église est le peuple qui s'y rassemble dans l'unité
de la
foi. Maison du peuple, l'église devient maison de Dieu par
et pour
les croyants qui viennent y affirmer leur foi et leur
espérance.
Exprimé dans
le chant,
le bonheur des baptisés est de former le Corps du Christ,
dont ils
communiqueront la vie au monde. Réalité mystérieuse, dont
la Bible
dit en toute vérité: « Voici la demeure de Dieu parmi
les
hommes. Il habitera avec eux et ils seront son peuple »
(Ap21,3-4).
Le chapitre 2
des Actes
des Apôtres mérite qu'on le lise et le relise. Le jour de
la
Pentecôte, les disciples se trouvent tous ensemble dans un
même
lieu quand ils reçoivent l'Esprit-Saint. Au bruit qui se
fait, la
foule s'assemble. A la prédication de Pierre, environ
trois mille
personnes rejoignent les disciples. Ceux-ci sont assidus à
se réunir
pour écouter la Parole, pour prier, pour partager le repas
du
Seigneur, pour mettre tout en commun. Le texte ne parle
pas d'église,
mais de ce sans quoi une église perdrait sa raison d'être:
s'y
retrouver entre frères et sœurs pour faire grandir le
Corps du
Christ, l'Église dont l'église est le signe! Voilà
pourquoi j'aime
d'abord mon église, puis l'Église notre Mère!
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
27.Comment
s'articulent les temps de l'année liturgique?
L'année
liturgique est
un domaine privilégié de la pédagogie chrétienne. En
prenant le
chemin des temps forts et des grandes fêtes de l'année de
l'Église,
le baptisé découvre et redécouvre, au fil des saisons,
comment
Jésus le Christ est bien Celui qui a été « envoyé par
le
Père pour guérir et sauver les hommes ».
L'année
liturgique
commence avec le premier dimanche de l'Avent et se termine
avec le
trente-quatrième dimanche du temps ordinaire. Elle
comprend
plusieurs « cycles » - Avent, temps de Noël,
Carême, temps pascal et temps ordinaire - qui déploient
tout au
long de l'année le mystère pascal, d'où une
hiérarchisation des
temps et des fêtes: le triduum pascal, le temps pascal, le
temps du
Carême, le temps de Noël, le temps de l'Avent, le temps
ordinaire.
- Le Jeudi
saint commence
le triduum pascal: Jeudi saint, Vendredi saint et Samedi
saint. La
célébration de la résurrection du Seigneur commence le
samedi soir
à la nuit tombée avec la veillée pascale, cœur et sommet
du
triduum pascal.
- Le dimanche
de Pâques
est un jour de grande solennité. Ce que célèbre chaque
Eucharistie
dominicale, on le célèbre le dimanche de Pâques de manière
plus
solennelle encore. Ce jour-là commence le temps pascal,
temps
liturgique par excellence, qui s 'étend durant cinquante
jours
jusqu'à la fête de la Pentecôte.
- Le Carême
est un temps
de préparation à Pâques. Temps de pénitence pour
accueillir le
renouveau baptismal, il s'ouvre le mercredi des Cendres et
se termine
le Jeudi saint au matin.
- La fête de
Noël est
née à Rome au début du IVème siècle. En célébrant Noël, il
s'agit moins de célébrer l'anniversaire de la naissance du
Christ –
dont on ignore la date exacte – que de célébrer ce que
cette
naissance nous révèle de Dieu, ce qu'elle inaugure, ce
qu'elle
représente pour nous.
- Le temps de
l'Avent (
avent vient du latin adventus qui signifie
avènement,
venue) est un temps de préparation à la célébration
de
Noël. Cependant, on ne mime pas l'attente d'il y a deux
mille ans
comme si le Christ n'était pas encore venu. On attend
Celui qui naît
chaque jour dans le cœur des croyants, le Sauveur du
monde; et on
attend Celui qui viendra au jour promis, le Seigneur de
gloire.
- Le temps
ordinaire
comprend trente-quatre semaines. Il vient prendre place
entre les
différents cycles: d'abord entre le lendemain du baptême
du
Seigneur et le jour précédant le mercredi des Cendres;
puis entre
le lundi de Pentecôte et le samedi précédant le premier
dimanche
de l'Avent. Les deux dimanches qui suivent Pentecôte
célèbrent la
Sainte Trinité et le Corps et le Sang du Christ.
Itinéraire à parcourir,
l'année liturgique n'est pas pour autant une succession de
séquences
et d'événements qui reviendraient au fil des mois à la
manière
des sempiternels feuilletons américains. Elle est plutôt
comme une
boussole qui permet au baptisé de s'orienter dans ce monde
et de
marcher avec assurance à la suite de Celui qui a dit: « Je
suis
le Chemin, la Vérité et la Vie. »
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
26.Peut-on demander une reconnaissance de nullité
de mariage
alors que les époux ont eu des
enfants après leur mariage?
Cette
réponse vient compléter ce que nous disions dernièrement à
propos de la
communion des divorcés remariés où nous avons conclu que
pour qu'ils
puissent encore communier et se confesser, «... les
divorcés
remariés peuvent demander à l'Église de reconnaître la
nullité de leur
premier mariage; si cette procédure aboutit, ils sont
libres pour
contracter une nouvelle union ». Mais, ceci est-il
possible? Comment?
Oui, bien sûr parce qu'il faut se
situer uniquement au moment du consentement.
Dans
certaines causes matrimoniales les époux n'ont pas eu
d'enfants: en
bien des cas, le temps leur a manqué, tant a été brève la
durée de la
vie commune, souvent de nos jours plus longue avant les
noces qu'après.
Le cas contraire se produit cependant et la question se
pose très
souvent: ces enfants, dont le mariage des parents
a été déclaré nul deviendraient-ils subitement des
enfants illégitimes?
Non.
Ce sont des enfants considérés comme légitimes (c.1137).
Ils
bénéficient de la présomption de validité de mariage de
leurs parents
au moment où ils ont été conçus. En outre, le droit de
l'Église veut
que dans tout jugement les conjoints soient avisés des
obligations
morales et même civiles auxquelles ils peuvent être tenus
l'un envers
l'autre « et envers leurs enfants en ce qui concerne
le devoir de subsistance et d'éducation »
(c.1689). Certes, c'est le jugement du divorce civil qui
fixe le
montant de la pension alimentaire, mais le devoir
d'éducation dépasse
celui de subsistance, et il importe que les deux parents
n'oublient pas
les responsabilités qui les lient aux enfants qu'ils ont
mis au monde.
Mais comme dans toute séparation, leur souffrance n'en est
pas moins
grande. Il faut donc bien réfléchir et prier avant de
commencer une
telle procédure. Mais à qui alors doit-on
s'adresser?
Pour tout renseignement, il suffit de
s'adresser au prêtre de ta paroisse ou à l'évêché
qui renverra à la personne compétente. Chaque évêque
délègue dans son
diocèse un vicaire de son pouvoir judiciaire appelé « l'official
»,
qui est toujours un prêtre. C'est lui qui, au nom de
l'évêque, rend la
justice et accueille la demande. Il exerce un premier
discernement et
évalue les possibilités réelles d'aboutissement de la
demande. Mais il
est toujours préférable que l'époux qui fait la demande
prenne conseil
auprès d'un avocat ecclésiastique (un laïc, un prêtre ou
un religieux)
diplômé en droit canonique et agréé par l'officialité. Il
suffit de
demander la liste des avocats au secrétariat du tribunal
ecclésiastique. Il est important aussi de se demander
quelles sont les
personnes concernées par les nullités de mariages.
Toutes
les catégories socioprofessionnelles viennent frapper aux
portes des
officialités. Et cela va du catholique non-pratiquant
jusqu'au
catholique très fervent. Il y a aussi de plus en plus de
« recommençants »,
des personnes qui retournent à la pratique religieuse
après une vie
souvent tumultueuse. Très souvent, c'est le désir de
contracter un
nouveau mariage ou de recevoir d'autres sacrements (de
l'Eucharistie et
de la Réconciliation) qui motive la démarche. Certains,
toutefois,
veulent faire la vérité sur leur mariage et demandent à
l'Église de les
y aider. Certains époux se demandent aussi
combien de temps dure une telle procédure et quel en est
le coût.
Je leur dirai que selon l'Église, « les
juges
et les tribunaux veillent à ce que, la justice étant
sauve,
toutes les affaires soient terminées le plus tôt
possible; en première
instance, elles ne seront pas prolongées au-delà d'une
année, et en
deuxième instance, au-delà de six mois » (c.1453).
Les
deux instances sont obligatoires pour la reconnaissance de
nullité de
mariage. La rapidité avec laquelle est conduite une
procédure dépend
d'éléments divers: d'une part, certaines officialités sont
malheureusement mal équipées en personnel
et en moyens matériels, et « les affaires »
y traînent bien au-delà des délais prescrits; d'autre
part, si
certaines causes sont facilement menées (conjoints et
témoins
coopérants et proches géographiquement du tribunal),
d'autres se
heurtent à de nombreux obstacles: opposition de l'époux
défendeur,
dispersion des témoins, lenteur des expertises, etc.
Quant
au coût de la procédure, certains des frais sont
inévitables – salaires
des secrétaires, fournitures, téléphone, internet, etc. -
et la
participation à ces frais varie d'un diocèse à l'autre,
d'une
officialité à l'autre. Pour donner une idée, il y a là où
on demande 1
200 euros pour les deux instances réunies, honoraires
d'avocat compris
mais honoraires d'expertise non compris. Ailleurs, il est
réclamé 600
euros en première instance et 250 en appel. Tel autre
tribunal
diocésain ne réclame presque rien.
Quelle que soit la disparité des
participations aux frais, plusieurs choses sont sûres:
1.Aucune
officialité ne fait de bénéfice. Le déficit est comblé par
les
diocèses, à savoir: les fidèles qui donnent à la quête et
au denier de
l'Église!
2.Gratuités ou semi-gratuités sont
largement accordées;
3.Les payements échelonnés sont toujours
acceptés;
4.En
aucun cas, le résultat d'une cause ne dépend des sommes
versées. Il est
des causes payantes qui échouent, des causes gratuites qui
aboutissent.
D'ailleurs, lorsque les trois juges se réunissent pour
rendre leur
sentence, ils ignorent tout de l'aspect financier de la
cause sur
laquelle ils ont à se prononcer.
Que seul cet
aspect financier ne nous empêche de demander cette
reconnaissance de
nullité de mariage ou le fait que nous avons eu des
enfants après le
mariage!
25. Les divorcés remariés
peuvent-ils communier?
D'une part, une invitation pressante: « Je
vous
le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de
l'homme et si
vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas en vous la
vie » (Jn6,53). D'autre part, une mise en garde: «
Celui
qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur
indignement, se
rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur »
(1Co11,27).
Cela signifie qu'on ne peut recevoir le
Corps du Christ à la messe si l'on n'est pas en communion
profonde avec lui: « Celui qui est conscient d'un
péché, dit le n° 1385 du Catéchisme
de l'Église catholique, doit recevoir le
sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la
communion. »
Dans
le cas de divorcés qui se sont remariés civilement, la loi
de l'Église
est sans appel. Ils se trouvent dans une situation qui
contrevient à la
loi de Dieu et ne peuvent donc accéder à la communion
eucharistique.
Non pas que l'Église ignore que presque tous les couples
connaissent
des crises. Elle estime néanmoins que, hormis les cas
d'extrême
violence, la séparation n'est pas la meilleure solution,
ni pour les
époux, ni pour les enfants, ni pour la société. Surtout,
l'Église
considère que la séparation ne libère pas une personne
mariée de son
premier engagement et ne la rend donc pas disponible pour
une nouvelle
union. En effet, elle considère que l'union entre les
époux est à
l'image de l'alliance entre Dieu et les hommes:
indéfectible.
Si
l'Église catholique demande aux divorcés remariés de ne
pas participer
à la communion eucharistique, c'est parce que leur vie, en
rupture
d'alliance, n'est pas en cohérence avec ce qui est
signifié par
L'Eucharistie, sacrement de l'alliance nouvelle. Par
respect pour leur
premier engagement, qu'ils ont rompu, l'Église demande à
ces personnes
de ne pas communier.
Pour autant, les divorcés
remariés, loin d'être exclus de la messe, sont invités à
participer
avec les autres baptisés. Ainsi, ils se reconnaissent
pécheurs avec
toute l'assemblée , ils se nourrissent de la Parole de
Dieu, ils
participent à l'offrande eucharistique, ils prient pour
l'Église, les
défunts, le monde, ils sont envoyés en mission. En faisant
l'expérience
du manque lors de la messe, les fidèles remariés ne
s'éloignent pas du
Christ. Au contraire, en se présentant devant lui en toute
vérité, ils
s'en rapprochent et, d'une certaine façon, ils communient
à son Corps
qu'est l'Église en étant en communion avec les autres
baptisés. La
situation des divorcés remariés n'est donc pas un rejet
par l'Église,
mais une participation incomplète à sa vie. Contrairement
à une opinion
assez répandue, ils ne sont pas excommuniés.
Aujourd'hui,
cette question fait l'objet d'un débat d'autant plus vif
parmi les
catholiques que les autres confessions chrétiennes,
notamment les
Églises orthodoxes, ont une attitude plus bienveillante
envers les
divorcés remariés.
Cependant, dès à présent,
les divorcés remariés peuvent demander à l'Église de
reconnaître la
nullité de leur premier mariage; si cette procédure
aboutit, ils sont
libres pour contracter une nouvelle union.
24.
Le
geste de paix, un geste à risques?
L'Église
formule
avec prudence la possibilité du geste de paix à la
messe:
« Si cela est opportun,
dit la Présentation
générale
du Missel romain
dans sa 3ème édition typique de 2002, le prêtre ajoute:
' Frères, dans la charité du Christ,
donnez-vous la
paix .' » Le
geste de paix n'est donc pas un rite obligatoire.
Pourtant,
son usage s'est répandu assez rapidement, notamment en
France. Il
est vrai qu'à certains endroits le geste de paix n'est
pratiqué
qu'épisodiquement et qu'à d'autres on l'a même abandonné
au motif
que sa répétition fréquente comporte le double
risque de
la routine et de l'hypocrisie.
Avant
d'examiner ces objections, ne convient-il pas de rappeler
la grande importance
que
les premiers siècles chrétiens ont accordée à l'échange
du
baiser de paix mentionné cinq fois dans les finales
de 1 Thessaloniciens,
de
1 et 2 Corinthiens,
de
Romains et de 1 Pierre?
Primitivement,dans la liturgie eucharistique, il était
situé après
le renvoi des catéchumènes. A Rome et en Afrique, au
début du Vème
siècle, il venait après l'oblation, ou même comme
ratification du
Notre Père. Toutefois, au cours des siècles suivants, et
malgré
plusieurs ordonnances de Charlemagne, il finit par être
réservé
aux seuls clercs. Changement étonnant dû à une évolution
ritualiste et cléricale de la liturgie: tandis que, dans
le chœur,
se multipliaient les baisers à l'autel, à
l'évangéliaire, à la
patène, le baiser chrétien par excellence mourait de sa
belle mort.
Examinons
à
présent les objections au geste de paix. Tout
d'abord,
ne devons-nous pas constamment nous rappeler que «
Dieu est amour » (Jn4,8), que l'amour est la « loi
dans
sa plénitude »
(Rm13,10), que l'Évangile est l' « Évangile
de
la paix »
(Ep6,15), que le Christ nous demande de nous
réconcilier avec nos
frères et sœurs avant de présenter notre offrande à
l'autel
(Mt5,24) et que la dimension communautaire de
L'Eucharistie est
essentielle (1Co11,17-34)? Pour intérioriser ces
certitudes de foi,
nous avons besoin de gestes, et de gestes répétés,
tout autant que
de convictions.
Par
ailleurs,
notre expérience quotidienne nous apprend qu'un tel
geste
peut sceller des réconciliations qui semblaient
irrémédiables. Et
l'histoire, même récente, ne nous révèle-t-elle pas que
des
poignées de main ou des accolades entre chefs de nations
naguère
ennemies ont eu parfois un impact décisif?
Il n'est
nullement
fatal que le geste de paix conduise à la routine ou à
l'hypocrisie.
Bien au contraire, il est susceptible de nous réveiller.
Et comment
un geste aussi parlant à l'égard de nos voisins dans la
célébration
eucharistique peut-il être sporadique ou carrément
éliminé si
nous nous rappelons que le commandement de l'amour de
Dieu implique
celui du prochain?
Ce sont
les
fondements mêmes de notre foi qui nous demandent de
valoriser le
geste de paix. N'hésitons donc pas à échanger un signe
de paix (
par la main, un bisous...) accompagné d'un sourire
reflétant une
sincérité du cœur!
23.Pourquoi
et comment communier?
Certains
chrétiens
communient à la messe, d'autres reçoivent à la maison
l'Eucharistie-Viatique. La communion devient une partie de
la vie du
chrétien pratiquant, mais celui-ci vient y puiser la force
pour
essayer de vivre en chrétien tous les jours de la semaine.
L'évangéliste
saint
Jean nous raconte que Jésus parlant à la foule réunie à
côté de
lui, s'exprime ainsi :
« Le pain que je donnerai, c'est ma chair.
Celui qui mange de ce pain vivra éternellement et je le
ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la
vraie
nourriture, et mon sang la vraie boisson. Celui qui en
prend demeure
en moi et moi en lui » (Jn6, 51-53). Les Juifs
présents se
mirent évidemment à discuter entre eux, ne pouvant pas
comprendre
comment un homme pouvait ainsi donner sa chair à manger !
Nous
aurions vraisemblablement réagi pareillement... Lors du
dernier
repas pris avec ses Apôtres, le Christ en prenant du vin
leur dit
également:
« Ceci est mon sang,
le sang de l'alliance nouvelle. Chaque fois que vous en
boirez,
faites ceci en mémoire de moi ». Deux mille ans ont
passé
et les chrétiens y croient encore. Le tableau de la Cène
peint par
Léonard de Vinci est dans l'esprit de tous.
L'Église
du XXIème siècle revient de loin. Peu à peu, au fil des
siècles,
la communion, aussi étonnant que cela puisse paraître ,
était
tombée en désuétude, au point que le concile du Latran,
en 1215,
institua l'obligation pour le baptisé de communier au
moins une fois
par an durant le temps pascal. 1905 sera une date clé: Pie
X
encourage la communion
fréquente (y compris pour les très jeunes enfants),
voire
quotidienne. Il faudra néanmoins attendre le concile
Vatican II
et
l'instauration de la « participation active »
pour que la communion connaisse un vrai regain de
fréquentation...
avec peut-être, aujourd'hui, une certaine banalisation
de la
démarche.
Ce sont les communions un
peu faciles et parfois machinales qui expliquent les
récentes
mises au point du magistère. A première vue, ces
directives peuvent paraître tatillones et exagérément
pointilleuses. En fait, elles apellent à respecter le
Corps du Seigneur, à le "discerner", comme le
dit Paul aux Corinthiens (11,29)
Dans
la bouche ou dans la main?
De nombreux
chrétiens ont à cœur de recevoir du prêtre l'Eucharistie
dans la bouche. II y a dans ce geste un grand respect du
Sacré. Une humilité profonde à l'égard du Créateur et
peut-être une fidélité compréhensible à ce qui a été
préconisé pendant des générations. Cette attitude est
profondément respectable, mais de plus en plus de
chrétiens reçoivent l'hostie dans leurs mains alors que
l'Église a toujours honoré l'hostie en la mettant dans
des calices et des patènes en or, ou en décorant les
ostensoirs de pierres précieuses. Juste reconnaissance
de l'homme pour son Dieu ! N'a-t-on pas dit : L'homme
vaut plus que tout l'or du monde. La main est donc au
moins aussi précieuse qu'un calice d'or. Quelle audace
cependant de toucher son Dieu avec sa propre main. La
voilà en quelque sorte glorifiée, devenue une partie du
corps à respecter.
Cet acte
est aussi l'animation du choix délibéré du chrétien de
participer à cet instant de fête, de s'offrir paumes
ouvertes, témoignage de foi et d'abandon, tout entier à
son Dieu. Les mains deviennent calice pour recevoir le
don précieux. Cette attitude est donc un acte de liberté
et d'amour, deux fois assumée, aussi belle que l'antique
rituel d'ouvrir la bouche comme un enfant nourri par sa
mère. Elle glorifie l'alliance de Dieu et de son peuple.
Cette attitude face à l'hostie, bien qu'importante, ne
doit pas faire oublier l'essentiel du geste que font les
chrétiens en allant communier. Ils savent que ce geste
de communion (union avec le Christ) peut imbiber leur
vie s'ils prennent conscience de l'importance de cet
acte. Ce pain- tout en étant matériellement du pain est
spirituellement le corps du Christ.
Ne peut-on pas imaginer
que ce minuscule morceau de pain matériel entre dans notre
corps
comme tout aliment, et diffuse ainsi spirituellement dans
toutes nos
cellules la présence de ce Christ qui lors de son dernier
repas, la
Cène, a institué ce moyen mystérieux de rester en union
avec nous
Chaque
fidèle est libre, même si les textes rappellent que la
communion
dans la main demande une autorisation de l'évêque du
lieu: « Le
communiant,
stipule le N° 161
de la Présentation
générale
du Missel romain,
répond: Amen
et
reçoit le sacrement dans la bouche ou bien, là où cela
est
autorisé, dans la main, selon son choix. »
Dans
le numéro précédent, la même PGMR indique qu'il n'est
pas
permis aux fidèles de recevoir eux-mêmes le pain
consacré, encore
moins de se le transmettre de main en main, et que s'ils
communient
debout, il leur est recommandé, avant de recevoir le
Corps du
Christ, « de faire un geste de vénération
approprié
que la Conférence des évêques aura établi »...
A
propos de la communion dans la bouche, il est bon de
rappeler
qu'elle ne s'est généralisée, dans l'Église occidentale,
qu'à
partir du Xème siècle, ce qui a fait dire à un
théologien un brin
malicieux que les vrais conservateurs, aujourd'hui, sont
ceux qui
communient dans la main!
Sous la seule espèce
du pain ou
les deux espèces?
Pour
que
soit manifestée plus clairement la plénitude du signe
eucharistique, les fidèles sont encouragés par l'Église à
recevoir la communion sous les espèces du pain et du vin.
Là
encore, les normes liturgiques précisent que le communiant
n'a pas à
s'emparer du calice: le prêtre lui tend le calice et alors
seulement
le communiant le prend dans ses mains pour l'approcher de
sa bouche.
Au
calice ou par intinction? Le missel admet le principe
selon lequel il
est possible de consommer le sang du Christ soit en buvant
directement au calice, soit par intinction en trempant
dans le calice
une partie de l'hostie...mais, comme précédemment, il est
demandé
que, dans la mesure du possible, ce soit le prêtre qui
trempe le
Corps dans le Sang et le dépose dans la bouche du
communiant.
Il
ne s'agit pas ici d'interdits ni de sommation. L'Église,
par ses
règles, veut rappeler qu'il n'y a pas de geste adorateur
plus
éminent que celui de la communion puisqu'il consiste à
porter à la
bouche (ad os = adorare
) le Corps du Verbe qui a pris chair de notre chair.
Prenons-nous
le temps d'y réfléchir et d'en méditer ? La communion
reçue le dimanche peut et doit imprégner toute notre vie
de la
semaine. Le concile Vatican II dit que l'Eucharistie est «Source
et
sommet de la vie de l'Église ». Chacun puise dans la
présence du Christ, dans cette vie intimement mêlée à la
sienne,
une force nouvelle pour agir en chrétien dans sa vie
professionnelle, sa famille, et dans la société
22.
Pourquoi
devons-nous participer à la messe le dimanche?
Au cœur de la
foi des
chrétiens et chrétiennes, il y a un geste, le geste
fondateur et
essentiel que fait Jésus la veille de sa mort. Au cours du
dernier
repas qu'il partage avec ses disciples, Jésus prend du
pain et du
vin, les donne à ses amis et dit: « Ceci est mon corps,
faites cela en mémoire de moi... Cette coupe est la
nouvelle
Alliance de mon sang, faites cela en mémoire de
moi... »(1Co11,24-25). Pour garder la mémoire de ce
geste
qui annonce l'offrande du Vendredi saint, les chrétiens et
chrétiennes en ont fait très tôt le rite principal de
leur foi:
un repas dans lequel ils se nourrissent du corps et du
sang de leur
Maître. Et ce repas, depuis deux mille ans, ils le
prennent le
dimanche, le jour où le Seigneur a triomphé de la mort.
Faire mémoire
du Christ,
Dieu fait chair, en mangeant son Corps et en buvant son
Sang, est
proprement inouï. A tel point qu'on accuse parfois les
chrétiens et
chrétiennes anthropophagie! C'est oublier que la messe
est un
sacrement, c'est-à-dire un ensemble de rites et de
symboles qui
permettent de rendre présent ce qui échappe à nos yeux.
Car l'homme
ne peut se
passer de rites et de symboles. Allumer un cierge
dans une
église, c'est faire briller la flamme de la foi, flamme
qui tantôt
est vacillante et qui tantôt monte droit vers le Créateur
de toutes
choses. Faire le signe de la croix, seul ou en communauté,
c'est se
laisser envelopper par l'amour tout-puissant de
Dieu-Trinité et
s'ouvrir à la grâce du Fils élevé sur une croix pour le
bonheur
des hommes. Invoquer l'Esprit-Saint sur le pain et le vin,
c'est
demander au Père de rendre le Christ réellement présent
aux
fidèles pour qu'ils le contemplent dans sa chair et dans
son sang et
communient à lui à la table sainte.
Mais on ne
s'approche pas
de cette table en individu qui ne pense qu'à soi et à
Dieu. Le
baptisé est membre d'un Corps, le Corps du Christ.
Voilà
pourquoi l'Amen de
la
communion est si important: « Tu entends: Le
Corps du
Christ, dit saint
Augustin, et
tu réponds: Amen.
Sois un membre du Corps du Christ, afin que ton Amen
soit vrai! »
Aller
à
la messe le dimanche, c'est faire corps avec les frères
et sœurs
et, avec eux, faire corps avec le Vivant pour nous
laisser
transformer par lui et ajuster ensuite nos vies à la
sienne. Si le
Christ est vraiment le Seigneur de notre vie, comment ne
pas aller à
sa rencontre au moins une fois par semaine?
L'épisode
des
disciples d'Emmaüs peut nous éclairer. Sur leur chemin,
deux
compagnons se retrouvent tout tristes; un inconnu leur
explique la
Parole de Dieu et enflamme leur cœur; et voici la fraction
du pain:
à ce rite et à ce symbole, ils reconnaissent le
Ressuscité; et les
voilà qui partent, tout joyeux, pour annoncer à leurs
frères la
Bonne Nouvelle.
Telle
est
la fête eucharistique du dimanche: un rassemblement;
l'accueil
de la Parole de Dieu; le partage du pain et du vin; la
foi renouvelée
et revigorée qui fait des croyants des témoins qui
fleurissent là
où Dieu les a plantés.
21.
Profane, sacré
ou saint, quelle différence?
A intervalles
réguliers,
des fidèles font entendre cette critique radicale: « La
liturgie d'avant le Concile baignait dans le sacré et
conduisait au
sacré. La liturgie de maintenant est une logorrhée qui a
évacué
le sacré et qui ne mène qu'au nombrilisme. » Que
cachent
ces propos particulièrement durs? Pour bien répondre à la
question, il convient de s'entendre sur le mot « sacré
»,
ce qui nous permettra de saisir aussi le sens des
expressions
« profane » et « saint ».
Selon l'antique
conviction des hommes, le sacré qualifie une
réalité
(qui pourra être une personne, un lieu, un objet) qui
a été
soustraite au monde profane (adjectif qui vient du
latin pro,
« devant », et fanum, « temple »),
c'est-à-dire au monde commun, en raison de son contact
avec le
monde du divin. D'où la séparation entre le sacré et
le
profane qui provient de ce désir qu'ont toujours eu les
hommes
d'accéder au monde mystérieux où habite la divinité: pour
la
rencontrer, on l'incarne en une personne, on la localise
en un
endroit, on la confond avec un objet.
C'est ainsi
que le
Premier Testament sacralise les prêtres, le temple,
le sabbat,
tel ou tel aliment qu'il déclare pur. Mais déjà se fait
jour, dans
la bouche des prophètes, une prise de distance avec
certaines
pratiques censément sacrées: « Je déteste vos
pèlerinages, dit le Seigneur à Israël, je ne puis sentir
vos
rassemblements quand vous faites monter vers moi vos
holocaustes; et
dans vos offrandes, rien qui me plaise; votre sacrifice
de bêtes
grasses, j'en détourne les yeux! »(Am5,21-22).
L'alliance
conclue entre Dieu et son peuple ne peut tolérer des rites
soi-disant sacrés dont le cœur de l'homme est absent.
Le sacré de
son peuple,
Jésus le respecte, mais seulement dans la mesure où il ne
vient pas
contrecarrer l'essentiel de la loi juive: l'amour de Dieu
et du
prochain. En fait, pour l'Emmanuel,
«
Dieu-avec-nous », rien n'est sacré...
sauf Dieu et l'homme qu'il a créé à son image et à sa
ressemblance. Ni le jour du sabbat, ni les
prescriptions
alimentaires, rien ne sépare Jésus du monde ordinaire.
Par son
incarnation, plus d'opposition entre sacré et profane,
ou entre Juif
et Grec: en Lui, tous les croyants sont appelés à la
sainteté et
tout peut devenir saint.
La
distinction
sacré/profane cède la place à la distinction
saint/pécheur.
Ainsi, un objet béni ne devient pas sacré; il devient,
pour le
croyant, un chemin de sainteté.
Dès lors, pour
la foi
chrétienne, le mot « sacré »
prend un sens nouveau. Il ne désigne plus, comme dans les
religions
d'autrefois, cette personne, ce lieu ou cet objet par
lesquels nous
franchissons tous les tabous et parvenons au monde du
surnaturel,
mais seulement tout ce qui appelle un respect absolu.
Quand
nous célébrons L'Eucharistie et recevons le « corps
sacré » du Christ, ce n'est pas du « sacré »
que nous recevons, mais le « Saint de Dieu »
(Mc1,24) qui nous fait prendre place à la table sainte du
Dieu trois
fois saint.
En ce sens,
il est
possible que nos célébrations manquent parfois de « sacré ».
On
ne célèbre pas le Dieu vraiment saint de qui vient toute
sainteté sans marques de profonde vénération ni sans la
dignité
qu'appelle toute liturgie.
20.
Qu'est-ce
que bénir?
Faire
bénir
tel ou tel objet, bénir la table avant le repas,
demander une
bénédiction pour un mariage ou des funérailles: autant
d'expressions courantes qui recouvrent des réalités très
différentes. Et pourtant le mot bénir
est utilisé dans tous ces cas.
Toute
bénédiction
implique la reconnaissance de la présence de Dieu dans
la totalité de notre vie. A l'origine il y a la pratique
juive de
bénir Dieu - de dire du bien de Dieu - dans les
circonstances les
plus diverses de l'existence: pour un travail réussi,
pour la
rencontre d'un ami, pour le pain,en un mot pour toute la
vie que nous
recevons de Dieu. « Levez
les
mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur »(Ps134).
La
bénédiction
est une parole par laquelle nous reconnaissons que Dieu
est la source de tout bien, lui le Saint, le Béni. En
prononçant
une bénédiction, nous prouvons notre gratitude pour les
biens qu'il
nous donne: « Tu
es
béni, Dieu de l'univers, toi qui nous donnes ce pain,
fruit de la
terre et du travail des hommes... Tu es béni, Dieu de
l'univers, toi
qui nous donnes ce vin, fruit de la vigne et du
travail des
hommes... »
Le
bien
suprême dont nous a gratifiés le Père est son Fils
Jésus:
« Oui, il
nous
est bon de te rendre grâce et de te bénir, car, à la
parole de ton
Fils annonçant l'Évangile du salut, tu as rassemblé
ton Église de
tous pays, de toutes langues et toutes cultures... »
(Prière eucharistique pour les circonstances
particulières).
Le
mot
« bénédiction »
s'emploie aussi lorsqu'on demande à Dieu de bénir – de
dire du
bien sur – une personne ou un objet. Sait-on
suffisamment qu'il
existe dans l'Église un Livre
des
Bénédictions
paru
en 1984 et qui contient d'admirables prières? Son index
alphabétique
est volumineux (deux cents références environ) et
apparemment
disparate (abeilles, images, voitures, catéchistes,
orgues,
fiancés...). En fait, tout cela est donné pour la vie de
l'homme,
créé à l'image de Dieu, à qui le croyant demande sa
grâce.
Certains
s'étonnent
qu'à l'occasion de la bénédiction d'une médaille la
prière demande à Dieu de bénir la personne qui la porte
et non
l'objet lui-même. Mais, aux yeux de Dieu, qu'est-ce qui
est le plus
important: l'image de son Fils en croix, même sous forme
d'œuvre
d'art, ou l'homme vivant créé à l'image de Dieu et à sa
ressemblance?
Il
existe
aussi de nombreuses coutumes locales comme de placer du
buis
béni le jour des rameaux dans divers endroits de la
maison. Là
aussi, le plus important n'est pas un rameau protecteur,
mais notre
confiance en ce Père qui nous libère du péché et nous
fortifie
dans les épreuves. Pour l'Église, le rameau béni est
signe de la
victoire du Christ sur les ténèbres du mal.
Vraiment
il
est juste et bon de bénir Dieu en tout temps pour les
dons qu'il
nous fait, sachant que lui, le premier, nous bénit et
qu'il nous a
bénis de manière unique et définitive en envoyant dans
le monde
son Fils Jésus le Christ.
Rendez-vous
au
week-end prochain! A bientôt!
19.
Le
prénom chrétien est-il encore obligatoire?
Tout
d'abord,
voici ce que l'Église dit aux parents pour le choix du
prénom de leur enfant. Elle commence, bien sûr, par les
inviter à
choisir le nom d'un saint ou d'une sainte.
Le prénom est la marque
que Dieu appose sur celui qu'il aime. Cependant, parce
qu'elle est
une mère accueillante, l'Église demande aux parents qui
optent pour
un autre prénom de donner à l'enfant au moins un prénom
chrétien,
lequel ne sera pas nécessairement le premier prénom.
Mais
qu'est-ce qui pousse les parents à choisir des prénoms
inattendus,
voire incongrus? Les motivations sont diverses: la mode,
la notoriété
d'un personnage contemporain, la séduction d'un acteur de
télévision...
Certes, on entend bien de temps à autre un prénom
comme Valentin, mais on doute que les parents l'aient
choisi pour
l'amour du soldat martyrisé en 270 sur la voie
Flaminienne.
L'Église
serait-elle rabat-joie? Non. Elle n'ignore pas que le
choix d'un
prénom résulte de considérations qui varient selon les
familles,
les époques, les usages régionaux. Déjà dans la famille de
Jean-Baptiste, certains se scandalisaient qu'on donne à
l'enfant un
nom qui n'avait jamais été porté par les aïeux. Pour
autant, on
peut regretter qu'on ne cherche pas plus souvent
aujourd'hui le
parrainage d'un saint patron.
Le
baptême n'arrache pas l'enfant à sa famille. Mais, du sein
de sa
famille, il l'introduit dans la communion universelle des
frères et
sœurs du Christ.
Aussi, le baptisé n'est-il plus seulement l'enfant
d'un tel et d'une telle, selon sa fiche d'état civil.
Devenu membre
du peuple sauvé, il reçoit une parenté infiniment plus
large. Il
fait partie de cette multitude dont chacun est marqué du
sceau du
Christ.
L'usage de donner un nom de baptême manifeste , à sa
manière, cette entrée dans la famille des chrétiens. On
choisit le
nom d'un aîné, d'une aînée dans la foi, parmi celles et
ceux que
l'Église considère comme des modèles. Le baptisé verra,
dans son
saint patron, un protecteur, un guide, un frère ou une
sœur qui lui
fait découvrir à sa manière la route du Christ.
On
dira que, dans le choix du prénom d'un enfant, rares sont
aujourd'hui les parents qui tiennent un tel raisonnement.
Sans doute!
Mais ce n'est pas rien que d'ajouter à son nom celui d'un
témoin
exemplaire de la vie évangélique, d'un confesseur de la
foi, d'un
Apôtre ou ... de Marie.
Peut-on laisser périr cet usage sous le
prétexte que nous avons été évangélisés depuis fort
longtemps?
On
peut comprendre que, dans une société pluraliste, les
familles se
dégagent de plus d'une pratique qui fait partie de
l'héritage
chrétien. Mais n'est-ce pas là précisément une raison de
la
revitaliser? Peut-être allons-nous vers une époque où
s'appeler
Pierre ou Paul, Claire ou Catherine, Michel ou Raphaël,
dira de
nouveau quelque chose d'original et de fort.
18.Comment un sacrement est-il
efficace?
On peut demander et recevoir un sacrement
de deux
manières différentes. La première démarche – peut-être la
plus
spontanée et la plus naturelle – est celle du croyant qui,
comme tout
homme, aspire à une vie de bonheur et qui sait que Dieu a
le secret du
bonheur. Il va donc se tourner vers lui et lui demander le
don du
bonheur, par exemple dans le sacrement du mariage.
La deuxième démarche est celle du croyant
qui, tout
en sachant que Dieu a le secret du bonheur, n'oublie pas
que Dieu n'est
pas à confondre avec un distributeur automatique et qu'il
invite ses
enfants à prendre leur destinée en main. Ce croyant-là
aussi se
tournera vers Dieu et lui demandera le don du bonheur;
mais il entendra
Dieu qui le renverra à lui-même et lui demandera de
coopérer à sa grâce.
Vient alors l'objection souvent entendue:
si le
sacrement ne m'apporte pas l'aide concrète que je demande
à Dieu, s'il
n'est pas efficace, à quoi sert-il?
L'exemple de la rencontre entre êtres va
nous
éclairer. Qui d'entre nous, dans son existence, n'a jamais
rencontré
quelqu'un qui, par son charisme, sa force d'âme, son
regard à nul autre
pareil, a provoqué en lui un ébranlement, quelqu'un qui a
littéralement
bouleversé sa manière d'être et d'agir? C'est dans ce sens
que le
sacrement peut être dit efficace.
Il ne sera jamais efficace s'il est
considéré comme
le dépannage ou le coup de pouce dont me gratifie Dieu en
réponse à ma
requête. Ce n'est pas parce que Dieu est tout-puissant que
je suis en
droit de lui demander de régler mes problèmes à ma place.
Dieu veut les
hommes libres et responsables. Jamais il ne se substitue à
eux.
En revanche, le sacrement sera efficace
si, dans les
gestes et les paroles du sacrement, je suis disposé à
rencontrer le
Seigneur et à laisser son Esprit changer mon cœur et mon
regard, car
alors sa grâce m'inonde et transfigure tout ce que
j'entreprends. Le
Seigneur vivra en moi parce que je le veux et que lui le
veut.
« Je suis croyant, mais pas
pratiquant... » Cette affirmation fréquente – à
laquelle on ajoute parfois: « L'important est de
pratiquer la charité... On peut fort bien prier à la
maison... » - s'en tient au seul registre du « croire
en Dieu ».
Or le Dieu que nous rencontrons dans les sacrements est le
Dieu de
Jésus-Christ: Père, fils et Esprit. Ce qui rend efficace
la « pratique »,
c'est
l'adhésion du croyant au Christ, source de vie et de
bonheur, et
à l'Église, Corps du Christ dans et à travers lequel il
agit. Si cette
double adhésion n'est pas profondément ancrée dans le cœur
du fidèle,
le sacrement est dépourvu de sens.
Célébrer un sacrement, en particulier
L'Eucharistie,
c'est nous attacher par toutes les fibres de notre être au
Père des
cieux et tendre l'oreille à la Parole de guérison de son
Fils: « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le
poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos »
(Mt11,28); « Ta foi t'a sauvé; va en paix et sois
guéri de ton mal » (Mc5,34); « Je le veux, sois
purifié » (Lc5,13).
17. A quoi sert une
équipe liturgique?
A
première vue, une équipe liturgique est superflue. Tout
ce qu'il
faut savoir et faire pour qu'un Baptême soit un Baptême
et pour
qu'une Eucharistie soit une Eucharistie n'est-il pas
consigné dans
le rituel du baptême ou dans le Missel romain?
Il
convient
ici de distinguer la Tradition et les traditions. Fondée
sur l'événement de la mort-résurrection du Christ, la
Tradition
chrétienne se donne pour mission de rendre cet événement
présent
et agissant pour ceux et celles qui, aujourd'hui, se
réclament du
Christ. D'où sa référence permanente au passé
(l'événement
pascal), au présent (dans et par l'Église, la
mort-résurrection du
Christ est déjà source de vie et de bonheur ) et à
l'avenir (les
chrétiens attendent que le règne de Dieu soit manifesté
dans sa
plénitude au « Jour
du
Seigneur »).
Or,
ce
trésor de la foi a été transmis de siècle en siècle par
une
Église qui, à intervalles réguliers, a été confrontée à
des
situations nouvelles et conduite, de ce fait, à forger
des langages
nouveaux. Ainsi, les contours de la Tradition fondatrice
ont été
approfondis et des formes renouvelées ont vu le jour. De
ces
effervescences, dont certaines ont été hautement
créatrices, la
liturgie n'a cessé d'être un des lieux de prédilection.
Ce
qui
explique qu'il faut bien distinguer la Tradition, à
laquelle on
ne peut toucher sans mettre en cause l'identité
chrétienne, et les
traditions, qui sont nées au fil des époques et peuvent
être
reconsidérées, voire abandonnées. La liturgie, dit la Constitution
sur la sainte liturgie
au n° 21, « comporte
une
partie immuable, celle qui est d' institution divine,
et des
parties sujettes au changement qui peuvent varier au
cours des âges
ou même le doivent. »
On
le
voit, la liturgie a une aptitude naturelle à susciter la
création
tout en respectant la Tradition. Sans se lasser, elle
porte le souci
de favoriser la foi et l'espérance ici et maintenant
afin que le
fidèle puisse être un priant actif, intérieurement et
extérieurement.
Ce
souci
permanent doit être aussi, à son niveau, celui de
l'équipe
liturgique. Non pas qu'il s'agisse d'innover sans cesse
et pour le
plaisir. La liturgie au quotidien n'a besoin ni d'ajouts
ni
d'inventions, mais de mises en œuvre qui permettent aux
gestes et
aux signes de manifester leur capacité inépuisable de
sens.
L'Eucharistie est célébrée chaque jour avec les mêmes
paroles et
les mêmes rites, mais, qu'on le veuille ou non,
l'observance de ces
paroles et de ces rites portera inévitablement
l'estampille de ceux qui célèbrent.
Mieux
encore:
elle la portera d'autant plus et d'autant mieux que les
célébrants sauront imprimer leur propre histoire et leur
propre
marque à des paroles et à des rites intangibles. Du
coup, ils ne se
demanderont plus : « Est-ce
permis,
est-ce défendu? »,
mais
bien plutôt: « Comment
ici
et maintenant allons-nous mettre en œuvre cette
liturgie pour
qu'elle soit véritablement signifiante pour notre
assemblée? »
Rendez-vous
au
week-end prochain! A bientôt!
16.
Pourquoi les sacrements?
Qui
n'a
jamais envié, en secret, les douze disciples qui
cheminaient aux
côtés de Jésus, qui pouvaient le voir, l'écouter, le
questionner?
Il y a pourtant un récit de Luc qui doit, non seulement
refréner
cette envie, mais y couper court: c'est
le
récit des deux pèlerins d'Emmaüs
(Lc24,13-35).
En
effet,
ce texte raconte la rencontre du Ressuscité avec deux de
ses
disciples qui retournent de Jérusalem à Emmaüs et
s'interrogent
sur ce qu'ils viennent de vivre. Jésus les rejoint, fait
route avec
eux, leur explique les Écritures, mais eux ne semblent
pas mieux
comprendre l'événement qui vient de se produire. Ils le
voient,
l'entendent, mais ce n'est que lorsqu'il bénit et rompt
le pain
qu'ils le reconnaissent. Qu'est-ce à dire? Tout
simplement, que les
disciples eux-mêmes n'ont pas eu plus de facilité que
nous n'en
avons aujourd'hui à reconnaître le Ressuscité. Pour que
leur
intelligence et leur cœur s'ouvrent, ils ont eu besoin
d'un signe
fort, le geste de la fraction du pain.
Toute
la
tradition biblique atteste que Dieu, même s'il s'adresse
aux
hommes et aux femmes dans le secret de leur conscience,
demeure
l'inatteignable: « Dieu,
personne
ne l'a jamais vu »
(Jn1,18).
On n'a pas d'accès direct et immédiat au Dieu vivant.
Parce
qu'en
son Fils Dieu a pris le chemin de la médiation humaine
pour
communiquer avec les hommes, la foi chrétienne, qui est
foi en Dieu
fait homme, n'envisage la relation à Dieu que par des
médiations.
Or, si nous communiquons entre nous le plus souvent par
des signes
conventionnels, il arrive aussi que nos relations
passent par des
signes moins usuels. Lorsque, par exemple, nos mots
habituels ne
suffisent plus, que faisons-nous? Nous avons recours à
la médiation,
au moyen de signes et de symboles, du cadeau sans prix
que Dieu fait
aux hommes: la possibilité de puiser à la source
intarissable de
son amour.
« Pas
besoin de ça pour croire! »
peut-on entendre régulièrement. Pourtant, les sacrements
ne
sont-ils pas ce que la tradition chrétienne a de plus
beau à
transmettre? Ils
lient
ensemble Parole de Dieu et gestes symboliques:
imposition des mains, plongée, onction... Rien de
spectaculaire dans
les éléments utilisés: de l'eau, de l'huile, de la
lumière, du
pain, du vin..., mais les paroles fortes de la foi: « Je
te baptise... »,
« Ceci est
mon
corps... »,
« Je
te pardonne tous tes péchés... »
Nous
ne
croyons pas uniquement avec la tête et le cœur, mais
avec notre
corps et nos sens. Comment mieux dire la traversée
pascale à la
suite du Christ qu'en plongeant le catéchumène dans
l'eau de la
nouvelle naissance? Comment mieux dire que nous sommes
ensemble le
Corps du Christ qu'en mangeant et buvant à la table
eucharistique?
Les sacrements demandent l'attention de tout notre être
et de tout
notre corps.
Nous
sommes
ici dans le domaine de l'insondable de la grâce, que
nous
n'aurons jamais fini de découvrir. C'est au moment
de l'ultime
rencontre que nous verrons et que nous saurons. Plus
besoin alors de
sacrements.
Rendez-vous
au
week-end prochain! A bientôt!
15.
Pourquoi se confesser à un prêtre?
Comment
nier
que le dialogue direct avec Dieu est non seulement juste
et bon,
mais indispensable? Que de Psaumes où le croyant, seul à
seul avec
Dieu, lui ouvre son cœur! Beaucoup diront: « on
peut recevoir le pardon de nos péchés par la prière ou
par la
participation à l'eucharistie. Il faut reconnaître ses
pêchés
devant Dieu, les regretter et se disposer à recevoir
le pardon. On
peut dire le "Je confesse à Dieu" et "L'acte de
contrition", donc, la confession à un prêtre n'est pas
le lieu
exclusif du pardon, au début de la messe il y a une
préparation
pénitentielle ».
Alors
pourquoi se confesser à un prêtre plutôt qu'à Dieu
directement?
La
réponse
nous vient,
explicitement,
de
l'Évangile.
Jésus ne
s'est pas contenté d'exhorter les hommes à la pénitence
pour
qu'ils abandonnent le péché et se tournent vers Dieu de
tout leur
cœur: il a accueilli les pécheurs pour les réconcilier
avec le
Père. Mort pour nos péchés, il est ressuscité pour nous
rendre
justes et il a envoyé l'Esprit-Saint sur les Apôtres
pour qu'ils
aient le pouvoir de remettre les péchés. Ensuite, l'histoire
du salut et la révélation,
nous montrent que Dieu veut toujours sauver l'homme par
l'homme,
raisons de l'élection d'Abraham, de Moïse... du choix
des rois et
des prophètes, de son Incarnation par la servante Marie,
du
transfert de son pouvoir et autorité aux Apôtres... à
l'Église.
Le
sens
de la confession est différent, on
se
confesse à Dieu par le ministère de l'Église.
La confession
des
péchés est un sacrement. Il y a dans le sacrement une
plus
grande efficacité au niveau de l’âme. C’est la "grâce
sacramentelle",
qui
donne force, consolation et courage dans le combat de
chaque jour
contre le mal et le péché.
La
confession permet
aussi au prêtre de donner d’utiles conseils et d’aider
l’évolution de la personne. Lorsqu'on
a commis des fautes graves qui nous ont coupé du
Christ, il faut
faire une confession de ses péchés et recevoir le
sacrement du
pardon pour rentrer en pleine communion avec
Dieu. Même si l'on
n'a commis que des fautes légères, le sacrement est un
don de Dieu
qui nous offre l'assurance d'être pardonné et la force
pour
combattre le péché. Il renforce notre union à Dieu et
nous remet
en route.
Certes,
la
source du pardon n'est pas l'Église, mais Dieu.
Cependant, c'est
aux Apôtres, donc à l'Église, que le Christ a confié la
mission
et le pouvoir de pardonner et de réconcilier en son nom
ceux et
celles qui se repentent de leur péché et décident de
changer
l'orientation de leur existence.
Grandeur
du
sacrement de la réconciliation, qui, selon les termes du
Rituel
(N° 26), « permet
de
manière irremplaçable de manifester que le pardon
rejoint chacun
en ce qu'il a de plus personnel »,
avec
une parole de Dieu adaptée pour lui et la proposition
d'un
signe de conversion approprié à sa situation.
Ainsi, par ce
sacrement s'opèrent
plusieurs types de confession: la
confession
de conversion
transforme
la vie du
pénitent et lui fait prendre conscience d'un changement
radical.
Elle le renouvelle par l'expérience sensible de la grâce
de Dieu.
Celui qui se converti peut être saisi brusquement par la
grâce ou
être conduit à la conversion par étapes. La
confession
de relèvement
après une faute grave rétabli dans la communion avec
Dieu. La
confession de dévotion ou la confession fréquente. Cette
dernière est la confession la plus pratiquée des
chrétiens et
chrétiennes.
La
confession fréquente conduit à un approfondissement de
la
conscience du péché devant l'amour de Dieu pour nous
et nous
renforce dans la conviction que l'on fait parti du
monde des
pécheurs. La confession fréquente est une aide réelle
sur le
chemin de la sanctification. Le
pape Jean Paul II
a encouragé les fidèles et les prêtres à la confession
fréquente. Cependant un danger guette la confession
fréquente:
la routine.
Ceci
dit,
beaucoup se demandent aussi quelle
différence
y
a-t-il entre l’entretien avec un psychologue et la
confession à
un prêtre, donc, différence entre la fréquence au
divan ou au
confessionnal.
Ceux-ci ne doivent pas oublier que la confession
et la psychanalyse ont des points de convergence :
s'exprimer
verbalement devant un autre qui écoute. Mais il y a des
différences
fondamentales. La confession des péchés est un acte
religieux dans
lequel le sujet reconnaît son péché et demande à être
pardonné.
La psychanalyse est un travail d'investigation sur
soi-même afin de
dénouer des problèmes psychiques. Le psy aide la
personne à mieux
se connaître et à s’assumer. Le prêtre lui montre
l’amour de
Dieu et sa miséricorde capable, par le pardon, de la
guérir de ses
faiblesses.
En
fait,
dans ce sacrement, plutôt que nous confesser, c'est Dieu
que
nous confessons! Avant de confesser notre péché, nous
confessons le
Dieu d'amour et de pardon.
Un
enfant
qui se présentait pour la première fois au sacrement de
la
réconciliation a impressionné et ému le prêtre parce
qu'il ne
parlait, en commençant, que des efforts qu'il avait
faits et de
toutes sortes de choses positives. Remarque du prêtre:
« Tout
ce que tu dis est très bien, Dieu est heureux! Mais,
veux-tu
maintenant lui dire ce que tu as pu faire de mal et
que tu
regrettes? »
De
la tête, l'enfant a répondu non. Le prêtre a insisté: « Pourquoi
ne veux-tu pas? »
Et l'enfant de répondre: « Parce
que
je ne veux pas lui faire de peine. Je préfère lui dire
ce que
j'ai fait de bien. »
Cet
enfant, sans le savoir avait compris ce qu'est le
sacrement de
réconciliation.
Et
les
divorcés-remariés? L'Église leur demande, comme pour
l'Eucharistie, de se tenir à l'écart du sacrement de la
réconciliation. Rappelons ici qu'il existe d'autres
manières de se
réconcilier avec Dieu et avec les frères et sœurs: faire
un
pèlerinage, demander son pardon à une personne qu'on a
pu blesser
gravement, réparer matériellement une injustice dont on
s'est rendu
coupable.
Le
Père
voit ce que nous faisons en secret, son cœur est
miséricordieux, il se réjouit plus pour un seul pécheur
qui se
convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui
n'ont pas besoin
de conversion (Lc15,7). Pour jouir de cette infinie
miséricorde de
Dieu, osons fréquenter le confessionnal, loin d'en
mourir, beaucoup
de personnes y reviennent guéries, réconfortées et
joyeuses.
Rendez-vous
pour le
week-end prochain! A bientôt!
14. Quelle
place nos
cinq sens doivent-ils avoir dans une célébration?
Une critique
parfois
émise à l'encontre de la réforme liturgique de Vatican
II
est qu'elle aurait provoqué un appauvrissement corporel au
profit
d'une logorrhée intellectualiste. Au-delà de l'exagération
du
propos, il y a ce constat difficile à nier: nos
célébrations, trop
souvent, sont tellement orientées vers la compréhension
intellectuelle qu'elles ont la fâcheuse tendance à
négliger le
corps des fidèles et ses cinq sens: l'ouïe,
la vue, le
toucher, le goût et l'odorat.
Les cinq
sens, eux aussi,
attendent que la liturgie les prenne en compte et les
sollicite:
-
La vie:
Lorsqu'on pénètre dans une église, que donne-t-elle à
voir d'abord: l'autel, l'ambon, le siège de
présidence, ou bien une montagne de fleurs qui
occultent plus qu'elles n'offrent ou ne rendent grâce?
Et les acteurs qui interviennent dans le chœur,
comment sont-ils vus par les fidèles: comme des
automates qui s'acquittent tant bien que mal de leur
fonction, ou bien comme des serviteurs de l'assemblée
qui lui permettent, de l'accueil jusqu'à l'envoi, de
se tenir en communion dans un même Esprit?
-
L'ouïe:
Le lecteur qui proclame la Parole de Dieu à l'ambon,
quelle conscience a-t-il de son rôle: est-il soucieux
de sa propre voix et de son propre souffle, ou bien
a-t-il conscience que cette Parole vient de plus loin
que lui et qu'elle doit toucher les auditeurs? Ceux et
celles qui disent les intentions de la prière
universelle, avec quelle intonation les disent-ils:
avec l'intonation d'un lecteur qui lit paresseusement
le texte d'une revue, ou bien avec l'intonation de
quelqu'un qui, dans la foi, nomme les souffrances et
les espoirs des hommes pour les présenter à Dieu?
-
Le
toucher: Le prêtre qui, au seuil de la liturgie,
invite au signe de la croix, comment le trace-t-il sur
lui-même: mécaniquement et avec précipitation, ou bien
lentement et amplement? La paix avant la communion,
comment les fidèles se la donnent-ils: en un geste
furtif qui ressemble à la poignée de main de la rue ou
bien en tendant les deux mains ou encore en se donnant
l'accolade?
-
Le
goût: Les hosties de la communion, quel goût
ont-elles: un goût de papier cartonné, ou bien un goût
de pain?
-
L'odorat:
L'encensement du pain et du vin, des ministres et du
peuple, quel est son effet: ne voit-on qu'une maigre
fumée qui monte devant la face de Dieu comme la prière
monte vers Lui, ou bien l'encensement est-il
suffisamment généreux pour que la fumée touche les
narines des fidèles?
Ces remarques, au fond,
renvoient à une question plus fondamentale qui est celle
de la
vérité en liturgie. La lumière éclaire-t-elle? Ce qui est
dit
est-il compréhensible? La paix est-elle donnée plus
qu'avec des
mots? Le pain est-il du pain? L'encens imprègne-t-il
l'espace de son
parfum?
Dans
une
célébration, il ne suffit pas que tout soit accompli
conformément
aux rubriques. Il faut encore que la liturgie soit
vraie.
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
13.Les
chants sont-ils indispensables à une célébration?
Voici un
texte étonnant
qui est, sans doute, la meilleure réponse à la question
posée:
« Tu n'as pas besoin de notre louange, et pourtant
c'est toi
qui nous inspires de te rendre grâce: nos chants
n'ajoutent rien à
ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi par le
Christ, notre
Seigneur. »
Ce texte,
extrait de la
4ème préface commune du Missel romain, dit l'essentiel:
notre
louange, bien qu'il n'en ait pas besoin, c'est Dieu qui
nous
l'inspire; nos chants, qui ne rendent Dieu ni plus saint
ni plus
puissant, élèvent notre cœur vers lui et stimulent notre
action de
grâce. Mais, il y a chant et chant, tout particulièrement
dans le
cadre de la messe.
Tout d'abord,
la
célébration eucharistique comporte des actes rituels qui
sont, par
nature, des chants et réclament donc d'être chantés. C'est
le cas,
en particulier, de l'acclamation:
Saint!Saint!Saint, le
Seigneur, qui est le chant le plus important de la
liturgie, le
chant de l'assemblée qui, avec les anges et les saints du
ciel,
proclame la sainteté du Dieu de l'univers. Dans cette
catégorie
figure également le Gloire à Dieu, qui est
fondamentalement
une hymne à chanter. Autant le Gloire à Dieu est défiguré
lorsqu'une assemblée molle et apathique le récite
mécaniquement,
autant il est puissant et facteur d'unité dans la bouche
des
baptisés qui chantent d'un seul cœur.
Par ailleurs,
la messe
comporte des actes qui demandent à être accompagnés de
chants.
Ainsi, le chant de l'Alléluia qui précède la
proclamation
de l'Évangile et dont la fonction est d'accompagner la
procession de
l'Évangile. Dans ce registre figurent aussi: le chant de
l'Agneau
de Dieu qui accompagne et éclaire le geste de la
fraction du
pain, ce qui suppose que ce rite ait une réelle
consistance; les
chants de procession qui accompagnent l'entrée,
l'apport des
dons et la communion.
Enfin, la
célébration
de la messe comporte des textes qui, de par leur genre
littéraire,
demandent à être chantés: le Psaume, la Préface,
l'anamnèse, mais à être chantés dans le respect de
la
nature de la prière. Une supplication n'appelle pas le
même type de
musique qu'une louange ou une acclamation.
A propos des
autres
chants liturgiques, en particulier le chant
d'ouverture, le
chant après la communion et le chant d'envoi,
il
importe de se demander s'ils conviennent à la liturgie.
Tel chant à
succès entendu lors d'un grand rassemblement n'est pas
forcément un
chant liturgique.
D'une manière
générale,
lorsqu'on bâtit un répertoire de chants, et il vaut mieux
le bâtir
en équipe, il faut tenir compte de la réception des chants
par
l'assemblée concrète qui sera conviée à se les approprier.
De manière
plus générale
encore, la gestion des chants nécessite un équilibre entre
les
chants plus anciens (car la mémoire sert l'expression de
la foi) et
des chants plus récents: introduire un chant nouveau tous
les deux
ou trois dimanches mène à une impasse, pour dire que trop
de
nouveautés tuent la nouveauté.
Somme toute,
la messe
étant la prière par excellence, elle le deviendrait
doublement
quand elle est bien chantée car comme le dit Saint
Augustin,
« Qui chante bien, prie deux fois ».
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
Question et réponse n° 12.
Que disent
certaines
de nos attitudes dans la prière?
Notre corps,
journellement, prend de multiples attitudes: debout,
assis, courbé,
couché... Ces attitudes sont, la plupart du temps,
machinales; elles
échappent à notre attention. Parfois, nous les chargeons
de sens:
on se tient debout devant quelqu'un qu'on veut honorer, on
prend la
peine de s'asseoir en face d'un ami qu'on veut écouter...
Dans ce
cas, l'attitude du corps devient un signe.
Pas de liturgie qui
serait un rassemblement purement spirituel. Pas de
participation des
fidèles sans certaines attitudes du corps appelées à
devenir des
signes.
L'attitude assise
est signe d'écoute, de silence, d'accueil, de
contemplation.
L'attitude debout est signe d'espérance, de
résurrection, de
réponse joyeuse. L'attitude prosternée est signe
de misère,
d'épreuve, d'humilité, de renoncement. L'attitude
agenouillée
est signe de demande, de supplication, d'aveu de
dépendance,
d'intercession. On pourrait en dire autant de la danse,
de la
position des mains et des mouvements de la tête
et des yeux.
La liturgie nous prend
avec notre corps parce que c'est avec notre corps que nous
sommes
présents à Dieu, aux autres, au monde. Le corps à la fois
précède,
sous-tend et prolonge la parole, quand tout bonnement on
ne le
sollicite pas pour la suppléer: là où la parole s'arrête,
le
corps parle encore, fût-ce dans une présence inerte et
silencieuse.
La prière, pour être une prière « en esprit et en
vérité »(Jn4,24), doit saisir tout l'être de celui
qui
prie. « Offrez vos corps, écrit Paul aux chrétiens de
Rome, en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu »
(Rm12,1).
Non, pas le corps en tant que distinct de l'âme, mais
l'homme tout entier agissant dans et par son corps, qui
est le lieu
nécessaire de sa vie relationnelle.
« Les attitudes
communes à observer par tous les participants, peut-on
lire au n° 42 de la Présentation
générale du
Missel romain, sont un signe de l'unité des
membres de la
communauté chrétienne rassemblée dans la sainte
liturgie; en
effet, elles expriment et développent l'esprit et la
sensibilité
des participants. » Encore faut-il que ces attitudes
communes soient belles: on peut être vautré sur sa chaise,
par
exemple, et oublier qu'être assis est l'une des attitudes
de foi
dans une liturgie.
Cela dit, il
faut
reconnaître que la réforme liturgique de Vatican II
a
bouleversé des habitudes séculaires de piété durant les
célébrations. S'incliner pour l'adoration, s'asseoir pour
écouter
la Parole de Dieu, se tenir debout pour la prière
eucharistique,
tourner les mains vers le Père pour la prière du Seigneur,
tout
cela reprend sens, mais reste, pour une large part, un
univers à
redécouvrir, en particulier par les adultes qui ont reçu
une
éducation religieuse où le corps, excepté s'agenouiller et
joindre
les doigts des mains, n'était guère sollicité dans la
prière et
qu'il faut éviter de braquer en leur imposant telle ou
telle posture
qui leur fera dire: « ça m'a empêché de prier! »
Question et réponse n° 11.
11.En
quoi une célébration peut-elle être belle?
Comme est
belle cette
procession d'enfants handicapés qui apportent à l'autel
les
offrandes du peuple de Dieu! Comme est belle cette
exhibition
chantante et dansante des jeunes filles et jeunes garçons
en
procession et autour de l'autel! Comme est belle cette
marée
d'applaudissements d'une foule heureuse d'entourer un
nouveau prêtre
le jour de son ordination!
Ces exemples, sans
rapport les uns avec les autres, montrent qu'il est
difficile de dire
en quoi et pourquoi une célébration, à tel ou tel moment,
est plus
ou moins belle. Nous disons simplement: « C'est beau. »
Essayons, néanmoins, de voir à quelles conditions une
liturgie
pourra être dite belle.
Une liturgie pourra être
dite belle si elle reflète la beauté de Dieu-Trinité:
le
Père, créateur des merveilles de l'univers; le Fils, qui
porte à
la perfection la beauté de l'être humain; l'Esprit-Saint,
source de
dynamisme et de créativité.
Une liturgie
pourra aussi
être dite belle si son visage rayonne des mille
visages du
Christ: visage de l'enfant de la crèche, humble et
vulnérable;
visage de l'homme de la Palestine sur lequel se reflètent
les peines
et les joies de ses frères et sœurs; visage transfiguré du
Fils
bien-aimé sur la montagne; visage torturé et angoissé du
suppliant
de Gethémani; visage violenté et outragé du Crucifié;
visage
apaisé et illuminé du Ressuscité.
Une liturgie
pourra enfin
être dite belle si elle sait cultiver, sans tomber
dans les
ornières du ritualisme, l'art de célébrer en
favorisant tout ce
qui pourra ouvrir au sacré: la vérité des attitudes
et des
gestes, l'éclat des vêtements liturgiques, l'harmonie du
chœur.
En somme,
sera beau, dans
une célébration, ce qui fait sens et, par
conséquent, ce
qui est ajusté à la liturgie:
-
si la
souche disposée avec art près du livre de la Parole
durant le Carême est toujours là durant la Veillée
pascale, elle fera office de repoussoir; en revanche,
si à la même place apparaît une magnifique composition
florale, le livre de la Parole recevra l'hommage qui
lui est dû en la nuit de la résurrection;
-
si le jeu
envahissant d'un grand orgue ne cesse de s'imposer
tout au long d'une liturgie, il nuira à la dynamique
de la célébration, qui est faite d'avancées et de
pauses; en revanche, une modeste flûte à bec,
intervenant de temps à autre, sera à même de créer un
vrai climat de recueillement.
On le voit, la
beauté
en liturgie peut jaillir d'un déploiement rituel
majestueux aussi
bien que de gestes simples et sobres. Un exemple
éloquent est
celui de la proclamation de l'Évangile. D'une part, il est
évident
qu'un vrai Évangéliaire, élégant et de grand format, sera
plus
digne de la Parole de Dieu qu'une revue ou qu'une feuille
volante;
d'autre part, il n'est pas moins évident que cet
Évangéliaire
porté dans la procession d'entrée par un diacre en habit
de fête
valorisera autrement la Bonne Nouvelle que le lectionnaire
déposé
sur l'ambon par le sacristain avant le début de la
célébration.
La clé de
la beauté
en liturgie réside dans la « noble simplicité »
que
prône le Concile.
Question et réponse n° 10.
Quels sont
les rôles
que suppose une célébration?
Avant Vatican II,
la liturgie et spécialement la messe était l'affaire du
prêtre et
de quelques clercs qui l'assistaient. Depuis bientôt un
demi-siècle,
de nombreuses personnes (certaines ordonnées, d'autres
instituées,
d'autres encore désignées) remplissent des rôles divers,
toujours
dans le respect de cette règle d'or énoncée par le Concile
au n°
28 de la Constitution sur la liturgie : « dans
l'assemblée chacun doit faire tout ce qui lui revient,
mais cela
seulement! »
Le premier
des services
liturgiques est celui de la Parole de Dieu. Le
rôle du
lecteur est si important que les livres liturgiques
prévoient
l'institution du lecteur comme ministre de la Parole; le
psalmiste
qui n'est pas forcément le chantre, cantille le psaume à
l'aide de
quelques notes qui mettent en valeur l'ossature poétique
du texte;
le prédicateur rompt le pain de la Parole de telle manière
qu'elle
devienne efficace dans la vie des auditeurs.
Un autre
service
liturgique est celui de la prière. Tantôt, c'est
un seul qui
parle: par exemple, pour proclamer les intentions de la
prière
universelle; tantôt tous parlent ou chantent et les
interventions du
peuple ont alors besoin de facilitateurs: par exemple, le
chantre,
qui conduira la prière chantée de l'assemblée, ou encore
la
chorale, qui soutiendra au mieux le chant de l'assemblée
et qui se
rappellera toujours qu'elle fait partie intégrante de
l'assemblée,
ou encore l'organiste, qui est serviteur à part entière du
peuple
qui chante.
Un autre
service
liturgique est celui des rites, qui fait appel à
de nombreux
rôles, dont voici les principaux:
1.Le
président
(qu'on appelle l'officiant s'il s'agit d'un laïc, par
exemple lors
des funérailles): il représente le Christ berger qui
rassemble et
guide son troupeau; là où c'est possible, il est assisté
du diacre ou encore de l'acolyte, qui, comme le lecteur,
peut être institué
par l'évêque; il peut encore être entouré de servants
d'autel
qui, non seulement accomplissent de multiples tâches
pratiques, mais
donneront à voir ce qu'est une authentique attitude de
prière.
2.Le
cérémoniaire:
sauf dans de petites assemblées, il fait fonction de
coordinateur;
en somme, il veille au bon déroulement des différentes
séquences
de la célébration, si bien que puisse être cultivé
toujours
davantage l'art de célébrer.
3.Le
sacristain:
il assure le rôle non négligeable de la maintenance, qu'il
s'agisse
de vérifier si la sono est correctement réglée ou si le
lectionnaire est ouvert à la bonne page.
4.L'équipe
liturgique: loin d'être d'abord ceux qui
établissent le
programme des chants et rédigent les intentions de la
prière
universelle, ses membres ont pour tâche cruciale
d'échanger
régulièrement sur la justesse des célébrations et sur les
attentes des fidèles.
La liturgie
est
multiforme et son organisation dépend d'une paroisse à une
autre ,
ses acteurs sont variés et partagent des tâches
différemment selon
les paroisses, mais à chaque célébration elle invite les
uns et
les autres à marcher du même pas vers la communion à
venir.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
Question et réponse n° 9.
Peut-il y
avoir de
célébration sans assemblée?
La
célébration d'une
messe, d'un baptême, d'un mariage, de la Parole
...présuppose
toujours des personnes concrètes, concernées et actives.
Pour dire
qu'une célébration ne peut exister en dehors de celles et
ceux qui
y participent et qui constituent l'Église en prière.
Ici, le mot
« Église »
est riche d'enseignements: il vient, en effet, du grec 'ekklèsia',
qui
signifie 'assemblée', plus précisément « assemblée
appelée
et convoquée » par Dieu. Il s'agit d'une
assemblée liturgique, les membres d'une communauté
chrétienne
locale, le peuple de la Nouvelle Alliance, c'est-à-dire
l'Église
universelle, même si ces membres ne sont pas tous présents
dans
cette assemblée.
Constitutive
de toute
liturgie, l'assemblée est aussi le premier acteur de toute
liturgie
parce que, suivant l'étymologie grecque du mot, la
liturgie signifie
« action du peuple », le service public: un
service que le Christ Serviteur rend au peuple de Dieu et
que le
peuple saint rend à son Dieu.
Intéressante
est la
manière dont cette assemblée se forme. Jamais ne se
formant à
partir d'opinions communes, elle se reçoit du Seigneur qui
la
convoque et assure sa communion, pour finalement dire que
naturellement, elle est un peuple composé de saints et de
pécheurs,
c'est-à-dire appelé à accueillir la grâce de Dieu et
cependant
marqué par le péché qui affecte chacun des participants.
C'est
pour cela que l'assemblée liturgique ne peut être une
Église de
purs et qu'il doit y avoir place, chez elle, pour tous
ceux qui
acceptent d'entendre l'appel du Christ.
Cette
diversité est un
facteur auquel il faut être particulièrement attentif
aujourd'hui.
Pratiquants réguliers ou épisodiques, baptisés retrouvant
l'assemblée après un temps d'éloignement, croyants ou
non-croyants: tous doivent se sentir accueillis. Cette
indispensable
attention à tous et à chacun a deux conséquences
pratiques: d'une
part, il vaut mieux éviter les expressions liturgiques
trop
particulières, réservées à des initiés, qui risquent de
déconcerter une majorité de fidèles; d'autres part, il
faut
essayer de faire en sorte que chaque membre de l'assemblée
puisse
vraiment participer et s'exprimer. Chaque assemblée a son
visage
propre et ce visage doit être rayonnant de la grâce du
Seigneur.
Ceci dit, pas
de
célébration sans assemblée, et pas d'assemblée sans appel
ni
convocation. Pas d'assemblée non plus sans envoi. On ne
peut jamais
s'installer dans un paradis anticipé. Tout sacrement
projette en
avant. Toute liturgie est une halte sur le chemin pour
reprendre
souffle et orientation.
Dans nos
assemblées, le
chant le plus sonore devrait toujours être le cri des
premiers
chrétiens: « Maranatha! Viens, Seigneur Jésus! »
(1Co16,22). Car sans l'attente fervente de la venue du
monde nouveau
et de l'achèvement final, nos célébrations n'auraient
aucun sens,
parce que vides et ne conduisant nulle part.
Rendez-vous
au week-end
prochain! A bientôt!
Question et réponse n° 8.
Comment
se déroule
habituellement une célébration?
Toute célébration,
qu'il s'agisse d'une célébration sacramentelle, d'une
célébration
pénitentielle ou d'une célébration de la Parole, suit un
chemin
qui doit imprimer un rythme aux gestes et aux signes
prévus par les
rituels de l'Église. Ce chemin comporte, en général,
sept
balises:
1.L'ouverture:
L'assemblée se constitue et prend corps par un chant, un
geste ou
une parole dite par l'officiant.
2.La prière:
Dans la prière qui conclut le temps de l'ouverture et que
dit
l'officiant, les fidèles confient au Père, par le Fils,
dans
l'Esprit, leurs espoirs comme leurs préoccupations et
s'ouvrent à
la grâce de Dieu en disant « Amen ».
3.La proclamation de
la Parole: Indispensable pour qu'une liturgie puisse
être dite
chrétienne, souvent contrariante, la Parole interpelle les
fidèles
et les fait sortir d'eux-mêmes pour les confronter à 'Celui
dont
les pensées ne sont pas nos pensées et dont les chemins
ne sont pas
nos chemins' (Is55,8).
4.L'appropriation de
la Parole: Par le silence, le partage ou l'homélie
de
l'officiant, par la poésie ou le chant, par des images ou
des
danses, la Parole de Dieu pénètre le cœur des fidèles
jusqu'à
devenir leur propre parole.
5.L'action de grâce
et l'intercession: En réponse à la Parole reçue et
méditée,
l'assemblée rend grâce au Père pour ses largesses et le
supplie
pour tous ses enfants par les prières de la liturgie, par
des
prières écrites à l'avance par les fidèles ou encore par
des
prières exprimées spontanément à l'incitation de
l'officiant.
6.La communion:
L'action de grâce et l'intercession conduisent à la prière
par
excellence, le Notre Père, et à un acte commun: un geste
de paix,
le partage du Corps et du Sang, l'échange convivial
d'objets
symboliques...
7.L'envoi: Dite
par l'officiant, la formule de l'envoi marque la fin de la
liturgie à
l'église et le commencement d'une nouvelle liturgie, celle
qui doit
imprégner la vie des fidèles en les faisant devenir autres
à la
gloire de Celui qui les avait convoqués.
On peut observer que ce
chemin est structuré par quatre temps principaux:
le
temps de l'accueil (1 et 2); le temps de la Parole (3 et
4); le temps
des signes (5 et 6); et le temps de la mission (7).
Ceux qui préparent une
liturgie ne partent jamais de rien. Depuis des siècles,
des
structures se sont imposées qui sous-tendent une
célébration et en
organisent la trame. On pourrait dire qu'à l'instar de la
fête
profane, la liturgie de l'Église a ses passages obligés.
Et pourtant, chaque
célébration revêt un cachet particulier. Aucun baptême ne
ressemblera à un autre, aucune messe ne répétera celle qui
a
précédé: les acteurs, les lieux et les temps ne sont
jamais
identiques. A chaque fois, la structure réclame une mise
en œuvre
qui corresponde à l'originalité de l'assemblée.
Ainsi, les fidèles
sont construits par la liturgie en même temps qu'ils
sont conviés à
la construire.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
Question et réponse n° 7.
Que
veut dire « célébrer »?
Les six
premières
réponses nous ont permis de connaître les éléments
importants qui
composent la célébration liturgique. Avant d'entamer les
règles
qui régissent cette célébration, il faut que nous ayons un
vrai
sens de ce mot 'célébration', qui vient du verbe 'célébrer'.
Selon les dictionnaires,
le verbe « célébrer » est habituellement
transitif: on célèbre, on accomplit avec solennité, un
mariage,
un
anniversaire, une promotion ... De même, les chrétiens
célèbrent
un baptême, l'Eucharistie, les funérailles ...
Par ailleurs, qu'elle
soit profane ou chrétienne, la célébration a pour
caractéristique
première d'être l'action de plusieurs personnes réunies à
une
occasion précise et dans un contexte festif.
L'originalité de la
célébration chrétienne réside dans le fait que c'est
toujours le
Christ qui convoque les baptisés et que c'est l'assemblée
tout
entière qui est l'acteur de la célébration « le sujet
intégral de l'action liturgique », selon la formule
célèbre du cardinal Congar.
En venant à une célébration,
les chrétiens répondent à un appel du Ressuscité, prennent
du
temps pour réaffirmer leur foi en Dieu Trinité et se
nourrissent du
Verbe fait chair par un temps fort de communion avec Lui.
Mais comment
célèbre-t-on? Tout ce que met en jeu une célébration
relève de
réalités invisibles: la foi ne se voit pas, l'action de
grâce ne
se voit pas, la communion ne se voit pas ...Ces réalités
invisibles
ont besoin d'attitudes et de gestes pour prendre corps: on
verra une
assemblée qui proclame sa foi en chantant le Credo;
on verra
une assemblée qui rend grâce en s'unissant à la prière
eucharistique prononcée par le prêtre; on verra une
assemblée qui
proclame son unité en communiant au même pain.
Ces attitudes et ces
gestes n'ont donc pas d'utilité en eux-mêmes, pour
eux-mêmes, par
eux-mêmes, mais ils renvoient à plus qu'eux, à ces
réalités
invisibles qui leur donnent sens. Les attitudes et les
gestes d'une
célébration sont appelés symboliques.
Ainsi, conduire une
voiture est un geste certainement utile et qui doit même
être
précis et contrôlé; ce n'est pas, pour autant, un geste
symbolique. En revanche, tracer sur soi le signe de la
croix est a
priori un geste parfaitement inutile; c'est un geste
symbolique
si, en le faisant, le croyant dit sa foi en la Trinité
révélée
par Jésus sur la croix.
La célébration
chrétienne ne peut se passer d'attitudes et de gestes
qu'on appelle
symboliques parce que ce sont eux qui permettent de rendre
visible
l'invisible.
On remarquera que la
plupart de ces attitudes et de ces gestes ne sont pas
étrangers à
la vie quotidienne. La célébration, toutefois, ne les
laisse pas à
leur sens courant: on ne mange pas le pain pour calmer sa
faim, l'eau
du baptême n'a pas pour but de nettoyer.
La célébration ne les
laisse même pas à leur sens symbolique de tous les jours:
on ne
partage pas le pain simplement pour signifier l'amitié; on
ne verse
pas l'eau simplement pour signifier la purification. Ces
deux
dimensions (le sens courant, le sens symbolique),
la célébration
les dépasse en accompagnant les attitudes et les gestes de
paroles
spéciales: « Le Corps du Christ » lors de la
communion; « Je te baptise au nom du Père et du Fils et
du
Saint-Esprit » lors du baptême.
Attitudes,gestes et
paroles nous conduisent au-delà de l'humain et nous
ouvrent à Dieu.
Voilà pourquoi ces éléments doivent être humainement
vrais, sans
quoi ils resteront en chemin et ne conduiront jamais
au-delà
d'eux-mêmes.
Question et réponse n°6.
Pourquoi
l'eau a-t-elle une une grande importance en liturgie?
François d'Assise l'a
chantée en une prière célèbre: « Notre soeur l'eau,
très utile, humble, précieuse et pure ... »
Compagne de toutes les
heures d'une journée, l'eau sert à purifier, à féconder:
elle
lave les souillures ,elle étanche la soif.
Pour la nomade du désert,
elle est une source de vie dont il comprend tout le prix,
car, sous
son apparente simplicité, elle développe la vie et ses
énergies.
C'est pourquoi elle est le signe de la bénédiction de Dieu
et image des
biens messianiques, en particulier de l'Esprit-Saint, le
don par
excellence.
A l'inverse, l'eau peut
être une force redoutable, chaotique, capable de tout
détruire:
elle rompt les barrages, elle inonde les villes et les
campagnes et
occasionne des pertes humaines et matérielles, comme c'est
le cas
ces derniers jours.
Pour le peuple juif, qui n'avait pas le pied
marin, la mer était une force nuisible et terrifiante,
l'abîme où
séjournaient des monstres démoniaques. Dans le récit du
déluge,
par exemple, l'eau est l'instrument de la colère divine
pour
purifier la terre de son mal. Si elle vient à manquer,
l'eau est
cause de sécheresse mortelle, un fléau qui frappe
aujourd'hui
encore de nombreux pays à travers le monde, rappelez-vous
ce qui se
passe dans la corne de l'Afrique.
Pour le croyant, l'eau
peut devenir le symbole de l'épreuve qu'il subit avec foi
pour
trouver le salut.
Comme Noé après le déluge, Moïse est sauvé des
eaux, puis il conduit Israël à travers la Mer Rouge et
fait jaillir
l'eau du rocher.
Plus tard, Josué franchit le Jourdain à pied sec
pour entrer dans la Terre promise.
Signe de vie biologique
et de purification, l'eau est signe de la puissance
vivifiante de
Dieu sous ses diverses formes: son Esprit, sa Parole , sa
Sagesse.
C'est d'elle que parle Jésus à la Samaritaine, au puits de
Jacob.
C'est en elle que le croyant doit être immergé pour être
sauvé.
Eau de baptême par
laquelle nous sommes renés de l'Eau et de l'Esprit, eau
dont le
prêtre nous asperge en mémoire de notre baptême, eau qu'à
la
messe le prêtre ajoute au vin en disant: « Puissions-nous
être
unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité
... »
Durant la veillée
pascale, la bénédiction de l'eau baptismale par le prêtre
est
accompagnée de cette magnifique prière: « Seigneur,
Dieu tout-puissant, daigne bénir cette eau. Tu l'as
créée pour
féconder la terre et donner à nos corps fraîcheur et
pureté. Tu
en as fait aussi l'instrument de ta miséricorde; par
elle tu as
libéré ton peuple de la servitude et tu as étanché sa
soif dans
le désert ;par elle les prophètes ont annoncé la
nouvelle Alliance
que tu voulais sceller avec les hommes ;par elle
enfin,eau sanctifiée
quand Jésus fut baptisé au Jourdain, tu as renouvelé
notre nature
pécheresse dans le bain de la nouvelle naissance. Que
cette eau,
maintenant, nous rappelle notre baptême, et nous fasse
participer à
la joie de nos frères et soeurs les baptisés de Pâques. »
Présente dans les deux
sacrements majeurs que sont le Baptême et
l'Eucharistie,l'eau est le
signe de la vie de Dieu en nous et en tous nos frères et
soeurs
chrétiens et chrétiennes.
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
Question et réponse n°5.
Quelle
est la place de Marie dans le célébration liturgique?
Dans
notre rendez-vous
dernier,nous avons pu découvrir que dans chaque
célébration
liturgique,la place de la Parole de Dieu est
irremplaçable.
Alors,qu'en est-il pour la Sainte Vierge Marie,la Mère
de Dieu?C'est
ce que nous allons essayer de voir.
Une
réponse rapide mais
capitale,à cette question consiste à rappeler que
l'Église ne prie
pas la Vierge Marie comme elle prie le Père ,le Fils et
l'Esprit-Saint.
Quand
nous prions le
Père,nous nous tournons vers lui avec foi et
espérance,mais en
ayant conscience qu'il surpasse toute chose. Quand nous
supplions le
Fils,nous nous tournons vers Celui qui est notre frère
en
humanité,mais demeure le Fils éternel du Père. Quand
nous
invoquons l'Esprit-Saint,nous nous tournons vers Celui
qui est
présent au plus intime de nous-mêmes ,mais sans jamais
oublier que
Dieu est Dieu ,et que nous,nous sommes ses créatures.
La
Sainte Vierge
Marie,elle,nous ne la prions pas de la même façon. Quand
nous
récitons le « Ave Maria »('Réjouis-toi Marie'
ou 'Je vous salue,Marie'),nous remarquons tout de
suite que
prier la mère de Jésus,c'est la prier de prier pour
nous. C'est un
appel à l'intercession de quelqu'un qui est comme
nous,une créature
de Dieu,et qui ,dans notre condition d'être créé,se
tourne comme
nous vers le Dieu invisible. Mais alors,pourquoi ne pas
directement
prier Dieu?
Parce
que Marie est
d'abord, celle qui a eu le privilège et la confiance du
Père pour
mettre au monde le Messie tant attendu;et ensuite,celle
à qui le
Christ lui-même a remis ses frères,les hommes,en la
personne du
disciple bien-aimé: « Femme,voici ton
fils »(Jn19,26).Il suffit de lire l'Évangile et de
se
laisser guider avec disponibilité pour comprendre que la
Mère du
Fils unique de Dieu peut,comme personne
d'autre,intercéder auprès
du Père des cieux pour les filles et les fils adoptifs
que nous
sommes. Si Dieu ,pour nous faire participer activement à
sa
divinité,a préféré passer par Marie,pourquoi nous
autres,nous ne
devons pas passer par elle pour bénéficier de ses
faveurs?
Ce
que Dieu veut,Marie le
veut. Dès l'annonce de Gabriel,Marie est prête: son
attente est
exaucée parce que sa prière est parfaite.
Croyons-nous,comme
Marie,en
la toute-puissance de la prière?Croyons-nous,comme
elle,que
tout ce que nous demandons dans la prière avec foi,nous
le
recevrons?Croyons-nous,comme elle,que les disciples du
Christ
,lorsqu'ils prient le Père en toute vérité,c'est-à-dire
en se
soumettant amoureusement à sa volonté,seront exaucés?
En
fait,nous n'osons pas
vraiment le croire parce que nous en sommes conscients
,le bien et le
mal se mêlent dans notre prière. Il nous arrive de
demander à Dieu
ce qui relève purement et simplement de notre caprice ou
de notre
cœur endurci. Il arrive même de ne plus rien lui
demander du tout
quand nous souffrons intensément ou que le malheur nous
submerge.
C'est alors,plus que jamais,qu'il nous faut prier Marie
de prier pour
nous,Marie qui est de notre condition humaine.
La
prier non pas pour
introduire dans notre imaginaire une figure tutélaire
qui rétrécira
la distance abyssale qui nous sépare du Dieu invisible.
Mais la
prier en reconnaissant quel mystère de sainteté
s'accomplit en elle
par son Fils venu en notre monde la nuit de Noël. La
prier en
reconnaissant que,dans l'humble servante,il nous est
donné de voir
notre propre condition d'enfants d'Ève créés pour
communier à la
vie même du Puissant, « celui qui fait pour nous des
merveilles et dont l'amour s'étend d'âge en âge sur
ceux qui le
craignent »(Lc1,45-50)
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
Question et réponse n°4.
Quelle
est la place de la parole de Dieu dans une célébration
liturgique?
Dans
notre rendez-vous
dernier,nous avons pu découvrir que les rites,faisant
partie
intégrale de la liturgie,ils sont essentiels et
inséparables d'elle
car,il n'y a pas de liturgie sans rites!Mais,cette
liturgie,intègre
aussi la Parole de Dieu qui y tient aussi une place très
importante
comme vous allez le découvrir!Quelle est cette place?
Dans toute célébration
liturgique,donc pas seulement dans la messe,la Parole de
Dieu occupe
une place privilégiée. Pourquoi? A cause de la célèbre
phrase du
récit des pèlerins d'Emmaüs: « Il leur
expliqua dans toutes les Écritures ce qui le
concernait. »
Dans une
célébration
liturgique ,la proclamation des Écritures n'a pas pour
finalité de
donner un enseignement spirituel ou moral,encore moins
d'assurer une
formation biblique,mais de mettre l'assemblée à l'écoute
du
Seigneur qui parle à son Église. A travers la
proclamation du
Premier et du Nouveau Testament,le Christ,en effet,se
rend présent
dans sa Parole car c'est lui,affirme le n°7 de la Constitution
sur
la sainte liturgie, « qui parle tandis qu'on
lit dans l'Église les Saintes Écritures ».
Comment
ne pas mesurer
dès lors l'importance et l'enjeu des gestes ,des
postures et des
attitudes qui accompagnent la lecture de la Parole de
Dieu?Mission
exigeante et exaltante du lecteur appelé à se comporter
comme un
porte-parole qui donne sa voix à la Parole sans pour
autant faire
écran à cette Parole?Comment se tiendra-t-il ,aussi bien
par
rapport au livre que par rapport à l'assemblée?
A quoi il faut ajouter
que cette Parole attend d'être accueillie dans
l'aujourd'hui d'une
assemblée et que ,par conséquent,elle trouve son
accomplissement
dans l'écoute attentive et intérieure de chacun.
C'est ce que signifie la
lecture du psaume ;c'est aussi à cela que contribue
l'homélie.
Cette place privilégiée
de la Parole de Dieu dans la liturgie ,les fidèles en
ont-ils
vraiment conscience?
D'une part ,ont-ils
vraiment compris que le Christ qui se donnera ensuite en
partage à
travers le pain se donne déjà aux siens à travers sa
Parole de
Vie?L'Église,affirme le n°21de la Constitution
dogmatique sur la
révélation divine, « ne cesse pas,surtout dans
la
sainte liturgie,de prendre le pain de vie sur la table
de la Parole
de Dieu et sur celle du Corps du Christ pour l'offrir
aux
fidèles ».En d'autres termes,le pain de la Parole
a autant
d'importance que le pain de l'Eucharistie. « Il n'y a
même pas eu de communion »,peut-on entendre à
l'issue de
telle célébration de mariage ou de funérailles sans
Eucharistie:si,il y a eu communion à la Parole!
D'autre
part,les fidèles
ont-ils vraiment admis qu'aucun autre texte (aussi « parlant »
soit-il)
que le texte biblique ne peut véritablement rendre
présent
le Verbe fait chair?Pourquoi cette trop grande place
accordée ,dans
certaines célébrations ,à des textes non bibliques?
Cinquante ans après
Vatican II,la Parole de Dieu n'a pas encore la place qui
lui revient
.Proclamée dans une célébration ,la Parole de Dieu
devient
sacrement de sa présence.
Saint Augustin a eu un
jour cette comparaison: « De même que tu fais
attention
,quand on dépose le corps du Christ dans tes mains,à
ce qu'aucune
des miettes ne tombe à terre et ne se perde,de même
fais bien
attention quand on lit la Parole de Dieu qu'aucune des
paroles de ce
texte ne se perde. »
Ceci dit, « Que
notre Bible soit notre nourriture quotidienne! »
Rendez-vous
au week-end prochain!A bientôt!
Question et réponse n°3.
La
liturgie a-t-elle besoin de rites?
Dans
notre dernier
rendez-vous, nous avons pu découvrir que la liturgie sur
l'autel de
l'église, le fidèle doit la poursuivre sur l'autel de
son
cœur, et, c'est cela la dimension terrestre de l'acte
liturgique; mais, comme elle annonce et préfigure aussi
un monde à
venir, dans ce sens où dans nos célébrations ici sur
terre nous
participons par avant-goût à la liturgie du ciel, cet
acte
liturgique a une autre dimension qui est céleste.
Cet acte
liturgique est
fait de rites. Il reste à se demander: peut-il y
avoir une liturgie sans rites?
Le rite
fait partie de la
vie des animaux et des hommes. Avant de s'accoupler,
deux pigeons
exécutent des danses selon un rituel tout à fin
repérable. A la
maison lorsqu'il y a un invité à table, on lui fait
prendre telle
place selon un rituel propre à la famille.
Par la
mise en jeu des
gestes et des paroles , les rites célèbrent des
événements
(prendre la crémaillère, enterrer sa vie de garçon,
défiler le 21
juillet ...) et consolident l'appartenance à une
famille, à un
groupe, à une nation. Hérités du passé, les rites
permettent, par la
reproduction plus ou moins réglée, ritualisée
d'attitudes ou de
pratiques, de donner sens et profondeur à la vie
présente en même
temps qu'ils ouvrent les cœurs à l'avenir.
Pas
plus qu'il ne
saurait y avoir de vie sans rites , il n'y a de
religion sans rites.
En ayant recours lui aussi à des rites, le christianisme
manifeste
son caractère profondément humain, car l'homme ne peut
dire sa foi
qu'en empruntant des chemins conformes à sa nature. Les
rites sont
un de chemins qui rendent possible la rencontre du Dieu
« ineffable, incompréhensible , invisible
, inaccessible », selon les mots de la
liturgie de Saint
Jean Chrysostome.
Hélas,
les rites ont
mauvaise presse. Peut-être parce que trop
longtemps on les a
confondus avec des actes conventionnels liés à des
systèmes
d'habitudes. Le rite, a-t-on dit trop souvent, c'est ce
qui doit être
exécuté selon ce qui est prescrit officiellement: sans
plus. Déjà
en 1947, dans sa grande encyclique Mediator Dei,
Pie XII avait
mis en garde contre une liturgie qui ne serait que
rubricisme, c'est-à-dire observance
servile des
rubriques (du latin ruber, rouge), ces consignes
qui sont
imprimées en rouge dans les livres liturgiques et
indiquent avec
précision la manière d'accomplir tel ou tel geste.
Réduire
les rites à la
simple exécution d'un acte à répéter au fil des jours et
des
semaines est la manière de le vider de sa force vitale.
Car, le
rite n'est pas à expliquer (on n'explique pas aux
amis pourquoi
et comment on prend un pot ou encore pourquoi et comment
on mange un
gâteau d'anniversaire), le rite demande à être vécu
en même
temps qu'il nous fait vivre. Plutôt que de les
investir de nos
attentes ou de nos convictions, il s'agit de nous
laisser investir les
rites, c'est-à-dire de nous laisser travailler et
façonner par les
attitudes et las gestes auxquels ils nous convient. A
ceux qui les
accomplissent, les rites demandent d'être
accueillants, humbles, pauvres et, par-dessus tout,
vrais. Alors, la
répétition des gestes et des paroles sera plus un
handicap. Au
contraire, le geste et la parole du rite seront désirés
comme est
désirée l'eau par celui qui a soif.
Les
rites ne disent
pas ce qu'ils font, ils font ce qu'ils disent.
Encore faut-il que
le croyant les laisse faire et ouvre son cœur à leur
travail. Aux
Pharisiens et aux Scribes qui se contentaient purement
et simplement
de s'inscrire dans la « tradition des anciens »,
Jésus
oppose la terrible prophétie d'Isaïe: « Ce peuple
m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
C'est en vain
qu'ils me rendent un culte »(Mt15,8-9). Alors, ici
à
Erpent, ne soyons pas comme ceux-là.
Rendez-vous
au week-end prochain!
Question et réponse n°2.
Quelle
est la double dimension de l'acte liturgique?
Dans
notre dernier
rendez-vous,nous avons découvert que la liturgie est un
acte d'une
assemblée convoquée par Dieu-Trinité,de l'Eglise en tant
qu'assemblée appelée et fondée par le Christ et guidée par
l'Esprit-Saint.
Notre rendez-vous du jour
consiste à voir que cet acte a une
double
dimension.Mais,laquelle est-ce?
Nous savons que la
formule par laquelle le prêtre prononce la dispersion de
l'assemblée
est: « allez (et restez) dans la paix du
Christ »,autrement dit :tout ce que vous avez
entendu durant
le temps de la Parole ,tout ce que vous avez reçu durant
le temps de
l'Eucharistie,allez le mettre en pratique et la paix du
Christ ne
vous fera pas défaut! Pour dire qu'une fois achevée à
l'église,la
célébration non seulement se poursuit,mais aussi elle
trouve son
accomplissement dans l'existence quotidienne et les
engagements de
tous les jours.
Comme célébration de
l'Alliance entre Dieu et les hommes,la liturgie comporte
en effet une
dimension éthique ,qui n'est pas sa simple
conséquence ,mais
qui est inhérente à l'acte de célébration lui-même.La
liturgie
appelle une existence nouvelle où chacun s'efforce de
s'accorder à
ce qui a été célébré par tous.
Etre « pratiquant »
en allant à la messe du dimanche na suffit pas. Il
faut
encore
être « pratiquant »
tout au long de
la
semaine ,de la vie de famille,dans la vie
professionnelle,dans la
vie de loisirs.La liturgie sur l'autel de l'église,le
fidèle doit
la poursuivre sur l'autel de son coeur.C'est
ça la
dimension terrestre de l'acte liturgique.
En
même temps,la
liturgie annonce et préfigure le monde à venir.A travers
les
aléas,les misères,les combats de l'existence,la liturgie
nous
conduit,comme des pélerins,vers la demeure des cieux.Toute
liturgie
comporte une perspective eschatologique
(eschaton:ce qui
concerne les choses dernières);toute liturgie doit être
considérée
comme une rencontre du ciel et de la terre.Cette rencontre
est
rappelée à la fin de chaque préface : « c'est
pourquoi,avec les anges et les archanges ,avec les
puissances d'en
haut et tous les esprits bienheureux ,nous chantons
l'hymne de ta
gloire ... ».Cette rencontre est au coeur de
l'enseignement
de Vatican II quand il est dit,au n°8 de la Constitution
sur
la
sainte liturgie,que « dans la liturgie
terrestre ,nous
participons par avant-goût à cette liturgie céleste qui
se célèbre
dans la sainte cité de Jérusalem ».
De tout cela découle une
double conséquence :les célébrations ne peuvent être
vécues
comme des célébrations intemporelles ou éthérées ,loin des
cris
et des attentes des hommes ;mais on ne peut pas non plus y
limiter
son regard à cette terre,comme si c'était là notre seule
espérance.
Tout
doit être fait
pour que soit toujours rappelée et vécue la double
dimension
terrestre et céleste de l'acte liturgique.
La liturgie anticipe
la gloire de la cité céleste ,mais sans oublier que la
venue du
Christ à la fin des temps n'a pas encore eu
lieu.L'éternité est
réellement mais seulement anticipée.
Assez souvent,à la
messe,la prière après la communion se fait l'écho de cette
tension
inhérente à toute célébration.Ainsi,celle du 29ème
dimanche du
Temps ordinaire: « Seigneur,fais-nous
trouver des
forces neuves dans cette communion aux réalités du
ciel:assure-nous
tes bienfaits ici-bas et instruis-nous des richesses de
ton Royaume
... »
Rendez-vous au week-end prochain!
Question et réponse n°1.
Chose promise,chose due!Oui,la promesse est une dette!
Très chères
paroissiennes,très chers paroissiens,comme je vous l'avais
promis dans l'Editorial des
« Mélanges Paroissiaux » de ce
mois d'Août,nous allons aborder notre rendez-vous,la
réponse à la
question
sur un sujet large et riche, « La
Liturgie ».
Mais,avant
de commencer,permettez-moi d'abord de vous demander des
excuses si
jamais je ne parviens pas à satisfaire votre soif,c'est
parce que loin
d'être spécialisé en matière,je suis un amateur
passionné,avec la bonne
volonté de viser l'important de notre vie ,sans entrer
dans le détail.
Commençons par le
commencement:
Que
signifie le mot « liturgie »?
Au
sens étymologique et profane,la liturgie est un service
public:elle est
l'acte public (un mot grec formé de deux expressions: 'lit'
du grec 'leitos',qui est l'adjectif de 'laos'
signifiant 'le peuple';et 'urgie'
du grec 'ergon' signifiant 'l'acte,l'oeuvre').Littéralement,le
mot
« liturgie » veut dire
« la fonction publique »,autrement
dit: le service accompli au nom du peuple et pour le
peuple.
Fondamentalement,la
liturgie est d'abord un acte et non un discours comme nous
le trouvons
dans la même langue grecque ('logie' vient du
grec
'logos' signifiant 'discours
sur':comme l'anthropologie,la théologie,la
biologie,
la sémiologie ...donc,respectivement,discours
sur
l'homme,Dieu,la vie,les signes
...).Pour dire,en fait,qu'en liturgie,
il ne s'agit pas de dire ce qu'on
fait,mais de faire ce qu'on dit,pas parler de Dieu mais
faire en sorte
que Dieu parle.
Or,ce que Dieu dit,c'est qu'il est le Dieu de l'alliance
entre lui et son peuple.Avant d'être le lieu d'un
enseignement
doctrinal ou moral,la liturgie est le lieu où cette
alliance de Dieu
avec les hommes et des hommes avec Dieu est fêtée et
renouvelée grâce à
un ensemble de rites à accomplir,à faire par le peuple.
L'autre
dimension très essentielle et importante,est que la
liturgie est
toujours l'acte d'un peuple convoqué,pour dire qu'il n'y a
pas de
liturgie sans assemblée ,pas de liturgie sans assemblée
convoquée.En
grec,le mot 'ecclesia' d'où vient le mot
français
'Eglise', sert à désigner 'l'assemblée de ceux
et
celles qui sont appelé(e)s par la Parole de Dieu et qui
répondent à son
appel'.Acte
d'un peuple convoqué,la liturgie est,à proprement
parler,un service
public:le service que le peuple saint rend à son Dieu,mais
aussi et
surtout le service que le Christ médiateur rend au peuple
en présentant
sa louange et son intercession à Dieu.
« Mystère
de la liturgie,qui est le signe visible du Royaume
invisible!Ce qui se
voit dit quelque chose de ce qui ne se voit pas encore
et ce qui n'est
pas encore visible se révèle par l'action que donne à
voir le
peuple.Par de nombreux traits,l'assemblée liturgique est
déjà une
assemblée divine.Dans la liturgie d'ici-bas,nous avons
un avant-goût de
la liturgie céleste à laquelle nous tendons comme les
voyageurs tendent
au terme de leur voyage »,dit l'archiprêtre Michel
Wackenheim.
Et,selon le concile Vatican
II au n°9 de la Constitution sur la sainte
liturgie, « la
liturgie n'épuise pas toute l'activité de
l'Eglise,car,avant que les
hommes puissent accéder à la liturgie,il est nécessaire
qu'ils soient
appelés à la foi et à la conversion ».Et le Concile
de citer saint Paul ajoute: « Comment
l'invoqueraient-ils sans avoir cru en lui?
Et comment croiraient-ils en
lui sans l'avoir entendu?Et comment l'entendraient-ils
si personne ne
le proclame?
Et comment le proclamer sans être envoyé? »(Rm10,14-15).D'où
l'importance
de la catéchèse (le verbe grec 'catéchéo'
signifie 'faire écho à une nouvelle') et du lien
entre la catéchèse et la liturgie.
Rendez-vous au week-end
prochain!
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